« Ne restons pas de glace. »
Est-ce que certains d’entre-vous se souviennent du
film « Un jour sans fin » avec Andie McDowell et Bill
Murray. Ce gars détestable reste bloqué a Punxtawney
indéfiniment et il revit le jour de la marmotte encore et
encore et encore et? Disposant finalement de tous le
temps libre auquel il n’a jamais rêvé, le voilà qui
apprend (entre autre) a sculpter la glace. Cette scène
m’est restée et je la revis régulièrement depuis le début
de l’hiver.
Ce que je pensais être plus proche d’une légende d’hiver
s’est avéré être un spectacle bel et bien vivant au
Québec. Que ce soit à la Fête des Neiges annuelle de
Montréal, lors d’un concours municipal de sculpture sur
neige, dans le joli cadre de la place centrale arborée de
St-Jerome, face à la Cathédrale ou encore dans le patio
ensoleillé, confidentiel, d’un des hôtels de la station
de ski de St-Sauveur, pas un WE ne passe sans que je
puisse m’émerveiller.
Quelle diversité dans les techniques ! La glace est
découpée et martyrisée par un César de la tronçonneuse,
souvent très rapidement et à grand renfort de musique
techno pour faire oublier le bruit de l’engin. Le cube de
neige de 2 mètres de haut, quant à lui, se voit attaqué
avec bien plus de douceur et de lenteur, par des équipes
plus ou moins bien organisées. Elles ont du ressortir les
grands couteaux hors des tiroirs de cuisine, et descendre
les scies des établis du garage ! On frôle ici
l’artisanat plus que le professionnalisme, mais les
résultats reste envoûtants.
Criant de simplicité, on trouve ici un clown triste à
gros nez, là une lanterne de marin, et ici un pingouin
protégeant du vent son bec sous son aile. Quant aux
autres ?uvres, elles s’apparentent le plus souvent à de
l’art (trop) moderne (pour moi) et je cherche encore ce
qu’elles représentent. L’esprit de leur créateur, torturé
durant plusieurs heures par le froid ambiant ?
Les sculpteurs sur glace, précis dans le geste, rapides
dans l’exécution, font vibrer la matière pure et nous
gratifient de petits bijoux qu’on voudrait ramener à la
maison. Ici une tête d’indien apparaît, là un cygne fin
et délicat éclôt, magnifié par les milles couleur et
reflets de la glace en plein soleil.
Peut-être bien que je devrais monter une équipe pour l’an
prochain ? Il y a des candidats ? En attendant, je vais
mettre un bloc d’eau au congélateur, puis je vous tiens
au courant du résultat !
Curveball
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