De Yann75006
Vous arrive t-il de repenser à ce que vous avez laissé derrière vous ?
Parfois plus vite que d’autres, ces petites choses du quotidien qui deviennent précieuses voir inespérées :
L’odeur du pain grillé le matin, tremper son croissant dans le café au lait et regarder le 20h en buvant l’apéro. L’odeur de la lessive de Maman, un bout de camembert avec un bon verre de Rouge.
La famille, les amis, c’est pas évident finalement de les voir si rarement. Manquer tel mariage, telle naissance, ne pas assister aux funérailles d’un être cher car le billet l’est encore plus.
Les illuminations, de noël sur les Champs Elysées, l’odeur des marrons chauds au coin de la rue de Rennes et du boulevard du Montparnasse. Cette mélodie d’accordéon dans cette rame de la ligne 6 en traversant le Pont de Bir Hakeim. Le petit jaune au comptoir ou le bruit de la machine à expresso en regardant les résultats du PMU. La boulangère de la rue Vavin, qui vous réserve toujours une tradition « pas trop cuite ». La saveur d’un jambon beurre ou la fraicheur de l’herbe dans le jardin du Luxembourg. Le silence puis l’euphorie lorsque les bleus marquent un but. La rosée sur les quais de Seine en jouant un air de guitare, les couchers de soleil en haut de la butte Montmartre. La mélancolie en écoutant un vieux CD de Charles Aznavour, une larme peut-être en regardant des photos de famille.
Paris, on la quitte, mais on ne l’aime jamais autant que quand on l’a quittée.
La France, on ne se sent jamais plus Français que lorsqu’on en est loin. Un « je t’aime, moi non plus » entre les maudits français et leur mère patrie.
A leur tour, les Français découvrent les rêves, les espoirs, l’excitation mais aussi les déceptions, les désillusions ou tout simplement la dure réalité de ce que qu’immigrer signifie.
Immigrés, expatriés, de France et d’ailleurs, malgré le choix et la joie d’avoir réalisé son projet d’immigration, il est normal d’être mélancolique de temps à autre.
Et c’est la toute la beauté de l’immigrant. S’intégrer dans une nouvelle culture tout en n’oubliant jamais là d’où on vient.
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