Les diplômés des grandes écoles…
L’autre jour, une journaliste de « Courrier Cadres » (France) m’a appelé pour m’interviewer.
À propos de quoi ? À propos de l’emploi des cadres au Québec, et en particulier des jeunes cadres immigrants, tout frais émoulus de leurs (Grandes) Écoles de Commerce.
Car, dans la grande course au Job, tout le monde ne part pas sur le même pied d’égalité. Et les jeunes diplomés ne sont pas forcément mieux lotis que les autres…
Pourquoi ? Parce que les « Grandes Écoles de Commerce » transmettent aux étudiants, certes ce qu’il y a de mieux dans la société française, mais aussi ce qu’il y a de pire. J’ai nommé une certaine conception élitiste, donc déformée, de la France (avec tout ce que cela recouvre) VS le Monde.
Ces derniers mois, dans le cadre de mon activité de « développeur d’affaires », j’ai eu la chance de rencontrer une bonne soixantaine de recruteurs québecois ; certains m’ont entre autres transmis la perception qu’ils ont des candidats immigrants français. Ce qu’ils disent ? En gros, que les français sont bien perçus, sauf quand ils sortent, grosse tête à la clé, de ces écoles qui forment « l’élite ».
Ces candidats-là se caractérisent par une fâcheuse tendance à l’égocentrisme, à tout se croire dû, à faire preuve d’un manque de souplesse plutôt gênant dans le cadre d’un pays nouveau, forcément très différent.
Ce qu’ils recherchent, ces employeurs québécois, c’est l’immigrant qui démontre une vraie expérience concrète sur le terrain, le candidat qui a fait, qui a résolu, qui a agi.
Par contre, malheur à celui qui se contente d’exhiber son beau papier : Il n’a ici pratiquement aucune valeur…
Selon moi, et selon ce que j’ai pu recueillir depuis que je suis arrivé, il y a plus de deux ans et demi, l’immigrant-type-qui-va-réussir a une tête de couteau suisse, avec en bonus des lames à géométrie variables, capable de scier sans broncher l’acier le plus dur.
L’immigrant sur-diplômé, sous-expérimenté, qui lui a plutôt une allure d’outil spécialisé, risque davantage de se casser le nez sur les aléas de l’immigration : un rythme et des changements échevelés au moins durant les deux premières années. Et probablement un premier job bien en deça de ce qu’il a pu laisser en France. Dur pour l’Ego.
En l’occurence, ma conjointe et moi, je le pense, étions dès le début bien armés pour immigrer.
Mon CV consistait surtout en expérience, qui plus est en expérience en entreprepreneuriat. Pas pire pour mettre le pied en Amérique du Nord !
Quant à Isabelle, qui est psychologue, elle avait tout à gagner en venant vivre ici. Psychologue en France ?? No future : Pratique privée = Crouler sous les impôts et charges // Pratique publique = Fonctionnaire = Beurk.
Un peu simpliste mon raisonnement ? Sans doute. Mais pas mal vrai à mon avis.
Mais des diplômés de grandes écoles de commerce, j’en ai fréquenté quelques uns, et sincèrement je les vois très mal quitter leur vieux pays. D’ailleurs aucun de ceux que je connais ne nous a suivi dans notre émigration. Des dinosaures ? Peut-être…
Leave a comment