De emilesaad
Re: Professionnels immigrants à bout de souffre
Je vais commenter ce que Antoine, Patou et Hoedic disent sur ce forum à propos de ce sujet. Etant médecin, diplômé en France et travaillant actuellemeent en Norvège, j’ai pu constater combient les médecins sont intolérants vis-à-vis d’autres collègues, formés dans d’autres pays.
Prenons par exemple le cas de la France. Il existe en France de nombreux médecins à diplôme etranger: ils n’ont pas d’autorisation permanente d’exercice, ils travaillent avec des salaires moindres que les médecins diplômées en France tout en faisant le même travail. et ils rencontrent pas mal d’hostilité de la part des autres. Sous-entendu: ‘ils sont moins bien que nous’, Raison officielle: ‘protection de la population’, Raison essentielle: ‘ils nous mangent notre pain’.
Je travaille maintenant en Norvège (pays qui au passage a la meilleure qualité de vie au monde selon L’ONU). J’ai été prié de venir en Norvège pour pallier au manque de médecins ici. Je peux vous dire que l’accueil qui m’a été reservé n’a pas été fabuleux. Il y a même eu des patients qui ont refusé d’être examinés par moi parce que je suis etranger…
Il est bien entendu légitime de tester les candidats à l’execice médical dans un pays donné. Il faut qu’ils connaissent la langue du pays, la communication étant essentielle en médecine. Il ya par ailleurs des connaissances spécifiques à chaque pays (médicaments, organisation du système de santé, aspects éthiques variables d’un pays à l’autre) + les aspects relatifs aux connaissances médicales au sens propre. Personne ne conteste le droit d’un état de tester ces connissances. Mais ceci doit être fait dans des conditions de transparence et de respect des droits de l’homme…
Comment faisait le Quebec jusqu’ici ? Il y avait de multiples examens à passer, étalés sur plusieurs années en pratique. L’étude du dossier d’équivalence prenait deux ans. Il était, il est toujours, nécessaire de faires des stages supplémentaires de quelques mois. Ceci revenait en pratique à ne pas donner de permis aum médecins diplômés à l’etranger. Maintenant les choses semblent ‘progresser’: étude du dossier en deux à trois mois, deux examens à passer et un stage de quelques mois. Après quoi le médecin etranger obtient un permis dit ‘restrictif’ pendant une periode de cinq ans et après 5 ans, un permis définitif. C’est presque la même démarche dans les province anglophones. Ce ‘progès’ a eu lieu uniquement à cause du manque de médecins au Québec et au reste du Canada (c’est encore pire). L’ordre des médecins et le gouvernement du Québec se sont enfin rendu compte qu’il ne pouvaient pas bloquer la situation éternellement sous réserve de s’attirer le mécontentement de la population après des politiques de restriction du nombre de médecins formés au Québec, ces politiques s’étant révélées particulièrement désastreuses.
emilesaad
medecin originaire de Lyon France
Leave a comment