Hongrie-Montréal-Moncton : Vers une intégration réussie! - Immigrer.com
jeudi , 21 novembre 2024
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Hongrie-Montréal-Moncton : Vers une intégration réussie!

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On lit souvent dans les journaux que des milliers d’immigrants arrivent au Canada chaque année, sans toutefois être capables de s’intégrer. Les défis de l’intégration de ces derniers restent un enjeu qui demeure un problème insaisissable.

Le débat est constant sans avoir une réponse vraiment définie. Un côté professe que c’est le gouvernement qui ne fait pas assez d’effort pour intégrer ses immigrants, quant à l’autre côté, on croit que c’est une résistance de la part des immigrants qui ont peur d’être assimilés au pays d’accueil.

D’abord, il est nécessaire de clarifier deux concepts clés, soient l’assimilation versus l’intégration, car les deux sont souvent confondus par les individus. D’après Wikipédia, l’intégration est un processus par lequel une personne s’intègre à une nouvelle communauté. On dira donc qu’un individu sera considéré comme intégré s’il partage les valeurs et les normes de la société à laquelle il appartient en ayant un sentiment d’identification au groupe et à ses valeurs. Quant à l’assimilation, elle est une forme d’acculturation, au cours de laquelle un individu abandonne totalement sa culture d’origine pour adopter les valeurs d’un nouveau groupe.

Quand l’on immigre dans un pays étranger, il faut s’adapter et s’intégrer au nouvel environnement, il n’est pas question de se laisser assimiler sur le champ. Pour pousser la réflexion plus loin, théoriquement, un immigrant de la première génération ne pourrait normalement jamais s’assimiler, par contre, il pourrait s’intégrer correctement. Ceux sont seulement les immigrés de la seconde ou de la troisième génération qui peuvent s’assimiler en s’imprégnant des normes et valeurs du pays d’accueil dès le plus jeune âge.

Pour donner un exemple, j’étais à un gros mariage Italien cela fait quelques années. Il y a avait au moins 3 générations présentes : les grands-parents, les parents, les enfants. Évidemment, les plus jeunes sont nés au Canada. Lors d’une conversation avec la demoiselle d’honneur, j’ai posé la question à savoir si elle était italienne. Étonnée, elle me regarde et répond que non, elle est canadienne car elle est née au Canada, seulement ses grands-parents et ses parents sont italiens, car eux, ils sont nés en Italie. Clairement, elle ne voulait pas se définir comme une immigrante ou comme quelqu’un qui provient du pays d’origine de ses parents.

J’étais perplexe. Je n’en revenais pas. Pourquoi elle voulait nier son origine et ne pas être fière de sa racine italienne? Bien qu’à l’époque j’étais surprise par cette réaction, aujourd’hui, je comprends mieux sa position. Étant née au Canada, elle pouvait réellement s’assimiler aux valeurs canadiennes.

Alors comment réussir son intégration?

J’avoue que dans un pays bilingue comme le Canada où il existe une dualité linguistique, l’intégration devient laborieuse car les deux groupes (les francophones et les anglophones) veulent prévaloir leur identité. Donc pour un immigrant c’est plus difficile de se forger une place.

La barrière de la langue pour ceux et celles qui ne viennent pas avec une des ou les deux langues officielles est un autre facteur qui peut rendre l’intégration très difficile. Cela peut être même paralysant, car cette barrière peut nous empêcher d’aller vers les gens et socialiser, et elle empêche aussi les immigrants de rentrer sur le marché du travail. Souvent, cette barrière linguistique incite les gens à rester dans leur zone de confort au sein de leur communauté respective où ils peuvent plus aisément communiquer et se faire comprendre. C’est pourquoi, on retrouve encore aujourd’hui les gens qui habitent au Canada depuis longtemps et ne parlent à peine ni l’anglais ni le français, car ils ont toujours demeuré dans leur propre communauté, entourés par leurs semblables.

Lorsque, j’allais à l’UQAM pour apprendre le français, je me sentais à l’aise dans la classe, car  j’étais entourée par des gens comme moi, mais à l’extérieur j’avais de la difficulté d’aller vers les gens francophones et à initier une conversation. Pourtant, j’ai été toujours une fille sociale. La peur du rejet, l’opinion des autres et le fait de ne pas se faire comprendre ébranlaient ma confiance.

Petit à petit, je suis devenue de plus en plus à l’aise avec le français et j’ai commencé à créer les nouveaux liens sociaux. En effet, cela m’a pris du temps à être capable d’approcher les francophones dans mon entourage et de tisser des liens d’amitiés. D’ailleurs, j’ai souvent des discussions enrichissantes avec eux au sujet de l’immigration. Je peux confirmer que les canadiens ont une ouverture et une curiosité culturelle remarquables pour les gens qui viennent d’ailleurs, mais il faut aussi qu’on fasse un effort de notre part.

Certes, l’intégration sociale est un processus exigeant, mais ce n’est pas à la société d’accueil de s’adapter, (cela serait même impossible avec toute cette diversité culturelle qu’il existe au Canada),  mais c’est à nous, aux immigrés, de s’intégrer harmonieusement à notre pays d’accueil de manière fort et respectueuse à l’égard de tous.

Voulez-vous savoir le secret de la réussite de mon intégration? Personnellement, je ne cherche pas la Hongrie au Canada. En arrivant, j’ai insisté pour m’installer dans un quartier francophone afin que je puisse côtoyer d’autres gens que des hongrois que je connaissais déjà. Toutefois, ceci ne m’a jamais empêchée d’être fière de mon pays ou de ma culture d’origine. Finalement, l’intégration était toujours une de mes priorités pour promouvoir une vie enrichissante.

 

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Écrit par
Monika

Originaire de Hongrie, Monika est arrivée au Québec en 2005 en ne parlant pas encore le français. Elle a obtenu un diplôme de l’Université du Québec à Montréal et a travaillé en tant qu’intervenante psychosociale dans le quartier multiethnique de Parc Extension à Montréal. Depuis 2014, elle vit à Moncton au Nouveau-Brunswick dans l’est du Canada où elle a obtenu son diplôme de Juris Doctor à la faculté de droit de l'Université de Moncton en 2017. Présentement, elle est stagiaire dans un cabinet d'avocat à Dieppe.

2 commentaires

  • J’aime l’approche utilisée lorsque la distinction est faite entre l’assimilation et et l’intégration. Aussi, le fait d’ajouter un peu de ton histoire personnalise le texte, le rend vivant. Beau travail! 🙂

  • Tellement vraie Monika.
    C’est pas au pays d’accueil de s’adapter à un immigrant mais à un immigrant de s’adapter un pays d’accueil.

  • Centre Éducatif

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