De Bouddhette
Kenworth : adaptation
Kenworth, j’ai été très touchée par ton message auquel je n’avais pas eu le temps de répondre il y a quelques jours.
Je ne suis pas encore partie, mais en attente de mon visa. Je voulais cependant te faire part de mon expérience dans un autre pays. Je suis allée vivre en Chine il y a quelques années, dans une province où il y avait très peu d’étrangers, en tout cas de ma couleur (blanche). Les premiers mois, j’étais très malheureuse et je n’avais qu’une idée en tête : rentrer chez moi, en France. Tout le monde me regardait, mon montrait du doigt en criant : « étrangère ! étrangère ! », les enfants me montraient à leur parents, certains venaient pour me toucher la peau, les cheveux… Quand je parlais à quelqu’un, les gens venaient écouter la conversation, me regardant tout près, de la tête aux pieds… J’étais gênée et j’avais l’impression qu’ils me prenaient pour un animal en cage… jusqu’au jour où j’ai changé d’attitude : ils mangeaient bruyamment en crachant par terre ? Alors moi aussi ! Ils me regardaient en m’examinant des pieds à la tête ? Moi aussi ! Ils me demandaient comment j’avais fait pour avoir de si grosses fesses (pas si grosses, quand même !!!) ? Moi, je leur demandais comment leurs fesses pouvaient être si petites ! On m’appelait « long nez » (selon les standards français, mon nez est plutôt petit !) ? Je les appelais « petit nez » ! On m’appelait « diable de l’occident » ? Moi, « dieu de l’orient », etc. Ca a complètement changé ma vie. D’une part ils ne pouvaient plus m’énerver quand ils étaient sales ou impolis (toujours selon les standards français), je faisais pareil ! Et puis quand je faisais comme eux, par exemple en les examinant de la tête aux pieds, ils se rendaient compte instantanément que ça pouvait être gênant et ils arrêtaient tout de suite. Finalement, j’ai passé les plus beaux mois de ma vie là-bas et je suis revenue enrichie, épanouie, avec l’obsession de retourner là-bas…
J’espère sincèrement que ça s’arrangera bientôt pour toi.
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