Là où nous en sommes deux mois après notre arrivée - Immigrer.com
vendredi , 22 novembre 2024
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Là où nous en sommes deux mois après notre arrivée

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De dreamtoreal

Pour un bilan de chez bilan, il faut du vécu…. Que je n’ai pas encore à ma convenance… Mais Voilà, je m’y mets, je vais l’écrire ce bilan … Je ne pense pas me tromper en disant que toutes les personnes qui sont en attente de la procédure, ADORENT ces récits!!! Attention, Ce n’est pas un bilan, mais plutôt un récit de là où nous en sommes deux mois après notre arrivée. Je vais relater des vérités qui sont peut-être dures à lire pour certain(e)s mais qui font partie de la réalité de l’immigration au Québec/Canada.

Déjà Deux mois et je m’en souviens comme si s’était hier !!!!!! …. Oui, grande était notre joie lorsque le vol charter du Boeing 747 de la RAM a atterri ce soir du 29 août 2011 sur le tarmac de l’aéroport international Pierre Elliott Trudeau de Montréal sous une salve d’applaudissement. Avez-vous une théorie là-dessus? Pourquoi les passagers applaudissent chaque fois qu’un avion se pose sur la piste? De toutes les façons, c’est une sorte de remerciements et d’encouragement à tous les membres de l’équipage et à nous-mêmes, car on est dans un état second mêlé d’excitation, d’interrogations, de craintes, de peur…

Je crois qu’on passe tous par ce stade de questions et d’incertitudes, lorsqu’on recherche une opportunité ailleurs. Ensuite l’euphorie d’avant départ cède place à la réalité du terrain… Il y’a un grand nombre de changements qui se produit dans notre vie et lesquels n’obéissent à aucun fil conducteur. Probablement le seul pronostic fiable est que les choses ont commencé à changer et elles changeront davantage !… Aussi préparé soit-on à affronter la société québécoise, on rencontre inévitablement le fossé culturel qui nous sépare, loin de la vie idyllique décrite sur les forums. Et face à ce changement, nous devons nous adapter sous peine d’exploser ! Dans cet « Découverte de soit », nous devons apprendre à penser d’une manière totalement différente afin de s’adapter à cet environnement imprévisible. C’est ce que le théoricien du management Tom Peters appelle « S’épanouir dans le chaos ». Pour réussir, il ne suffit pas de faire face au changement, il faut l’exploiter ! Tout changement est une opportunité déguisée. Comme il est impossible de l’arrêter, il faut en tirer parti.

Avant toute chose, je voudrais dire que décider d’immigrer alors qu’on a une famille est un vrai défi. Il est certainement plus facile et moins contraignant d’immigrer plus jeune et célibataire. Cependant, la difficulté supplémentaire oblige à se retrousser les manches et se remettre tout le temps en question. Ainsi, à l’aide des informations glanées ici et là, nous savions que les premiers instants notre de vie au Canada, seraient une période à la fois déterminante et éprouvante, qui mettrait sérieusement à contribution nos nerfs, et que la perception de la vie ici dépendrai fortement de ce que nous recherchions en arrivant.

Partis du Cameroun, nous nous sommes installés directement en Beauce… Moins cosmopolite que Montréal. Nous nous sommes dits, nous avons un enfant et c’est pour nous sans doute le meilleur compromis pour l’élever dans un environnement beaucoup plus paisible. Aussi, qu´il serait peut-être préférable de se rapprocher d’une ville à densité inférieure pour mieux sauter et trouver nos marques… Car le fait de partir avec des enfants est un très gros challenge qui décuple le mental.

Il faut dire aussi qu’un grand nombre d’immigrants choisit maintenant de s’installer en périphérie plutôt qu’en métropole. L’intégration sociale, la facilité d’intégration, sont parmi les nombreux facteurs qui nous ont fait apprécier la vie en périphérie par rapport à la métropole. Loin de la tendance à se regrouper avec des gens de notre culture en ville où l’individualisme domine, ici les voisins sont plus chaleureux. Et comme partout d’ailleurs, en communauté? restreinte, il est plus facile de connaître son entourage et de recevoir de l’aide en cas de besoin. Les habitants sont pour la plupart beaucoup plus accueillants, sont assez ouverts, et certains font le premier pas alors que d’autres sont plus fermés. S’ensuit le traditionnel parcours du combattant-immigrant : « Bienvenue au Québec ».

Nous n’avons eu aucun mal à trouver un logement … Le prix en terme de coût devient plus avantageux lorsqu’on s’éloigne des grands centres, chose très normale. Fait marquant, lors de la signature du bail, le propriétaire a exigé mon numéro de NAS (Que j’ai sèchement refusé de fournir, car il n’a pas le droit) + 12 chèques postdatés pour le loyer… Avisé, Je savais que s’était monnaie courante. Malgré le risque de me faire refuser le logement, je n’ai pas hésité à lui dire que ce n’était pas normal de demander des chèques postdatés, encore plus est interdit par la Régie du Logement…. Nous avons jasé à profusion …Et au final, j’ai choisi de lui remettre chaque fin de mois un chèque vu qu’il habite à quelques blocs … à sa demande, le premier mois a été payé en espèces sonnantes et trébuchantes. Qu’on s’accorde, les postdatés ne sont pas défendus, mais les exiger est illégal jusqu’à ce jour …

Ensuite abonnement chez les opérateurs Hydro Québec (principal producteur d’électricité au canada) et Telus Québec (pour le téléphone résidentiel inclus afficheur et boite vocale + internet haute vitesse + télé optik pour un forfait de 99 $/mois HT). D’après mes sources d’informations, en regroupant nos services de téléphone résidentiel, de téléphone cellulaire, de télévision et d’Internet auprès de la même entreprise, on réduira le coût de notre facture de communication.

Dans l’enthousiasme de l’arrivée, on veut tout découvrir, Car on a de l’argent avec soi … Peut-être plus qu’on n’en a jamais eu puisqu’on l’a accumulé pendant plusieurs années. Donc on a tendance à dépenser dès le départ et on a beaucoup de mal à se limiter à l’indispensable … Autan te le dire tout de suite, trouver un travail rapidement n’est pas la plus grande difficulté des immigrants — C’est davantage gérer ses dépenses. Et croyez moi, de gros coups durs il yen a, il y en aura … Le niveau de vie est très supérieur lorsqu’on vient de l’Afrique. L’argent fond plus vite que la neige ici… Pire lorsqu’on n’a pas d’emploi à l’horizon.

Afin de ne pas entamer nos économies, et Comme il faut bien commencer quelque part, parfois loin de ses ambitions et compétences pour se faire une expérience canadienne, j’ai du prendre une jobine dans une société de recyclage. Pas besoin de CV…. C’est un centre de conditionnement de matières résiduelles ayant le mandat de récupérer divers matériaux afin de les recycler et d’augmenter leur durée de vie utile. Nous nous occupons du recyclage du pavage, le béton, la pierre des champs, les matériaux d’excavation ainsi que les résidus de bois, et ce, provenant tant des particuliers que des entreprises. Nous sommes payés à l`heure travaillée et non pas au salaire mensuel fixe… Si on s’en sent capable, on a le droit de cumuler plusieurs travaux.

Même si généralement le premier emploi n’est pas en adéquation avec notre profil, nous avons toutes les chances de décrocher un travail dès notre arrivée. Dans bien des cas où le CV est exigé, trop qualifié pour le poste, nous sommes obligés de retoucher en profondeur le CV. Qu’on s’accorde, les jobines c’est plus facile à dire que de s’en sortir; Car, généralement si on les enchaîne, c’est rarement par choix mais par nécessité. Mais il faut tout de même relativiser, ça peut valoir la peine de dépenser de ses économies pour éviter ce passage … Et pour ce, une des principales questions à se poser est de savoir jusqu’a quand (financièrement parlant) sommes nous capable de se permettre de chercher un travail dans notre domaine!

Rendu au centre local emploi (CLE), j’ai ouvert un dossier …. Dans la foulée, ma conseillère m’a inscrit à une cession de formation dans un organisme : Passeport Travail, qui est un service d’orientation et d’aide à l’emploi. Au sein d’un groupe de plusieurs personnes, J’ai suivi durant 06 semaines, une formation offerte aux immigrants et aux Québécois. L’essentiel de la formation portait sur la connaissance de soi (force et estime), la connaissance du marché du travail, les changements survenus, les nouvelles exigences des employeurs, les informations, les recherches, le processus d’orientation, le test grop, le système scolaire, le financement, la méthode dynamique de recherche d’emploi (MDRE), le CV, la lettre, simulation d’entrevue enregistrée (avec Camera) et commentée, le contact avec les employeurs, le réseautage. Personnellement, je vous recommande ces Formations à votre arrivée … Elle nous outille et c’est à nous de savoir nous en servir….

Une fois ma formation achevée, ayant avec moi de précieux outils, place au concret en utilisant les techniques et moyens enseignés. Pour ce, publication de mon CV sur les sites d’offres d’emploi, vérification fébrile des guichets emplois (même si se sont des boulots ingrats sans qualifications), réseautage intense car 85% des emplois sont cachés. Oui 85%…. Confiant que ça finira bien par payer…. Trois jours plu tard le succès est au RDV… Je décroche des entretiens…. Quelques cas de figure :

Ring Rang Rong, le téléphone sonne, c’est ma première entrevue qui s’annonce. Le RDV est vite pris à Québec, chez Nordia, compagnie qui gère le système d’assistance annuaire de Bell Canada. Entrevue au cours de laquelle, je passe un test d’anglais (une dictée) + un test de recherche d’information dynamique + entretien oral avec le responsable du recrutement…. Je survole le test … et suis retenu tout de suite avec comme atout majeur mon Bilinguisme. Dans la foulée, Je suis invité a commencé la formation (cours magistraux) dispensée aux nouvelles recrues… rémunérée a 10,50 $ pendant 06 semaines…. Puis augmentation a 11,50$ de l’heure + Possibilité de bonification de 3$ selon mes performances. ….C’est une expérience suprême… Ma première entrevue au Canada. :biggrin2:

S’ensuit ma deuxième entrevue toujours a Québec dans une grosse boite, cette fois c’est dans mon domaine : l’informatique. La veille de l’entrevue, révision générale … Grace à mon GPS, J’arrive 45 minutes avant l’entrevue …. la standardiste me remet une fiche de renseignements à remplir …. C’est fait … Veuillez patienter Monsieur, ça ne sera pas long. Quelques minutes plus tard, une autre madame s’en vient et se présente, puis m’invite à la suivre dans un autre bureau où m’attendait deux autres Messieurs. Là, je suis soumis à un processus de sélection en plusieurs étapes … l’entrevue est menée à la fois en français et anglais par tous à la fois. L’employeur désire évaluer mes capacités ainsi que ma motivation. Ensuite Je passe un test écrit de français + un test écrit d’informatique. … une semaine après, courriel des RH : Nous avons le regret de vous annoncer que votre candidature n’a pas été retenue pour le poste et nous tenons à vous remercier d’avoir posé votre candidature – Nous conserverons votre curriculum vitae pour une période de 6 mois. Nous vous souhaitons la meilleure des chances dans votre recherche d’emploi… Ce n’est que partie remise …

Autant le souligné, il faut se booster le moral, la recherche d’un emploi est un travail de longue haleine et la concurrence est rude. Le milieu est très concurrentiel. Il faut garder à l’esprit que bien que nous avons été sélectionnés par le Québec en raison de notre profil socioprofessionnel, ce n’est pas une garantie que nous serons en mesure, dès notre arrivée, d’occuper un emploi lié à notre domaine. Dans bien des cas, il faudra envisager d’exercer une autre profession, du moins dans un premier temps. Et icitte, la surprise (Bonne ou mauvaise) peut s’en venir à n’importe quel moment …

Parallèlement ma blonde et moi avons effectués des demandes d’admissions pour un retour aux études…. Qu’on s’accorde, il ne suffit pas d’avoir un diplôme et espérer qu’une entreprise nous embauche…. On ne fait pas des études pour les études elles-mêmes mais pour ce qu’elles apporteront à nos objectifs professionnels…

Pour le reste, je confirme ce que vous pensez en termes de difficultés qui certes varierons selon les personnes, mais qui finalement n’épargnent personne. . Il est très important que les attendeux sachent qu’en s’en venant icitte, ils commenceront un parcours du combattant, parce que c’est bien de ça qu’il s’agit. Il y a des opportunités mais il faut avoir l’œil fin pour les détecter, être plus rapide que son ombre. Il faut être averti qu’on passe d’un écueil à un autre. C’est le chacun pour soi et Il est très bon que les gens sachent à quoi ils s’exposent… Comme l’a dit Ensamaida, Certains arriveront à force de persévérance à surmonter ces lacunes, mais d’autres pas… Oui, il y a aussi le facteur « chance ».

Rien de mieux que de forger votre propre opinion en sondant le plus grand nombre de sources d’informations possible, de préférence des gens qui sont icitte depuis longtemps. Bien préparés, vous saurez à quoi s’en tenir et surtout pourquoi vous voulez tenter l’aventure. On pourra toujours tout vouloir répertorier pour « prévenir » les nouveaux arrivants que leur expérience sera unique, il leur arrivera des choses non répertoriées positives ou négative.

Gardez toujours à l’esprit que votre propre décision de réussir est plus importante que n’importe quoi d’autre…. A la fin ce ne sont pas les années écoulées de notre vie qui comptent, mais la vie qui a inondé ces années.

Bonne Chance A TOUS…. Blessing.

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