Mauvais augure…

Mauvais augure !

Le 9 mai 2000, je m’écriais « c’est l’été », content de voir le
thermomètre franchir les 26°C, après un mois d’avril pourri. Bien mal
m’en a pris ! L’embellie n’a pas duré, et un mois plus tard, on stagne
toujours ˆ et encore, péniblement ˆ en dessous des 20°C ! Où est passé
l’été ?

Je crois que j’aurais mieux fait de consulter les augures, avant de
promptement me prononcer. Vous vous souvenez de qui sont-ils ? Les
augures sont ces membres d‚un collège sacré au temps de l’Empire romain.
Ils étaient les «interprètes» de Jupiter en sa qualité de dieu maître
des «signes», c’est-à-dire de toutes les manifestations sensibles qui
permettent à l’homme de percevoir les approbations, les mises en garde
ou les refus de la volonté céleste. En fait, les augures n’étaient pas
chargés de se taper la météo comme Melle Agnès de Canal Plus, mais
plutôt de demander si l‚accès de telle personne à une fonction politique
ou religieuse, si le choix d‚un emplacement pour un édifice était
«mystiquement fondé». Pas mal, hein ? On ferait bien de se remettre à
« augurer » ! En politique, ça nous éviterait des Jean Chrétien et Jean
Charest là où ils sont, dont l’arrivée par les urnes (pas encore pour le
pauvre Charest) est aussi mystique que les signes interprétés pas les
augures Malheureusement, on ne peut même plus consulter les augures,
ces derniers étant partis avec le secret de leur formation, le « droit
augural ». J’aurais bien aimé appliquer leur doctrine à la prévision de
la météo, et battre les superordinateurs Cray. Que c’est triste !

Redflag, mystique.

(source « augurale » : Encyclopédie Universalis)