De Ohana
Pour celles et ceux qui seront loins de chez eux, Joyeux temps des Fêtes :-
À une semaine de Noël, la nostalgie m’envahir comme à chaque année : ma famille et certains de mes amis me manquent. Lorsque je vois tomber doucement ces petits flocons devant ma baie vitrée et que je regarde ces guirlandes aux maisons, l’enfant en moi rejaillit invariablement pour me rappeler la magie de Noël, la douceur d’être en famille et le réconfort d’être parmi les siens. Durant toute l’année, on a travaillé fort, on a fait ses cartons pour venir s’installer ici et on a pas eu le temps de s’arrêter parce qu’il y a bien trop de choses à penser et encore plus à faire et surtout à régler. Et c’est l’installation au Québec, les démarches administratives, se trouver un toit, une job, s’habituer au climat et voilà Noël qui arrive, tellement rapidement. Et là, après avoir couru très vite dans cette aventure qu’est l’immigration, le réveillon qui s’annonce est comme un appel pour faire une pause, un break, une réflexion sur tout le chemin accompli.
Et c’est baigné de toute cette ambiance des fêtes que remontent inévitablement mes souvenirs d’enfance, c’est à ce moment-là que je réalise le prix à payer d’avoir suivi ses rêves et son instinct. Si beaucoup de monde ne choisissent pas la vie qu’ils ont, je crois qu’être immigrant c’est décider d’aller chercher et d’avoir la vie de son choix. Et rien que pour cela, cela vaut beaucoup de sacrifices, de remises en questions, de doutes et d’épreuves qu’on s’épargnerait en temps normal. Mais maudit que ce prix est dur à assumer quand je vois toutes ces familles qui se préparent à réunir le 24 décembre … Les amis qu’on se fait depuis qu’on est arrivés et qui, pendant toute l’année, étaient toujours partants pour prendre un verre, jouer une partie de quilles, aller au cinéma, se faire un souper ou encore pour aller faire une randonnée semblent tout à coup de disperser dans la nature pour fêter le réveillon l’un au Saguenay, l’autre en Beauce et ainsi de suite.
On peut pas leur en vouloir : comme pour moi, Noël ça se fête en famille pour eux aussi. Le premier Noël ici m’apparaît, avec la confrontation au marché du travail et l’adaptation à l’hiver, l’autre grosse épreuve de l’immigration où on mesure alors la force de sa motivation, de sa détermination et surtout, si on a fait le bon choix ou pas d’immigrer. C’est évidemment une période qui prête à la réflexion et qui invite à se recentrer sur l’essentiel, bref, de faire le point. Comme me le disait Nadia : »c’est ça aussi la réalité de l’immigrant ».
Je me rappelle alors cette chanson dont le nom de l’auteur m’échappe malheureusement :
« Je veux chanter pour ceux,
Qui sont loin de chez eux,
Et qui ont dans leurs yeux,
Quelque chose qui fait mal,
Je veux chanter pour ceux,
Qu’on oublie peu à peu,
Et qui garde au fond d’eux,
Quelque chose qui fait mal,
Celui-là passe toute la nuit,
À regarder les étoiles,
En pensant qu’au bout du monde,
Il y a quelqu’un qui pense à lui … »
Bien sûr, je sais que les miens ne m’oublient pas mais cela fait tellement de bien quand même qu’ils me le disent lorsque je les ai au bout du fil. Mais mon message ne se veut pas pessimiste ni négativiste. Triste oui, il l’est un peu. Mais ce prix est bien peu en regard du courage que cela prend de décider de choisir la vie qu’on souhaite pour soi. Alors, chers immigrants, qui serez loin de chez vous le soir du réveillon, permettez-moi de vous dire que je vous admire et que j’aurai une pensée pour vous : Joyeux Noël et mes meilleurs voeux pour la prochaine année dans la vie que vous avez choisi d’avoir !
O’Hana
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