Selon une récente étude de Statistique Canada, la croissance économique des années 1990 n’a pas profité à tout le monde et l’écart entre les plus fortunés et ceux qui se trouvent au bas de l’échelle est plus important que jamais.
En effet, en 1980 le salaire médian des Canadiens était de 41 348 $. Un quart de siècle plus tard, il était de 53 $ de plus, en dollars constants de 2005.
Il s’agit d’une hausse d’à peine 1 $ par semaine. Fait à noter, les plus démunis n’en ont même pas bénéficié puisque leur salaire était en dessous de ce salaire médian.
Le revenu des travailleurs les moins bien payés a en effet diminué de 20 % par rapport à ce qu’il était au début des années 1980. Les jeunes et les nouveaux arrivants ont le plus souffert de cette situation. Ils ont notamment été victimes de l’éclatement de la bulle technologique qui a privé plusieurs des plus éduqués d’entre eux d’un emploi bien rémunéré.
Pendant ce temps, le revenu des plus riches s’est accru de 16 %. En 2005, 601 510 travailleurs gagnaient plus de 100 000 $ par an.
Pour sa part, la classe moyenne a littéralement stagné. Ses gains avant impôt ont en effet augmenté d’à peine 0,1 pour cent en l’espace de 25 ans, toujours en dollars constants.
Selon les experts de Statistique Canada, les inégalités croissantes découleraient en partie de la transformation du marché du travail et de l’évolution technologique.
Les diplômés universitaires comptent en effet pour 65 % des personnes ayant gagné plus de 150 000 $ en 2005.
Selon la récente étude, le sexe et l’occupation professionnelle ont aussi beaucoup d’importance. Ainsi, les hommes gagnent toujours plus d’argent que les femmes. Et les plus vieux s’en tirent beaucoup mieux que les plus jeunes, surtout s’ils sont gestionnaires, financiers, avocats, médecins ou s’ils travaillent dans l’extraction du pétrole.
Au chapitre de la pauvreté, en dépit des efforts et des résolutions, celle-ci ne semble pas reculer au Canada. D’après Statistique Canada, près de 1 million d'enfants vivent encore dans des familles à faible revenu, le plus souvent dans les grandes villes canadiennes.
La situation n'est guère plus reluisante qu'au début des années 1980, alors que 20 % des bambins et 18,7 % des enfants d’âge scolaire étaient considérés comme étant défavorisés.
Selon les critères de Statistique Canada, une famille est considérée comme ayant un faible revenu si elle consacre 20 % de plus que la moyenne à combler ses besoins essentiels dont l’alimentation, le loyer et l’habillement. Pour une famille de quatre personnes dans une grande ville, le seuil a été fixé à 38 610 $ pour un revenu après impôt. Il est de 26 579 $ dans les régions rurales du pays.
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