Trois mois après le début de l’année scolaire, les écoles du Québec continuent de faire face à une pénurie de personnel, avec plus de 4000 postes toujours vacants. Parmi ceux-ci, près de 800 concernent des professionnels tels que des psychologues, des orthophonistes et des orthopédagogues.
Nicolas Prévost, président de la Fédération québécoise des directions d’établissements d’enseignement (FQDE), souligne la difficulté persistante du recrutement dans ces domaines. Il observe que l’exode des professionnels vers le secteur privé, attirés par de meilleures conditions de travail et des salaires plus compétitifs, ne montre aucun signe de ralentissement.
Les données du ministère de l’Éducation indiquent que 769 postes de professionnels restent à pourvoir dans les écoles primaires et secondaires, soit une augmentation de près de 10 % depuis la fin du mois d’août. Jacques Landry, président de la Fédération des professionnels de l’éducation du Québec (FPPE), décrit la situation comme une « hécatombe », avec des professionnels quittant le réseau ou démissionnant, au détriment des élèves et du personnel enseignant.
Catégorie d’emploi / Corps d’emploi | Nombre de postes à pourvoir | Nombre total de postes | Proportion de postes à pourvoir |
---|---|---|---|
Personnel enseignant | 1 461 | 102 133 | 1,4 % |
Enseignant(es) | 1 461 | 102 133 | 1,4 % |
Personnel de soutien | 1 947 | 40 431 | 4,8 % |
Éducateur(-trice)s en milieu scolaire | 1 198 | 22 385 | 5,4 % |
Technicien(ne)s en éducation spécialisée | 749 | 18 046 | 4,2 % |
Personnel professionnel | 769 | 6 396 | 12,0 % |
Psychoéducateur(-trice)s | 245 | 2 087 | 11,7 % |
Orthophonistes | 195 | 1 405 | 13,9 % |
Psychologues | 173 | 1 135 | 15,2 % |
Orthopédagogues | 85 | 885 | 9,6 % |
Conseiller(-ère)s d’orientation* | 71 | 884 | 8,0 % |
Total | 4 177 | 148 960 | 2,8 % |
M. Landry appelle le gouvernement à prendre des mesures concrètes pour améliorer les conditions de travail et retenir les professionnels dans le réseau éducatif. Il exprime son inquiétude quant à la priorité accordée aux enseignants, laissant les professionnels dans l’ombre.
Certaines régions sont plus sévèrement touchées par cette pénurie. Depuis le début de l’année scolaire, le nombre de postes d’enseignants vacants a diminué, passant à 1461, un chiffre inférieur à celui de la rentrée en août. Cependant, M. Prévost souligne que le problème persiste, avec des élèves sans enseignants stables, certains étant encadrés par des remplaçants non qualifiés.
En outre, près de 2000 postes de personnel de soutien restent vacants, dont 1200 éducatrices en milieu scolaire. Cette pénurie oblige certaines écoles à réduire les heures de service de garde.
Le cabinet du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, reconnaît ces défis et affirme prendre toutes les mesures possibles pour attirer davantage de personnel dans le réseau. Toutefois, il est précisé que renverser cette tendance ne se fera pas du jour au lendemain.
La situation est d’autant plus préoccupante que le ministère de l’Éducation prévoit une pénurie de 14 230 enseignants d’ici quatre ans, en raison de l’augmentation des départs à la retraite et de la hausse du nombre d’élèves. Cette projection souligne l’urgence de solutions durables pour assurer la qualité de l’éducation au Québec.
source : Radio-Canada – Journal de Montréal – Tableau de bord de l’éducation
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