Miss pathétique
Dans une année, il y a de ces événements qui demeurent incontournables de par leur importance, leurs enjeux ainsi que par l’impact qu’ils auront sur l’histoire de l’Humanité toute entière. Des événements d’importance majeurs tels que, le discours du Trône, la remise des Métro-star, le petit mot de la fin de Jean Lapierre lors du « grand » journal de TQS et bien sûr, le couronnement tellement attendu de Miss Monde.
Mais cette année ils se sont surpassés. Une certaine bêtise humaine en rencontrant une autre, cela ne peut que provoquer des étincelles. Ainsi, cet étalage anachronique de beautés a rencontré un autre anachronisme : l’intolérance d’une frange extrémiste religieuse qui consacre par le sang et la violence cette débauche esthétique.
Heureusement, Miss Canada, voulant transformer sa couardise en acte pratiquement héroïque, proclame, à qui veut l’entendre, que sa fuite éperdue vers son Ontario natal ne cache que la volonté de vouloir sauver le destin des femmes Nigériennes, en proie à une dictature religieuse implacable. Ceci aurait sans doute provoqué l’hilarité chez nos semblables si les droits des femmes du Nigeria n’étaient pas si régulièrement bafoués.
Miss Canada avait en effet pour « mission » de remettre au chef d’État nigérien, une pétition demandant à ce qu’une femme ne soit pas condamnée à mort pour simple adultère. Noble intention qui ne fût que vain dessein, vu que notre héroïne en bikini, sauta dans le premier avion pour Toronto sans avoir rempli son devoir humanitaire. Elle expliquera par la suite que, regardant à la fenêtre de son hôtel et voyant quelques manifestants hostiles à la présence des Miss, craigna subitement pour sa vie et pris la poudre d’escampette alors que les autres prétendantes regagnèrent tranquillement l’aéroport, quelque temps après, direction Londres.
Un moment exclue du concours, elle fût réintégrée, sans doute pour récompenser ses prises de position en faveur des droits de la femme. Pathétique, je vous le dis !
Pendant ce temps-là, des femmes se font lapider dans certaines parties du monde, juste parce qu’elles n’ont pas la fidélité exclusive pour leur époux. Au Moyen-Âge, on brûlait les hérétiques dans l’ensemble de l’Occident Chrétien. Aujourd’hui, la bêtise humaine agit toujours sous le couvert de « bonnes intentions » religieuses.
« La religion : opium du peuple », disait quelqu’un. Je suis parfois tenté d’être d’accord avec lui, tout en pensant que l’opium populaire ne revêt parfois qu’une simple tenue de bain pour amadouer les foules, servir des intérêts purement mercantilistes et raviver les côtes d’écoute.
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