Le Canada, et plus particulièrement le Québec, fait face à un défi majeur dans son système de santé : un manque criant de médecins. Ce problème, documenté par des données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), place le pays parmi les plus mal classés en matière de densité médicale comparée à des pays similaires. Ce phénomène menace l’efficacité et la durabilité de notre système de santé à court et long terme, et nécessite une intervention rapide.
Comparaison internationale : où se situe le Canada?
D’après l’OMS, le Canada compte seulement 25 médecins pour 10 000 habitants, ce qui est bien en deçà des pays avec des systèmes de santé performants. Le Québec, avec 29 médecins pour 10 000 habitants, fait légèrement mieux, mais reste loin derrière des nations :
Cette situation devient critique lorsqu’on la compare à des pays ayant des systèmes de santé reconnus comme modèles, tels que la Suède, où le nombre de médecins par habitant est presque trois fois supérieur à celui du Québec.
Canada : une offre insuffisante
Il est impossible d’ignorer que le manque de médecins au Canada est un facteur central de la crise actuelle. En dépit des efforts pour améliorer la gestion des soins (équipes volantes, diminution de la paperasse, délégation de tâches), l’insuffisance de praticiens reste un obstacle majeur. Moins de médecins signifie des délais plus longs pour obtenir des soins, une surcharge de travail pour ceux qui sont en poste, et une qualité de service qui en souffre.
Le défi est d’autant plus complexe que les médecins canadiens sont parmi les mieux rémunérés au monde, ce qui, paradoxalement, contribue au problème. Avec des salaires élevés, certains choisissent de travailler moins d’heures, exacerbant la pénurie. Il s’agit d’une double problématique : moins de médecins disponibles, qui, de surcroît, travaillent moins d’heures, créant ainsi un goulet d’étranglement dans le système.
Vieillissement de la population : une bombe à retardement
Si la pénurie de médecins est déjà un problème aujourd’hui, elle risque de s’aggraver dans les prochaines décennies avec le vieillissement de la population. Les besoins en soins, notamment de première ligne et à domicile, vont croître de manière exponentielle. La proportion de personnes âgées au Canada augmente, et les besoins médicaux évoluent avec cette démographie. D’ici 10 à 20 ans, sans une action concertée, les systèmes de soins seront confrontés à une pression intenable.
Quelle solution? Une école de médecine de première ligne
Face à cette situation, il est impératif de penser à des solutions novatrices. Une des propositions avancées est la création d’une nouvelle école de médecine spécifiquement axée sur la première ligne et les soins à domicile. En formant davantage de médecins généralistes, sans possibilité de se spécialiser, cette initiative pourrait répondre aux besoins immédiats de la population.
Cette solution permettrait de répondre directement à l’insuffisance de médecins en formant un nombre significatif de professionnels aptes à gérer les soins de base. Ces médecins pourraient être déployés rapidement pour combler les lacunes dans les soins de proximité et désengorger les hôpitaux, où les urgences sont souvent saturées par des cas qui pourraient être traités en clinique.
L’immigration : une solution viable?
Dans ce contexte, l’immigration de médecins formés à l’étranger pourrait offrir une solution tangible pour combler cette pénurie. Plusieurs aspects plaident en faveur de cette approche :
- Un vivier international de talents : De nombreux médecins qualifiés, issus de pays ayant un surplus de praticiens, comme certains pays européens, d’Amérique latine ou d’Asie, pourraient être attirés par des opportunités de travail au Canada. Accélérer et faciliter la reconnaissance des diplômes étrangers permettrait de rapidement intégrer ces professionnels dans le système de santé canadien.
- Des processus d’équivalence trop complexes : Actuellement, les médecins formés à l’étranger doivent surmonter de nombreux obstacles administratifs pour obtenir leur droit de pratique au Canada. Simplifier ces processus et réduire les délais d’attente pour l’obtention des équivalences professionnelles est une priorité pour éviter de perdre des talents au profit d’autres pays plus accueillants.
- Attirer les médecins à l’échelle mondiale : Le Canada jouit déjà d’une bonne réputation comme destination d’immigration grâce à sa qualité de vie et à son système de santé universel. En offrant des incitatifs clairs, comme des programmes de résidence accélérée pour les professionnels de santé ou des aides à l’installation dans des zones en pénurie (comme les régions éloignées), il serait possible d’attirer un plus grand nombre de médecins étrangers.
L’immigration, un levier crucial
Pour combler le manque de médecins, le Canada ne peut pas uniquement se reposer sur la formation de nouveaux professionnels dans le cadre national. L’immigration ciblée et facilitée représente une solution immédiate et stratégique pour répondre à la demande croissante de soins. En ouvrant ses portes à un plus grand nombre de médecins étrangers et en simplifiant les processus de reconnaissance des qualifications, le Canada pourrait non seulement pallier le déficit actuel, mais aussi s’assurer d’une plus grande résilience de son système de santé face aux défis à venir.
Au lieu de continuer à faire face à une crise imminente, l’intégration rapide des compétences étrangères pourrait soulager le système de santé, tout en diversifiant la main-d’œuvre médicale canadienne.
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Source : Le journal de Montréal – OMS
Le Québec manque de médecin omnipraticien , c est un fait relaté régulièrement sur les journaux. Pourtant malgré des qualifications validés par le collège des médecins du Québec et du canada, l obtention de la résidence permanente via le programme PRTQ pour les médecins Français avec ARM restent un chemin très long et difficile …
le Quebec va ouvrir l’accès à des médecins peu formés, sans expérience et sans patientèle, c’est à dire ceux qui ne trouvent pas leur place en Europe.
Les spécialistes par contre rencontrent toutes les difficultés à obtenir leur équivalence mais aussi un poste hospitalier pour exercer leur talent.
En d’autre terme, le Canada choisi des médecins « average » et refuse ceux qui pourraient apporter une réelle plus value au système médical canadien