La neige est vivante !!!
Salut à tous. Pour ma deuxième chronique je vous parlerai du personnage principal du Québec…. En particulier lors des mois d’hiver…. J’ai nommé la neige !! Comme disais je ne sais plus qui : «Mon pays, c’est l’hiver»
Car oui, je l’ai fréquentée la neige, je l’ai vue évoluer, se transformer au fil des saisons, depuis ma petite maison au bord de l’eau (et, hum, de la glace) en Abitibi.
Comme tout bon parisien niaiseux, je tenais la neige pour un élément simple, constant. Mais il n’en n’est rien.
D’abord, vers mi-octobre, elle tombe, pis elle fond de suite. Ensuite, quelques deux ou trois semaines plus tard, elle s’accroche quelques heures. Mais elle est toujours humide, grasse, elle colle. Elle disparait toujours.
Enfin, vers mi-décembre, v’là la vraie, la costaud, qui débarque. Et s’installe.
Celle-ci, par un bon –10 de moyenne, est sèche et légère. Sous le soleil qui illumine notre lac, au petit matin, elle est magnifique, étincelante. On en mangerait (ce qu’on fait quelques mois plus tard, mais agrémentée de sirop d’érable)
Alors on part souvent, sous un ciel tout bleu céruléen, arpenter sur nos raquettes de bois notre immense domaine de glace et de neige. On a chaud quand on marche, les lunettes de soleil ne quittent pas notre nez.
Et elle tombe, souvent, en Abitibi. Les gens sont ravis d’avoir un vrai Noël blanc. C’est l’hiver, les amis. Les maisons le soir s’illuminent de partout, les pères noël de plastique poussent dans les jardins immaculés comme d’étranges champignons. Ca sent la fête dans les chaumières, et il fait bien chaud en dedans.
Vers mi-janvier, alors là, on connaît les vrais froids. On surprend, au thermomètre tout glacé dehors, des –32. La neige ne pèse plus rien. C’est juste une qualité cristalline, de la lumière piégée dans du blanc. On sort, et de suite, les «poils de nez nous gèlent», c’est assez curieux. !
Bien équipés, les promenades restent toujours possibles. Et quel bonheur, au retour, de se blottir contre le poêle, une tasse de chocolat brûlant dans les mains !!! Ici, on dit que –20, c’est « confortable » !
Et puis vient le printemps. Il s’annonce an mars par une succession de tempêtes qui laissent en moyenne 20 cm de neige sur les toits. Les rues sont blanches. Parfois, les écoliers manquent l’école, on ne peut pas circuler. Les souffleuses à neige n’arrêtent pas. On est «tanné» de pelleter.
Début avril, la décrue s’annonce. Lentement, les toitures et les jardins tout pelés émergent ; d’abord de petites trouées, ensuite des étendues de plus en plus larges.
Et le lac, doucement, redevient…. un lac.
Chauffé au soleil, il change de couleur. C’est comme un grand corps qui se décompose. Il passe du blanc au jaune (la sloche) puis du jaune au verdâtre. Des trous apparaissent, qui s’élargissent lentement. Tout se fracture. La glace flotte par blocs, séparés par des veines d’eau libre. Et glaciale.
Enfin, un jour de grand vent, les icebergs viennent s’écraser les uns contre les autres. En deux jour, le lac est redevenu une vaste étendue d’eau bleue.
C’est le printemps !!!
Leave a comment