Originaire de Marseille, Alain Priem a été pilote professionnel pour l’armée française pendant 15 ans. Au début des années 2000, il cherche d’autres défis mais le secteur de l’aviation n’allait pas fort au niveau mondial après l’attentat aux États-Unis. « On voulait faire une expérience à l’étranger, se souvient-il. On pensait, ma femme et moi, à l’Outre-mer, aux Caraïbes mais le choix du Québec s’est imposé par sa qualité de vie, l’éducation et la santé pour élever nos enfants ».
À 36 ans, il arrive comme étudiant au Québec et décroche son brevet canadien en aviation dans une école de Trois-Rivières, entre Montréal et la ville de Québec. Ils achètent une maison à Trois-Rivières en octobre 2002 et s’y installent avec leurs deux enfants. « Je trouve les gens un peu « moutons » de tous aller à Montréal, affirme-il. À Trois-Rivières, il y a beaucoup plus de convivialité, on se sent moins « un numéro » et il y a davantage d’espace. »
Alain décroche un contrat avec une compagnie d’hydravion à Shawinigan, non loin de Trois-Rivières. Il travaille deux ans pour Air Saint-Maurice qui est basée à La Tuque, plus au nord. Lors de ses nombreux trajets, il remarque que de nombreux hôtels comme l’Hôtel Sacacomie en Mauricie manquent de service aérien pour ses clients. De là, germe l’idée de monter sa propre entreprise afin de répondre au besoin grandissant des vacanciers. En 2004, il achète son propre hydravion, tout neuf, et crée sa compagnie aérienne, Hydravion Aventure.
La première année, il en est le seul pilote et fait transiter les visiteurs entre les hôtels, les auberges et les villes de la région. Puis il fait venir un pilote français en quête d’aventure canadienne. « Comme Air France ne recrute plus depuis quelques années, dit-il. J’ai eu la chance d’engager des gens de grande envergure ».
En 2014, sa compagnie fait tourner six pilotes en été et deux en hiver pour desservir tout le Québec, mais aussi ailleurs en Amérique du Nord et au Canada. Un petit aéroport – un « Hydrobase » – se trouve sur la piste de la rivière Saint-Maurice à Saint-Étienne-des-Grès (non loin de Trois-Rivières) entouré de 100 hectares de forêt. Ils ont aussi développé une partie école avec une cinquantaine d’élèves pendant l’été. Un projet d’aérogare et d’hébergements sont également en cours. Un beau projet qui a pris son envol!
Il sera aussi présent dans la prochaine édition de l’émission « Faut pas rêver » du 26 novembre 2018.
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