La marche pour la paix
Samedi dernier, 15 mars 2003, coup de fil à 11 h d’un copain Canadien pour faire notre devoir de citoyen de la terre et participer à la marche de protestation contre la guerre des États-Unis en Irak.
Refusant catégoriquement depuis des années de me tenir informer des péripéties de notre espèce, je ne suis évidemment pas au courant de ça, mais accepte avec grand enthousiasme. C’est vrai quoi, pour une fois qu’on peut être utile tout en exprimant notre fierté des décisions politiques des français !
La manifestation a lieu sur René-Lévesque et part simultanément de l’ouest aux environs de Peel et de l’est aux environs de Papineau pour se retrouver devant le complexe gouvernemental Guy-Favreau au même niveau que le complexe Desjardins et la place des Arts pour ceux qui ne connaissent pas encore bien Montréal.
On hésite un peu pour savoir de quel côté on se dirige. Finalement, pour changer un peu, ayant tous deux passé plus de temps du côté anglophone, nous nous dirigeons vers l’est, en blaguant qu’à leur rencontre devant Guy-Favreau, les francophones et les anglophones québécois vous s’affronter à coup de pancartes pacifistes! J Mais non, mais non, absolument pas. Tout c’est bien passé dans une bonne ambiance multilingue. Quoi que j’ai entendu des anglophones dans la foule réclamer les discours en anglais. Tough ! :p
Des drapeaux de tous les horizons (canadiens, québécois, irakiens, Nations Unis, quelques français) flottaient ça et là. Un spécimen pittoresque drapé d’un drapeau états-unien gesticulait entre tout ça et tentait d’être maîtrisé par le service d’ordre. J’espère quand même qu’ils ne lui ont pas interdit de s’exprimer. Chacun son opinion après tout. Surtout qu’il était tout seul…. au milieu des 250 000 personnes qui avaient jugé important de se rassembler et vociférer contre Bush.
Au milieu de la rue devant la scène où se relayaient les orateurs était un emplacement de choix pour bien voir les intervenants, mais debout sur la plaque de glace du terre-plein central était pas mal moins intelligent. Quand je pense que le mois précédent ils ont protesté par -25°C, ça s’appelle de la conviction.
Ce que j’ai aimé dans cette manifestation et la raison pour laquelle je voulais en parler, c’est le mélange et la diversité des genres, des nationalités, des accents, des rythmes. Bref, toutes les raisons qui font que j’aime vivre ici.
On a eu droit à une superbe chanson en espagnol de la vénézuélienne Soraya Benitez à la superbe voix (Céline Dion peut aller se rabiller, merci, bonsoir! J), à une chanson acadienne au rythme amérindien de Dan Bigras, à des interprétations rythmées mêlant jazz et folklore de Karen Young et, pour finir, au rap (ouais bon, ou du hip hop, j’suis pas experte) du groupe Muzion. Même si là j’avoue que j’étais déjà loin pour ne pas avoir à écouter J J. J’fais pas exprès, j’arrive pas à m’y faire, et puis c’était l’heure d’aller prendre un typique brunch québécois, là 😉
Bref, ça ne changera peut-être rien, mais ça fait plaisir de participer et de voir qu’il y a quand même plein de gens pas bêtes dans le monde.
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