De Impatience
H-3, les émotions du départ, Le double départ.
Un dernier déjeuner avec les personnes chères, une dernière visite dans la famille pour quelques derniers bisous, une dernière ballade dans le village au bord de la rivière, quelques derniers coups de fil, un dernier tri dans les souvenirs que j’aimerai avoir un jour auprès de moi dans le nouveau monde, un dernier tour dans les placards et les tiroirs, un dernier coup d’œil sur la liste des choses à faire et à emporter, un dernier appel à mes parents inquiets et ma vie ici se termine….
C’est un double départ. J’ai quitté le Maroc il y a 10 jours ou j’ai vécu 11 ans et je quitte la France où j’ai vécu 15 ans. C’est une page qui se tourne et lorsque je me dirige vers l’inconnu, je pense à ce que je quitte, à ce que je perd, à ceux que je ne verrai pas grandir, à ceux que ne je reverrai peut-être plus. Mon arrière-grand-mère de 103 ans bientôt m’a dit aujourd’hui « tu ne me reverras plus » et c’est sûrement le plus difficile en entendre car j’y pense mais je n’y crois pas.
C’est dur de dire adieu à cette vie, au gens que j’aime, aux objets qui ont fait partie du quotidien. C’est dur de jouer à la grande fille courageuse et forte qui retient ses larmes depuis le début pour ne pas faire de peine aux gens qui m’aiment et qui ont toujours cru en moi. J’ai fait le choix de partir, de les abandonner et de recommencer ailleurs, alors il faut assumer et aller jusqu’au bout et ne jamais faillir car je sais que j’ai raison et que c’est mieux pour moi. Malgré tout ces moments difficiles vécu dans en France, je ne retiens que le meilleur. J’y ai vécu beaucoup de choses qui m’ont fait grandir et c’est ce que je garde dans mon cœur. L’amertume a fondue et il ne reste que les moments de bonheur vécus et le regret de ne pas en avoir fait davantage.
C’est difficile de mettre des mots à ces émotions, à ce vide. Dans 3 heures, je pars pour de vrai et là je penserai à cette nouvelle vie qui m’attend de l’autre côté de l’océan où je me promet d’être heureuse, d’avancer, de garder contact avec le passé et les gens qui sont content de me voir épanouie mais triste de m’avoir un peu perdue.
J’ai très longtemps pensé à ce message et c’est la dernière chose que je fais avant de partir. C’est difficile d’écrire et de faire ressortir ces émotions refoulées. Je comprend aujourd’hui l’importance de vous avoir tous connu et je prend conscience de l’amitié que nous avons tissé car je n’ai pas osé partager mes derniers sentiments avec les miens par peur de leur faire de la peine. Grâce à vous tous, je ne connais pas la solitude dans ce moment difficile.
C’est vrai, d’autres l’ont dit avant moi, « partir, c’est un peu mourir »
Merci à tous pour vos messages si gentils, je les ai lu. Je vous reviendrai plus gaie de l’autre côté.
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