Roissy Charles de Gaulle Terminal 1.
Hall des arrivées
Il est presque 6h quand un nourrisson de 4 mois, enveloppé dans une couverture, arrive dans les bras d’une hôtesse de l’air.
Fatigué par ce long voyage de 12h depuis Séoul, le bébé est confié à ses parents qui l’attendent la larme à l’œil. Un peu perdu, il ne semble pas comprendre ce qui se passe.
Désormais bien éveillé, il observe les yeux tout ronds…
Première photo : on s’en souviendra comme les « yeux de Roissy ».
Ce jour là, c’était le 5 Novembre 1984, le jour de mon arrivée en France.
J’étais loin d’imaginer, que ce serait de ce même aéroport que je m’envolerai 25 ans plus tard pour mon aventure Canadienne.
Pendant ces 25 ans, j’ai eu la chance d’avoir une enfance des plus heureuses.
Au-delà de leur amour, de leur temps, de leurs sourires et de leur éducation, mes parents m’ont offert une famille.
Il parait que nos enfants nous sont prêtés pour 20 ans. Ma maman le savait et pour elle, ça à même été pour moins longtemps, quand je m’envolais pour les Etats unis à l’âge de 15 ans.
Après plusieurs années passées à l’étranger, au Danemark, et dans le Minnesota, je rentre à Paris en 2009. Mais dur dur de voir ses ambitions dans un CV avec photo et son confort confiné dans un 20m2 à 700 euros par mois.
Peut être qu’après tout, notre « Coréen National » à laissé ses rêves de l’autre coté de l’Atlantique. J’entreprends mes démarches de résidence permanente au Canada pour en arriver à ce 5 juin 2010.
Les séparations ne sont jamais faciles. « Heureusement qu’il y’a internet » me disait encore Maman dans la voiture. Skype, MSN, et les emails permettront de nous dire bonjour.
12h30 : Un dernier bisou, un dernier coucou. On se voit dans quelques mois et crime ! j’espère que j’ai rien oublié !
La tête enfoncée dans le hublot, je regarde Paris qui s’éloigne et je pense à mes grands-mères.
L’une est peut être dans le 68 qui l’emmène au Bon Marché qu’elle aime tant, l’autre profite sans doute de l’air frais du lac Léman au milieu des Alpes Suisses. . .
On mesure ce qu’on à quand on le quitte. Toutes ces personnes, ces choses, ces moments, ces lieux qui vont nous manquer. On se prépare à partir, on est motivés, on n’attend que ça, et puis au moment de sauter, on à comme une boule au ventre.
Pourtant, on ne peut pas se limiter à ça.
Pour vivre ses rêves, il faut faire des sacrifices ; Il faut voir au-delà des émotions du moment, penser aux opportunités qui s’offriront à nous. Penser à toutes les démarches qu’on à du faire pour en arriver à cette porte d’embarquement.
Petit Nouveau, au Québec depuis moins de 2 ans, Immigrer.com m’à beaucoup aidé dans mes démarches et dans les nombreuses questions qui ont accompagné mes démarches. J’espère désormais pouvoir partager mes petites aventures avec vous tous, au travers de ces petites chroniques.
13h43 : Le Boeing 777 d’Air France décolle.
Cachés derrière de grosses lunettes noires, mes yeux deviennent de plus en plus humides.
C’est rien… c’est juste les yeux de Roissy.
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