La glisse
18 janvier 2002
À Chibougamau, la saison de ski bat son plein…. contrairement à bien des régions au Québec, la neige est bien au rendez-vous en ce mois de janvier. Et même s’il fait moins froid que d’habitude, hé bien, on se les gèle quand même à -23.
Mais laissez-moi vous emmener sur les pistes du fameux Mont Chalco à la sortie de la ville. Les habitués des stations à la mode des Alpes françaises ou suisses risquent d’être déçus. Ici, point de télé-cabines ni de télé-sièges, à peine arrivé au sommet de la « montagne » comme aiment appeler les habitants cette petite colline d’à peine quelques centaines de pieds, un petit shuss rapide vous a déjà ramené au pied du Ti-Bar (tire-fesse). Mais le plus terrible ce sont les descentes en chambres à air, ça c’est vraiment l’fun. Les quelques pistes offrent une vue imprenable sur l’immense forêt boréale qui nous entoure. Ici, nul besoin d’artifice, combinaisons fluo, lunettes dernier cri ou crème bronzante, l’ambiance y est plutôt bon enfant, on vient décharger son stress après le boulot. Les patrouilleurs en chasse neige (c’est nous!) sont très sympas et vont profiter pleinement de ces 4 mois d’hiver pour faire de gros progrès….
J’adore l’hiver, encore bien plus que je m’étais imaginé. Parfois, sur la route le soir, j’ai l’impression que je suis au sports d’hiver et que je rentre au chalet.
Au fait, j’aimerais signaler que les petits messages que j’ai reçu dernièrement m’ont bien amusés…. Emma a déjà eu l’occasion d’y répondre très judicieusement dans sa dernière chronique…. puis, à la question : es tu fou kroston ? j’y répondrai en faisant part du rêve que j’ai fait cette nuit. Je suis au bord d’un lac en Belgique, revêtu d’une suit de skidoo très encombrante et chargée de plomb. Une voix puissante me commande d’entrer dans l’eau. Je suis très angoissé, car avec cette combinaison, je vais certainement couler. En même temps je ne puis me soustraire de l’obligation de plonger dans le lac. J’avance donc, très inquiet, sachant que le plomb m’empêchera de nager. Je m’enfonce dans le lac, jusqu’à être quasiment submergé. Alors que je me sens au comble de l’angoisse, la combinaison s’ouvre et libère tout le plomb, et je me retrouve en train de nager, libre et heureux. Je suis au Québec, je sors du lac et je rentre chez nous.
Je n’aime pas les généralités…. chaque immigration est différente et les perceptions et expériences de chacun divergent. Que ceux qui se sentent frustrés par leur échec personnel arrêtent de contaminer les autres avec une vision restrictive en clamant : « on vous aura prévenus »….
Nous sommes venus en région avec des perspectives de boulot, comme tout le monde, et puis de la job, nous en avons plus qu’il n’en faut…. et même si nous partons un jour d’ici, nous ne regretterons jamais notre expérience dans le vrai Nord….
Kroston
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