Minorités, Majorités.
Disposant de temps libre, j’ai lu quelques livres et articles sur la notion de minorité au Canada. Un point rapide et synthétique me semble intéressant. L’étude des définitions Internationales, Canadiennes et enfin Québécoises, des termes Minorités et Majorités révèle une confusion importante. Il en est comme de l’Amour. Tout le monde sait ce que c’est, mais personne ne le definit parfaitement.
Les critères retenus par le Pacte International pour la détermination d’une minorité sont l’ethnie, la religion et la langue, traits dont certains sont immuables, d’autres pouvant être rejetés. Il y a corrélation entre ethnicité et vie culturelle.
Les minorités sont percues par les pouvoirs publics canadiens comme des groupes qui diffèrent de la majorité (ou des majorités, les deux peuples fondateurs) par des caractéristiques raciales ou culturelles (mais pas religieuses).
En ce qui concerne le Québec, il n’y a pas une mais plusieurs définitions selon qu’on utilise par exemple celle du Conseil du Trésor, celle de la Charte des droits et libertés de la personne, celle du fameux rapport Chancy de 1985 traitant de l’école québécoise et des communautés culturelles. La plupart parlent de cultures, mais entendent par culture un mélange d’ethnicité, de visibilité, d’origine géographique et linguisitique. Je citerai celle de Chancy qui est considérée comme la plus complète et la plus nuancée.
» Toute communauté distincte des Amérindiens et des Inuits et des communautés d’origine francaise et britannique, distincte par ses caractéristiques physiques, par sa langue, par ses institutions, par ses coutumes, par ses croyances religieuses et par les valeurs selon lesquelles elle structure son mode de vie. Chaque communauté peut avoir en commun une ou plusieurs de ces caractéristiques et elle peut aussi en partager l’une ou l’autre avec des communautés d’accueil. En dernière analyse, le fait de partager des caractéristiques communes amène la plupart des individus à développer un sentiment d’appartenance « . Il s’agit donc de tout ceux qui n’appartiennent pas aux peuples fondateurs ou aux peuples autochtones. C’est la non-appartenance à ces trois groupes qui constitue le substrat de toutes minorités.
Historiquement, toutes ces visions ont evoluées depuis 150 ans selon la mode du vocabulaire, les pseudo-sciences et les développements démographiques. De raciales, elles sont passées à culturelles puis revenues à l’aspect racial, ethnique, visible, mais toujours sans critères précis. Et elles continuent d’évoluer sur notre territoire, car elles sont à la base de nombreuses politiques publiques dont notamment des politiques nationales pour aider ces minorités (délicat d’accorder aux uns ce qu’on nie à d’autres à cause de la définition de minorités visibles).
Toujours est-il que le Canada est parmis, sinon le pays qui se défend le mieux dans ses politiques et programmes envers les minorités.
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