En temps qu’expatriée d’origine française, j’ai très tôt suivi l’actualité en Europe concernant la propagation de ce terrible virus. Je savais que ce n’était qu’une question de temps avant que cela arrive chez nous, au Québec.
Nous voici déjà rendu à Pâques, avec plus de 11 000 cas ont été confirmés de COVID19 à date dans la belle province, dont plus de 200 personnes décédées, ce qui n’est rien comparé à la France alors je ne me plains pas. Ici le gouvernement du Québec a adopté une gestion offensive de la crise sanitaire, en misant massivement sur la prévention.
Dès le 11 mars, alors que la province ne comptait que 13 cas confirmés, le gouvernement a efficacement basculé en mode gestion de crise. Il a pris de premières mesures fortes telles que l’isolement de 14 jours pour toute personne revenant de l’étranger, l’interdiction des rassemblements intérieurs de plus de 250 personnes, etc. Chaque jour, de nouvelles consignes sont communiquées. Récemment le gouvernement provincial a ordonnée de réduire au minimum l’ensemble des services et activités qui ne sont pas prioritaires et ce jusqu’au 4 mai 2020. Seuls le télétravail et le commerce en ligne sont permis en tout temps pour toutes les entreprises.
Les Québécois ont bien compris que chaque personne a un rôle à jouer afin de diminuer les risques de propagation des virus et appliquent les nouvelles mesures avec beaucoup de sérieux. On dit même que nous sommes « les champions de la distanciation physique » au pays. Nous allons moins au travail, dans les épiceries ou dans les parcs que les autres Canadiens. Ces mesures permettent d’envisager des scénarios plutôt optimistes pour l’avenir. Ainsi, les autorités de santé publique au Québec commencent à évaluer des plans progressifs de « déconfinement ».
Le gouvernement Legault et la Direction de la santé publique étudient divers scénarios pour assurer une reprise progressive des activités, ouvrant ainsi la porte à un prochain redémarrage du secteur de la construction, tandis que la province serait en passe d’atteindre le pic de la contamination dans les prochains jours.
A Montréal, on présume qu’on est au sommet de la contagion, mais il n’y a rien qui nous permet de dire que l’on peut se relâcher. La prudence est de rigueur. On parle de semaines avant de reprendre des activités.
La réouverture probable des écoles en mai suscite de nombreuses craintes. Certains parents ont peur que leurs enfants servent de « cobayes » dans le but de favoriser l’immunisation naturelle de la population. J’avoue qu’en tant que mère de deux enfants, la réouverture des écoles m’inquiète un peu, bien qu’on nous dise que les enfants sont moins à risque d’avoir des complications graves liées au virus.
En attendant, les parents qui peuvent travailler de la maison doivent jongler avec un emploi du temps serré afin d’atteindre leurs objectifs professionnels mais aussi enseigner et occuper leurs enfants. Ainsi ma discipline et ma créativité sont mises à l’épreuve! J’ai donc mis au point un agenda et des devoirs à faire chaque jour. Pour ma part, je ne suis pas à plaindre. Mes enfants ne sont plus en bas âge et j’arrive ainsi à travailler de la maison. Je trouve tout de même cela difficile de s’improviser professeur et de jouer parallèlement le rôle de parent. Je prends très au sérieux la scolarité de mes enfants et il n’est pas question qu’ils passent la journée devant la télévision. Nous faisons de la lecture et des dictées tous les jours, ainsi que des mathématiques, des sciences et de l’anglais. J’utilise aussi des cahiers que j’ai conservé des années précédentes et des applications gratuites sur la tablette. Ce qui est dommage, c’est que des cahiers sont restés à l’école et nous ne pouvons pas les récupérer. En date du 14 avril, les enseignants des écoles publiques auxquelles mes enfants sont inscrits ont commencé à nous envoyer des courriels contenant des exercices et leurs corrigés.
En parlant avec d’autres parents, j’ai pris conscience de grandes disparités. Tous les parents ne peuvent pas en faire autant, et rien ne les y oblige. De plus, ceux dont les enfants sont scolarisés dans le privé ont eu la chance de pouvoir continuer l’école à distance avec l’aide de portails en ligne et vidéo-conférence. Cela me fait dire que j’ai pris la bonne décision d’inscrire mon ainé au privé pour son entrée au secondaire cette année (soit l’équivalent de la 6e au collège en France).
Alors si vous aussi vous travaillez de la maison, confinés avec vos chers enfants, tenez bons! Les beaux jours arrivent et il faut garder espoir. #Çavabienaller
Photo crédit Pexel
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