De MyloSae
Allo les gens !
À mon tour de poster un premier bilan. Ok 6 mois c’est court, en effet, mais quand même, j’ai déjà noté quelques changements dans ma vie, qui s’ancrent de plus en plus dans ma façon d’être et d’appréhender le monde qui m’entoure. Donc je me lance :innocent:
Je suis donc partie de ma Franche Comté natale il y a 6 mois maintenant, où j’avais préparé mon départ depuis chez mes parents, une fois la belle ville de Lyon quittée (non pas sans un peu de tristesse, mais sans aucun regret :tongue:). Comme tout immigrant qui se respecte, j’ai dis au revoir à ma famille, mes amis, mon travail et mes repères pour rejoindre amour de canadien qui m’attendait depuis un bout sous la neige qui tombait de plus en plus. Le 8 décembre, décollage depuis Genève et arrivée à Montréal, avec mon manteau d’hiver, mes gants, ma tuque toute neuve et mon Permis d’Etude sous le bras. Je vous passe les détails du bureau de l’immigration, d’où je suis ressortie vivante et avec le grand sourire de celle qui réalise que : ca y est, j’y suis ! :yahoo:
Le premier mois fût le plus facile, celui de la (re)découverte : on fait le tour de Sherbrooke (où je vis présentement), on meuble le nouvel appartement, on fait des papiers adminstratifs (parce que, hé, des fois que ça nous manquerait (ou pas)), et on file chez la belle famille en Abitibi. 8 heures de paysages enneigés qui défilent sous mes gros yeux ecarquillés de petite française : l’estrie, les laurentides, puis le grand nord et son froid (bon les -30/40 ne m’étaient pas inconnus donc je reconnais que, pour ma part, ca n’a pas été le point le plus dépaysant pour moi ^^). Et là les vacances commencent : ski doo, noël au canada avec vue sur le lac gelé, balades dans la neige, bonnes bières de microbrasserie, steak d’orignal chassé par beau papa et cuisiné divinement par belle maman, et j’en passe ! Magnifique ! L’Abitibi est, à date, un de mes coins préférés ! (que j’ai pu visiter aussi à l’automne avec autant de ravissement).
Puis, la date de la rentrée approche et avec elle l’angoisse de la reprise des cours niveau 1 (traduire : première année de bac (malgré ma licence, dans le même domaine, acquise en France + 1 an de maitrise avec mention *tristesse un peu*) et surtout après 2 ans de petits boulots à Lyon, pas facile de retrouver les bancs de l’école.
Finalement tout se passe bien, j’ai même pu voir ma première année de bac se transformer en année propédeutique niveau maitrise en l’espace d’une semaine grâce à un prof génial et hyper réactif.
À ce propos : première grosse différence par rapport au système francais : les profs répondent TOUJOURS à mes courriels (même en plein milieu de la nuit parfois !) et surtout, RAPIDEMENT. Je suis soufflée. Par contre, le rythme devient plus ardue. Je dois déjà comprendre le système de notation. Pour réussir ma propédeutique, il me faut une moyenne de 3 / 4.3 soit une moyenne de B. késako ? Détail reglé rapidement grâce à l’internet (en gros environ 14 – 15 /20). Beaucoup de travail à la maison, beaucoup de plus de livres à lire aussi mais au moins, on est en plein dedans, j’ai l’impression d’etre dans une école privée française parfois, plutôt qu’une université, tant le niveau de travail et d’exigence et différent. Je suis soufflée par la qualité des professeurs qui encouragent et poussent à la réussite. Finalement, après beaucoup de stress, de fatigue et de travaux rendus, j’ai réussi ma première session (en plus j’ai eu la bonne idée de prendre 6 cours alors que je pouvais en prendre seulement 5, et 5 de plus à l’automne (il faut 10 cours pour une année) #pourquoifairesimplequandonpeutfairecompliquerlolol, mais bon au moins septembre sera plus tranquille et je pourrai avoir un petit boulot en ayant quand meme du temps pour moi aussi, voix de publicité nulle* : et ca, ca fait plaisir !).
Pour le reste de la vie de tous les jours, je me faisais une montagne pour pas grand chose sur bien des sujets. J’ai appris à me calmer peu à peu, mais clairement, les premiers temps étaient un peu déroutants, je ne sais toujours pas vraiment à quoi cela est dû, mais bon. Je me sentais un peu bête/épaisse lors de mes premiers achats avec mes dollars que je ne reconnaissais pas vraiment (les castors, les orignaux, les canards et les ours sont aujourd’hui mes amis :tongue:). Faire l’épicerie n’a plus de secret pour moi et je sais quoi trouver dans les pharmacies 🙂 Je goûte un peu à tout et j’ai découvert un péché mignon pour le Beef Jerky. Aussi, arrêter de fumer c’est avéré bien plus facile qu’en France : moins de fumeurs, les cigarettes ne sont pas en évidence dans les dépanneurs et il y a beaucoup trop de zones non fumeurs pour que fumer reste une habitude, en tout cas pour moi (et en plus mon appartement aussi et non fumeur donc bon).
L’administration lente est par contre un fléau international, 4 mois et demi pour recevoir ma carte d’assurance maladie, à raison d’un coup de téléphone à la RAMQ une à deux fois par semaine… Mais bon une fois en main la vie devient plus simple :tongue:
Au jour d’aujourd’hui je prépare mon déménagement avec chérichou dans un très joli 4 1/2 à un prix, comme presque tous les appartement de Sherbrooke, défiant toute concurence française. Je vais vivre la grande semaine des déménagements québécois au coeur de l’action ! Je sais pas vraiment si j’ai hâte ou peur du bordel que ca va être (s’scusez ma familiarité).
Ah oui et je reviens d’un passage de 2 semaines en France pour voir un peu la famille ! Bon même si j’étais contente de retrouver les bonnes bouteilles de vin pas chères, le fromage qui pue et mes montagnes, je ne regrette en aucun cas mon expatriation et j’espère de tout mon coeur que mes études se passeront bien pour que je puisse rester ici le plus longtemps possible !
Bien sûr la famille et les amis me manquent terriblement, mais bon skype est une invention fabuleuse qui aide beaucoup 🙂
Ce que je retiens pour l’instant, c’est ma petite fierté d’avoir réussi brillamment ma première session (pourvu que ca dure) et que j’arrive de nouveau à voir de opportunités de vie que je n’imaginais plus possibles à Lyon : devenir enseignante, avoir une jolie maison, un bon cadre de vie avec des enfants (tout ca dans quelques années, entendons-nous), voyager etc etc.
J’espère garder ce cap et avoir un bilan l’an prochain riche et toujours aussi enthousiaste. Quoiqu’il en soit, cette décision a définitivement changé ma vie et la change encore un peu plus de jour en jour. J’ai l’impression que tout peut s’offrir à moi pour peu que je m’en donne les moyens. Bref, j’arrive à dire pour la première fois depuis un bon moment : Je suis heureuse !
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