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Ils vivent avec la peur de devoir quitter le Canada

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Vivre avec la crainte de devoir quitter le pays : une réalité difficile pour certains travailleurs immigrants au Canada

Joffrey Altmann a tout laissé derrière lui à La Réunion pour s’établir à Rimouski avec sa femme et ses trois enfants. Depuis son arrivée en 2023, il travaille comme cuisinier à la Poissonnerie Gagnon. Mais aujourd’hui, son avenir au Canada est plus incertain que jamais en raison des complexités du processus d’immigration.

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Son permis de travail arrive à échéance, et la demande de renouvellement pourrait être refusée. La raison ? Les nouvelles restrictions entrées en vigueur à l’automne dernier rendent l’obtention d’un permis de travail plus difficile que jamais. La durée des permis pour les travailleurs temporaires à bas salaire a été réduite de deux ans à un an.

Une famille intégrée, mais menacée

« C’est un stress de se dire que s’il le faut, le permis ne va pas être prolongé. Et de repartir à zéro, chez moi, en France… En fait, je ne sais pas même si c’est chez moi parce que je n’ai plus de chez-moi, j’ai tout déménagé, j’ai tout vendu », confie Joffrey Altmann à Radio-Canada.

Sa femme travaille au Rabot D. Bois à Sainte-Luce, et ses trois enfants sont bien intégrés à l’école locale. Sa fille aînée rêve de devenir enseignante, un métier en forte demande au Québec. Pourtant, leur avenir est suspendu à une décision administrative incertaine.

Le permis de travail de Joffrey expire à la fin juillet. Il a déposé sa demande de renouvellement en janvier, mais il ignore toujours s’il pourra rester. « C’est inhumain de faire ça, je trouve. Parce que vous arrivez, vous vendez tout, vous avez un projet d’avenir dans un pays différent et au bout de deux ans, on vous dit : ‘On n’a plus besoin de vous, rentrez chez vous’ », déplore-t-il.

Une lourde charge pour l’employeur

Pour renouveler son permis, son employeur doit démontrer qu’il n’a pas d’autres options que d’embaucher un travailleur étranger. Cela implique une étude d’impact sur le marché du travail, un processus devenu extrêmement exigeant.

« C’est beaucoup de temps à consacrer pour un employé spécifique quand on en a 20 autres à gérer. Quand on met 80 % de notre temps sur une personne, ça en laisse un petit peu moins pour gérer le quotidien », explique Sarah Landry, propriétaire de la Poissonnerie Gagnon.

Elle souligne la difficulté de trouver du personnel qualifié, tout en admettant qu’elle ne souhaite pas embaucher d’autres travailleurs étrangers à cause des démarches administratives trop complexes. « C’est beaucoup trop compliqué. On essaie de se concentrer sur les travailleurs qui sont déjà ici, au pays. »

Un couple en sursis

Maylis Altmann, l’épouse de Joffrey, est elle aussi menacée par cette situation. Son permis de travail dépend de celui de son mari. « Si le permis de travail fermé de mon mari s’arrête, moi, je n’ai plus le droit de travailler et mes enfants n’ont plus le droit de suivre leur scolarité », regrette-t-elle.

Contrairement à Joffrey, Maylis ne peut pas demander de résidence permanente par elle-même. Leur seule option serait de quitter le pays, une idée qu’elle peine à envisager : « Toutes ces procédures d’immigration m’ont coûté énormément. Si demain, on me refuse et on m’oblige à partir, de toute façon, je n’aurais même pas [les moyens] de partir. »

Le ministère fédéral de l’Immigration, contacté par Radio-Canada, a refusé de commenter le dossier.

Une situation critique pour de nombreux immigrants

L’histoire de la famille Altmann illustre la réalité précaire de nombreux immigrants qui tentent de bâtir une vie au Canada. Entre l’incertitude administrative et la lourdeur des procédures, leur sécurité et leur intégration sont constamment menacées. Un véritable paradoxe, alors que plusieurs secteurs – comme la restauration et l’éducation – souffrent d’une pénurie de main-d’œuvre.

En attendant une décision, Joffrey et sa famille vivent avec l’angoisse de devoir quitter le pays qu’ils considèrent aujourd’hui comme leur foyer.

Source : Radio-Canada

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Écrit par
Laurent Gigon

Cofondateur du site Immigrer.com

12 commentaires

  • Cela fait 7 ans que j’y vit, et il n’y a aucune démarche, aucun procédé ni avantage / facilité pour avoir une résidence permanente. Je n’ai pas pu la demander avant pour des raisons financières, je voulais être certaine de vouloir la résidence car je savais ce que ça impliquerait en temps et en argent, je voulais avoir les moyens de la faire avant de m’y engager. C’est décourageant, sans compter l’incompétence de certains avocats en immigration. Aujourd’hui, je peux perdre mon investissement ici, 7 ans de vie que j’ai passé à travailler fort, et seule, pour y trouver ma place, tout ça, peut se perdre en un simple claquement de doigts, du jour au lendemain.

  • Cela fait 7 ans que j’y vit, et il n’y a aucune démarche, aucun procédé ni avantage / facilité pour avoir une résidence permanente. C’est décourageant, sans compter l’incompétence de certains avocats en immigration. Aujourd’hui, je peux perdre mon investissement ici, 7 ans de vie que j’ai passé à travailler fort, et seule, pour y trouver ma place, tout ça, peut se perdre en un simple claquement de doigts, du jour au lendemain.

    • Je n’ai pas pu demander la résidence avant pour des raisons financières, je voulais être certaine de vouloir la résidence car je savais ce que ça impliquerait en temps et en argent, je voulais avoir les moyens de la faire avant de m’y engager.

  • Sachant qu’il part « temporairement » (tout est dit dans le mot-même) il « vend tout » et s’installe comme s’il était déjà citoyen. La phrase « je ne sais même pas si c’est encore chez moi » essaye de nous amadouer. Bien évidemment c’est encore chez lui, il a un passeport Français et il avait un permis pour deux ans … temporaire. En plus dans une activité qui peut être fait par n’importe qui sans le moindre talent ou avec une formation dépassant quelques heures dans UNE journée.
    Bien sûr que les gens ont droit à leurs rêves, mais il faut néanmoins garder les pieds sur terre et arrêter de diaboliser ceux qui se tiennent aux règles BIEN FONDES comme étant les « méchants casseurs de rêves ».
    Tout comme pour les étuduiants étrangers: D’un côté clâmer que c’est à cause d’eux qu’il n’y a pas de logements aux et à proximité des campus et que les prix sont exorbitants, et en même temps prôner que c’est une bonne nouvelle pour les facs Françaises TOUT EN admettant que ça posera le même soucis vu le manque d’infrastructure.

  • Allez vers d’autres provinces que le Québec? Ici on est stupide et illogique . Les gouvernements sont administrés par des incompétents.

  • C’est tellement stupide ces situations et ne sont pas rares du tout au Québec la supposée belle province gérée par des incompétents et illogiques. Je me demande pourquoi les gens immigrent ici, moi j’irais plutôt en Ontario . Il y a plusieurs francophones en Ontario. Cessez de venir au Québec ici le gouvernement veut en faire un ghetto. Le système d’immigration est fait par des incompétents des paresseux des illogiques des règles inhumaines alors allez ailleurs le monde est vaste et la langue française est présente dans les autres provinces. Et du coup apprendre une autre langue est un atout à ne pas négliger.

  • La morale de ce témoignage est de ne pas s’installer avec un régime temporaire. Le régime temporaire est en faveur du Canada et du Québec qui ajustent en fonction de leurs besoins. La façon plus sûre de s’installer est la résidence pernanente.

  • Pour ma part j’ai était forcé de quitter le territoire et de laisser mon bébé ici avec sa mere, je l’ai pas vu pendant un an et demi a cause d’un simple papier (visa). J’ai trouvé cela vraiment injuste et inhumain mais j’ai continué a me battre pour le retrouver et aujourd’hui je suis avec mais je crains beaucoup pour l’avenir tout en essayant de garder espoir. Il y a des histoires d’immigration terribles notamment quand aux expulsions pour motif sanitaire.

    • La Canada n’est pas un eldorado pourquoi ne pas revenir chez vous dans votre pays ? Sauf si c’est un pays en guerre autrement ……

  • Dire que comme des centaines de français qui étions résidents permanents on est rentrés en France par ce que notre pays nous manquait et que on s’est rendu compte que le Canada / Québec n’est pas notre pays et ne le sera jamais . Les racines sont plus fortes que nous et la France nous manquaient. Triste pour ceux qui rêvent de résidence permanente alors que l’on est des milliers depuis des années à l’avoir jeté à la «  poubelle » . La vie n’est pas juste .

  • Je suis parti seul, sans aucun regret, de France. J’ai beaucoup dépensé pour venir à Montréal où j’ai trouvé un travail qui me passionne, des amis incroyables, une culture qui m’accueille comme je suis.
    Malheureusement, le gouvernement du Québec ne veut pas de moi, de nous. Uniquement la bourgeoisie étrangère peut avoir le droit d’avoir un travail à Montréal, désormais.
    Je ne peux plus dépenser pour aller ailleurs.

    Je savais que ce ne serait pas facile, mais pas que les règles changeraient en plein processus.

    On s’intègre, on apprend les valeurs du Québec, on parle la langue, on passe les tests, on fait les démarche, on adore la culture, mais on nous demande maintenant de partir.

  • On est hélas aussi dans cette peur de devoir partir alors que nous sommes bien établis ici. Je suis infirmière clinicienne, mais la peur reste là. Mon mari est à « bas salaire ». Pas canadiens, plus vraiment français, où est notre place ?!?!

  • Centre Éducatif

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