De Auteur anonyme
Moi aussi j’y vais de mon bilan de la réunion du 18 juin 2000 !
Salut toute la gang d’immigrants et de candidats immigrants. Je confirme ce qu’a dit Laurence, la réunion a duré cinq heures ! Certains se tortillaient sur leur chaise, d’autres ravitaillaient aux distributeurs automatiques. Bref, on a partagé nos expériences, écouté, rigolé, et on n’a pas que « refait le monde ».
Je crois qu’il y a des enseignements à tirer de cette réunion. Le premier à mon avis est de faire preuve de patience. Venir s’établir pour plusieurs mois au Québec avant d’avoir son visa de résident permanent (RP) est un bien gros risque. Certains se lancent dans l’aventure, et finissent par avoir le précieux papier. Ça c’est quand la « mission se déroule sans accroc » comme dit Hannibal Smith dans « Agence tous risques ». Des anicroches peuvent cependant vous mener droit dans l’illégalité : expiration du visa de touriste avant réception du visa de RP, achat d’un billet aller seulement… Patience mes amis, il faut savoir attendre son heure, et venir papiers en règle.
Le deuxième est de venir informé. Apprenez à l’avance les rudiments du vocabulaire québécois, achetez un plan de Montréal, une carte du Québec, allez voir les « webcam » du pays, lisez, parcourez l’Internet. Il ne faut pas venir ici tout niaiseux.
Et une fois ici, discutez au maximum avec les Québécois, apprenez les différences. Sachez par exemple que dire « Canadien » à un Québécois est une insulte dans un cas sur deux…. Troisième point : ne venez pas la fleur au fusil. Ici c’est l’Amérique, personne ne vous attend, la compétition est déjà dure entre québécois/canadiens, alors imaginez pour un étranger. Il faut donc avoir un plan, et même des plans, comme Hannibal dans la série. Quand on arrive ici avec un visa de RP, c’est que le Québec et/ou le Canada croit que vous pouvez réussir. Croyez-le aussi, mais donnez-vous en les moyens. Quatrième point : apprendre à ne pas (trop) la ramener avec son pays d’origine. La plupart des gens ici ne font pas la différence entre les pays d’Europe, car ils n’en connaissent rien ou si peu, et ils s’en foutent. Ils parlent d’ailleurs d »‘Europe ». Ne pas s’en offusquer, car bon nombre de mes concitoyens sont incapables de situer Montréal, ou la croient perdue dans le « Grand Nord », ou encore confondent le Québec avec un DOM-TOM. Cinquième point : il est autorisé de râler (ça fait du bien) et je ne m’en prive pas. Point trop n’en faut cependant, et saupoudrer le tout d’humour me semble le meilleur moyen de dire les choses sans se faire allumer. Chacun vit son adaptation de manière différente : on bloque ou passe sans problème sur des points différents. Une réunion telle que celle d’hier permet justement d’entendre des points de vue différents, et de comprendre soudainement ce que l’on ne comprenait pas. C’est fantastique. En un mot, communiquons !
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