Les démarches administratives en vue d'avoir le visa sont une chose. L'attente peut être longue pour certains. Mais une fois sur place, l'immigrant sera confronté à sa société d'accueil, à ses forces comme à ses faiblesses.
Après le parcours du combattant pour obtenir le fameux sésame, le nouvel arrivant doit mener une seconde lutte, celle de son intégration. La première étape de celle-ci est le travail, non pas la recherche du travail idéal, mais celui dans lequel il pourra se sentir épanoui et heureux. Sans ce point d'ancrage, difficile de sentir que le processus d'intégration est débuté. C'est pour cela qu'il est impératif que les immigrants, qui ont été qualifiés, puissent trouver chaussure à leur pied. C'est aussi pour cela que la désillusion peut être forte s'il ne trouve pas un boulot à leur mesure, tout en restant dans le monde du réalisme pour fairereconnaître leurs diplômes et obtenir les équivalences.
Si le nouvel arrivant trouve un emploi qui le séduit, il peut alors s'intégrer un peu plus dans le cercle social. C'est aussi une étape difficile à franchir. Les Québécois, les Canadiens sont bien sympas mais comment devenir leurs amis ? Certains immigrants n'arriveront jamais à franchir le mur des relations sociales. Est-ce parce qu'ils ont passé trop de temps à fraterniser avec des immigrants comme eux ? Est-ce qu'ils n'ont pas fait assez d'efforts pour tisser des liens sociaux au travail, dans les loisirs, dans leurs quartiers et leurs passions ? Est-ce parce qu'ils est profondément difficile pour eux de se lier d'amitié à la québécoise parce qu'ils se sentent éloignés des valeurs du pays ? Toutes ces raisons sont possibles.
Après l'étape du travail et du monde social, l'intégration culturelle peut commencer. Tous les immigrants de la première génération ne franchissent pas cette dernière étape. Celle-ci vous permettra de passer du “eux” les Québécois à “nous” les Québécois. Lorsqu'on consomme de la culture locale, qu'on l'apprécie, qu'on peut s'y reconnaître et finalement qu'on l'adopte, c'est un grand pas de fait dans son intégration. Mais il est possible aujourd'hui de vivre presqu'en vase clos avec ses journaux et infos sur internet, d'avoir sa télé satellite dans sa langue et culture d'origine, et de ne fréquenter que des groupes de nouveaux arrivants. Dans les grandes métropoles, certains immigrants peuvent vivre en périphérie de la culture locale, un peu en décalage avec leur monde extérieur immédiat. C'est alors la deuxième génération d'immigrants qui elle, élevée et éduquée au pays d'adoption finira par s'identifier à tout l'ensemble culturel et social.
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