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Qui a eu cette idée…

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Qui a eu cette idée folle, un jour d’inventer l’école.

Historiquement, l’enseignement au Québec était effectué par les ordres religieux. Jusqu’à récemment, il y avait donc des écoles essentiellement anglophones protestantes, et des écoles francophones et catholiques. Les immigrants d’ethnies et de confessions ‘autres’ devaient donc trouver leur place dans l’un ou dans l’autre des deux systèmes. Fondamentalement, il y avait deux enseignements monoculturels dans lesquels les membres des groupes ethniques de l’époque devaient se fondre en abandonnant leur spécificité. Pour qu’une minorité particulière ait accès au système d’enseignement, il fallaient l’accord de commissions. Celles-ci décidaient d’ouvrir ou de fermer leurs écoles à telles tranches d’immigrants ou minorités en fonction des enjeux religieux, linguistiques ou politiques du moment.

Dans les années 70, l’ouverture au pluralisme linguistique amène le gouvernement du Québec a lançer le PELO, ou Programme d’Enseignement des Langues d’Origines. Cette orientation est mentionnée dans la Politique Québécoise de la langue française en 1977. Il s’agissait d’un investissement à long terme dans l’espoir que la reconnaissance du pluralisme linguistique au sein du système scolaire contribue à l’amélioration des relations interethniques. Les communautés les plus visées sont celles de langue italienne, espagnole, arabe et celles du sud-est asiatique.

Le programme commencera à stagner dans les années 1990 en étant concurrencé par des écoles privées ethnique, même s’il est très apprécié par les familles qui en bénéficient. Dernier point, cette politique d’enseignement interculturel qui s’appuie sur les langues ne devait pas servir à l’enseignement de la religion ou de la culture au sens folklorique.

Même si certains analystes critiquent le système actuel en disant qu’il a subi une révolution avortée, on ne peut que constater que l’enseignement pédagogique a été très imaginatif et offre de nombreuses possibilités aux enfants et aux adolescents. De nombreux enseignants d’autres pays francophones s’appuient régulièrement sur des supports pédagogiques québécois particulièrement appréciés.

Dans les années 90, de nouvelles idées sont apparues pour pouvoir passer dans la pratique à une forme transculturelle. On avait un système interculturel qui développait des rapports harmonieux entre groupes ethniques, en multipliant des occasions d’échanges dans l’éducation. Il fallait passer à un système transculturel encourageant les membres des ethnies et des minorités à dépasser les frontières de leur groupe. Vaste débat, vaste chantier.

Au delà de la prise de tête, concluons que le système est loin d’être sclérosé. Et la révolution qu’il a subit est encore jeune ce qui lui évite d’être un mammouth qu’il serait impossible de faire évoluer. Il est donc toujours possible de le réorienter, de le revaloriser, de le modifier et de l’améliorer. Retenons surtout que le Québec œuvre pour trouver des méthodes afin d’intégrer ses ethnies et minorités sans les couper de leurs racines et en leur offrant les meilleures chances possibles.

Le gouvernement fédéral du Canada et les provinces possèdent chacunes certains pouvoirs que ne possèdent pas l’autre. Ce sont les provinces qui décident des grands axes pédagogiques de leur enseignement primaire, secondaire, post-secondaire et universitaire. De fait, les programmes ne sont pas nécessairement les mêmes du Québec à l’Ontario, de Colombie-Britannique au Manitoba. Il en est de même pour la structure de la scolarité, le nombre d’années et les diplômes obtenus.

Si vous arrivez en famille, je ne peux que vous conseiller la lecture du livre « Vous et L’Ecole, les Coulisses du Système Scolaire » (1995, ISBN 2-921659-01-8). Parents, vous y apprendrez vraiment comment fonctionne le système, comment procéder aux inscriptions, qui va choisir l’école, la vie à l’école ici, le parascolaire et la garderie, les accidents de parcours, les autorités scolaires, votre rôle en tant que parents. Vous saurez tout de ce qui parait tellement évident à quelqu’un qui a grandi dedans…. et même peut-être plus. Bref tous ce qui serait –hélas- trop long à traiter ici.

Je pense que vous devriez chercher aussi sur les sites internets des diverses Commissions Scolaires (celle de Pointe de l’Ile par exemple avec laquelle j’ai eu des contacts, www.cspi.qc.ca ou encore celle de Montréal www.csdm.qc.ca le centre de l’ile) et voir toutes les infos pratiques. Il y a aussi le Conseil Scolaire de Montréal www.csim.qc.ca.

Si vous arrivez comme-moi, professionnel junior avec quelques années d’expériences, le diplôme n’est pas trop trop loin et il a encore de l’importance pour la suite de votre carrière. Se pose alors la fameuse question des équivalences. Je me rend compte depuis peu de l’intérêt de pouvoir reprendre des cours à peu près à n’importe quel moment dans sa carrière. Le système est vraiment flexible et offre pleins de possibilité d’apprentissage.

J’avoue que heureusement pour moi j’ai un diplôme reconnu acquis dans une université qui a des Accords Bilatéraux et des Conventions avec le CREPUQ (Recteurs et Principaux du Québec). En effet, je n’ai pas senti le besoin en arrivant de faire faire une équivalence par le MRCI. Hors je vois que c’est systématiquement demandé lors des admissions. Dans mon cas, je peux me considérer chanceux car ma formation est plutôt bien reconnue. Sinon j’aurai perdu 4 mois au moins pour faire faire l’équivalence. Et je n’aurai pas pu m’inscrire.

Soyez prévoyant, ne vous bloquez pas, et étudiez vraiment la question à l’avance. Ne vous contentez pas d’un tir au jugé, mais essayez d’estimer si ne pas faire d’équivalence peut vous pénaliser à un moment ou à un autre. Par contre, certaines formations vont étudier le contenu de vos études et vos notes par elle-même et ne vous réclameront pas forcément le papier du MRCI.

De nonbreux messages ont traité de cas particuliers. Impossible de les couvrir tous. Consultez surtout les FAQ, et pour ceux qui sont concernés par des études en France ou dans des systèmes équivalents, le livre « Les Systèmes Scolaires Regard Croisés France-Québec ». Un peu vieux, 1991 et loin d’être une bible, mais il pourra rendre des services (ISBN 2-89415-058-X)

Je n’ai fait qu’un bref petit tour de la scolarité au Québec, malgrès la longueur déjà respectable de la chronique (il y a plus long et plus complet hihi). Cependant j’espère surtout que celà vous amènera à être imaginatif dans vos recherches d’informations et à être actif durant votre procédure. Il y a de nombreux sujets sur lesquels vous pouvez apprendre avant d’avoir le visa. C’est une bonne thérapie contre l’attente souvent pesante.

Curveball

Pour information, je laisse aussi les titres de ces autres ouvrages qui m’ont aidé à apporter certains éléments à ma chronique. Si le cœur vous en dit dans quelques mois ou quelques années, vous pourrez toujours vous y plonger.

Immigration et diversité à l’école, ISBN 2-7606-1824-2, 2001
Une Révolution Avortée, l’enseignement au Québec depuis 1960, ISBN 2-89415-055-5, 1991
Pluriethnicité, éducation et société, construire un espace commun, ISBN 2-89224-168-5, 1991

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