Francophonie colombienne
Vivre en français en Colombie-Britannique, pas envisageable? Détrompez-vous, c’est tout à fait possible…. on peut même vivre grâce au français, ici! Comme dans toutes les autres provinces d’ailleurs. Réfléchissez-y si vous voulez travailler dans des domaines comme la santé ou l’éducation. Et si vous vous sentez l’âme d’un ardent défenseur de la francophonie, pourquoi ne pas choisir une province anglophone….
Ici, le français peut se révéler un véritable atout au niveau professionnel et ouvrir de nouvelles portes. Comme celles du conseil scolaire francophone par exemple, pour lequel nous travaillons désormais tous les deux. Et ce, malgré le fait que nous n’avons pas de diplômes en enseignement. La pénurie de professeurs est telle que le conseil scolaire doit parfois avoir recours à des personnes qui ne possèdent pas le diplôme d’enseignement. Et qui maîtrisent le français de surcroît, vous imaginez l’aubaine….
Il existe une myriade d’écoles francophones à Vancouver, où l’éducation se fait exclusivement en français. Elles sont ouvertes aux élèves dont l’un des parents au moins est francophone. À ne pas confondre avec les écoles d’immersion.
Les élèves font beaucoup d’efforts pour parler le français le plus possible à l’école, car leur langue usuelle et spontanée est bien sûr l’anglais. Mais ils maîtrisent le français et deviennent donc parfaitement bilingues dès la maternelle. C’est surprenant de les écouter jongler entre leurs deux langues et passer au français avec des intonations savoureuses empruntées à l’anglais.
Ce matin, dans ma classe de 5ème année, ils avaient anglais. Vous imaginez un peu l’angoisse. Un immigrant belge qui doit donner une leçon d’anglais à des petits Vancouverites, ou l’inverse. C’est le monde à l’envers. Enfin, on s’est bien amusés et j’ai appris des nouveaux noms d’oiseaux….
Pendant le lunch, véritable spectacle de diversité culinaire dans le réfectoire. Un petit Japonais mange tranquillement des algues et intrigue une surveillante Québécoise, qui termine son hot-dog et fait des grimaces. La petite Belge, elle, déguste de la potée de haricots aux pommes de terre à côté d’une petite Africaine dont l’odeur de la moambe se répand dans la salle dès qu’elle entrouvre sa boîte à lunch….
La francophonie ne nous a jamais particulièrement passionnés…. (On remercie juste le ciel de ne pas être nés du côté flamand)…. C’est peut-être à Vancouver que naît le début d’un sentiment d’appartenance à cette communauté franco-canadienne.
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