Savez-vous quel est l’un des signes qui montre que je m’intègre doucement mais surement à la société québécoise ? Je possède deux barbecues ! Le premier est un barbecue à gaz, solidement campé dans ma cour, et qui me sert presque tous les jours en ces temps de canicule qui font verdir de jalousie mes amis français (et moi d’enfoncer le clou en publiant sur les réseaux sociaux des bulletins météo de la Belle Province, histoire de me venger de leurs quolibets hivernaux).
Cuire un steak à la poêle ? Quelle vulgarité ! Quel manque de goût ! Non, Monsieur, mon steak cuit au barbecue. C’est beaucoup plus facile, rapide, et meilleur à la santé. Quant au poisson, il a l’avantage de ne pas embaumer toute la maison. D’ailleurs en passant, la rudesse de l’hiver québécois et le danger pour se propre survie d’ouvrir une fenêtre m’amène à ne plus du tout manger de poissons à cette saison, sinon au restaurant.
Le second barbecue est un « portable », au charbon. Oui, car l’un des luxes de Montréal est que l’on peut tranquillement s’installer dans la plupart des parcs, et faire cuire ses saucisses et ses brochettes à côté de sa table de pique-nique. Avez-vous déjà tenté ça dans le Jardin des Tuileries à Paris ? Je veux dire en plein jour, pas à 4h du matin après avoir escaladé les grilles…
Bien sûr, les Québécois n’ont pas le monopole du barbecue. Leurs compatriotes canadiens en sont d’autres, sans parler des voisins américains. Les Australiens, quant à eux, ont carrément installé des barbecues électriques fixes sur les plages, dans les parcs publics… c’est encore un niveau au dessus (voir mes récits de voyage sur www.lemondeestmonvillage.com). Mais les Québécois se défendent. Même le plus isolé des terrains de camping sauvage est équipé d’au moins un barbecue au bois ! Lors de l’achat de mon barbecue au gaz au Canadian Tire (pour ceux qui ne connaissent pas, le Canadian Tire est, avec le Jean Coutu, l’une des cavernes d’Ali Baba dont on ne peut plus se passer une fois installé ici), je n’ai pas manqué de conseils du vendeur, mais aussi des clients. Apparemment, je n’achetais pas assez gros, pas assez performant, pas assez cher… Bon, je ne suis encore qu’un immigrant, je suis frileux pour l’achat d’un barbecue. Le prochain sera une bête de course, probablement… Celui-ci n’est qu’un junior !
Tiens, au moment où j’écris ces lignes, on vient de me demander, comme je suis absent ce week-end, si je peux prêter mon barbecue à des amis pour un événement sportif… Vais-je pouvoir me passer de barbecue toute une fin de semaine ? Rassurez-vous, j’ai loué un chalet au Parc du Mont-Tremblant, il sera bien sûr équipé… d’un barbecue !
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