Par immigrer.com
1 décembre 2022 dans Canada
immigrer.com
Devant la lenteur du Canada à traiter les demandes de visa, de nombreux étudiants et travailleurs étrangers ont recours à une tactique inusitée pour accélérer le traitement de leur dossier : se faire refouler à la douane américaine. Cette pratique est de plus en plus répandue, les douaniers ayant dû traiter 31 000 demandes depuis un an.
Publié à 5h00
CLÉMENCE DELFILSLA PRESSE
« Quand on arrive à la frontière, on est tous stressés. “On dit quoi ? Vous pensez qu’ils vont bien vouloir ? On parle en français ou en anglais ?” Puis notre voiture avance au guichet, on donne nos passeports, on dit “flag pole” et, sans un sourire, sans explication, la douanière nous indique de nous présenter au poste-frontière américain. […] On attend quelques minutes, puis on nous dit que c’est OK, qu’on doit faire demi-tour, et on nous donne un papier de “refus de rentrer sur le territoire américain” », raconte Florine L. P., venue récupérer son permis vacances-travail (PVT)* à la frontière.
Le « tour du poteau » – ou flag pole en anglais – consiste à sortir du territoire canadien dans le seul but de repasser la frontière et d’obtenir un nouveau statut migratoire. Cette pratique est légale même si elle sert essentiellement à court-circuiter les démarches régulières, souvent trop longues. « Cette méthode permet d’obtenir une décision sur une demande formulée au point d’entrée. Il faut impérativement sortir du territoire canadien. La formule veut que les Américains refusent l’admission, si bien qu’au retour, la personne demande de se faire donner un permis », explique Me Hugues Langlais, avocat en immigration.
Cas pratique : Maël E., interrogé par La Presse, réside au Québec à titre d’étudiant. Ses études prennent fin et il obtient une promesse d’emploi. Son permis d’études ne lui permettant pas de travailler à temps plein, il lui faut changer de statut. Pour obtenir un permis de travail fermé**, deux possibilités : passer par un point d’entrée et faire modifier son statut par un agent des douanes ou attendre qu’il lui soit délivré en ligne. S’il ne l’obtient pas, il ne sera ni étudiant ni travailleur et devra donc quitter le territoire canadien d’ici six mois.
31 400 tours du poteau
L’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) rapporte avoir traité 13 209 « allers-retours » – autre nom du tour du poteau – en 2020. Cette année, en date du 17 novembre, ce nombre est passé à 31 419. Les statistiques avant 2020 n’étant pas disponibles, il est impossible de connaître l’impact de la pandémie sur ces nombres.
suite et source: https://www.lapresse.ca/actualites/national/2022-12-01/immigration/les-tours-du-poteau-montent-en-fleche.php
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