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Réflexions après 6 années de…

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Réflexions après 6 années de vie au Québec

Bonjour tout le monde,

Eh oui, sous la pression populaire et avant que l’on me torture, j’ai décidé d’accepter le titre de chroniqueur junior !

Certains me connaissent depuis un bout, d’autres moins ou pas du tout, je vais donc tout d’abord me présenter.

Je m’appelle Philippe (facile hein !), je viens tout juste d’avoir 40 ans et je suis arrivé au Qc et à Qc le 30 septembre 1998, avec ma femme, ma fille et le chien.
Pour parfaire notre intégration, mon épouse et moi, avons décidé de nous séparer un an après notre installation et de prendre un conjoint local !
Nous avons depuis, notre fille en garde partagée et chacun a pris une route différente mais toujours axée sur le désir de vivre au Qc.

Parlons-en justement de cela, des aspirations et des raisons qui font que tu quittes tout pour venir vivre de l’autre coté de l’Atlantique. Comme bien des gens sur ce forum, le ras le bol et l’étouffement permanent ressentis en France sont les principaux facteurs mais aussi l’insécurité grandissante, le racisme omniprésent, la mentalité fermée et le nombrilisme caractérisé du français moyen, les taxes trop nombreuses, pas d’avenir professionnel encourageant……………………………etc. Bref, pour toutes ces raisons et bien d’autres, nous avons commencé à penser au Qc. Surtout après le récit que l’une de mes cousines nous a fait en rentrant d’un séjour québécois de presque un an et l’installation d’un de mes chums à Brossard (Mtl).
Pour résumer, mes démarches ont été les suivantes : octobre 97, dépôt du dossier – décembre, réponse positive et envoi du dossier au fédéral – mars 98, visite médicale – juin, réponse « on vous attend »

Lorsque nous nous sommes retrouvés avec 4 malles (expédiées par fret aérien) et chacun une valise + la caisse du chien, à CDG, je dois avouer que le choc fût réel !
Mais bon, quand on veut, hein…… !
Nous avons loué une petite maison dans les environs de Québec puis commencé les traditionnelles démarches et paperasses en tous genres. Nous avons ensuite pris un peu de recul pour visiter le Qc, histoire de souffler un tantinet. Les choses sérieuses n’ont pas tardé : inscription de notre fille dans une école et garderie, stage de recherche d’emploi et job pour mon ex, même chose pour moi avec un 1er emploi début 99.

C’est là que l’orgueil en prend un grand coup, 8$ de l’heure pour une jobine ordinaire et sans grand rapport avec mes qualifications et expériences de travail !!! Heureusement que la vie en entreprise est moins guindée et hiérarchisée, les 5 à 7 aident naturellement à se faire de nouveaux amis.
Une fois l’amour propre soigneusement rangé et mis de coté, la situation s’est améliorée et je dois avouer que j’ai commencé à prendre goût au monde québécois du travail lorsque j’ai décroché l’emploi que j’occupe toujours. Merci mes contacts et la persévérance!
Puis la vie a suivi son cours.

Au début, la moindre information recueillie auprès d’autres immigrants a son importance, mais le problème c’est que trop souvent, tu recherches la présence rassurante de ceux-ci en délaissant l’amitié moins facile des québécois. Après plusieurs mois, voir années, ton intégration sans vraiment avoir de racines parmi eux finira peut-être par devenir trop superficielle.

Si tu sais écouter les québécois, répondre à leurs questions, les intéresser, partager leurs sorties et leur quotidien, le tout avec humour et modestie, tu auras des chums qui comprendront vite que l’amitié n’a pas de frontière !
Ce qui marque le plus, les premiers jours, c’est la gentillesse des gens même si tu ne comprends pas toujours ce qu’ils te disent ! La différence entre le québécois et le français est réelle mais aucunement insurmontable avec un peu de temps et surtout de pratique.

La propreté des rues se remarque, les chars ne ressemblent pas à ceux que l’on connaît, les gens roulent tranquillement et ne s’arrêtent pas au pied des feux, les maisons n’ont pas de tuile, les québécois ressemblent aux français et les québécoises sont toutes aussi désirables, les boîtes de nuit ne sont pas payantes, on sert de la grosse dans les bars, on découvre la poutine, …………………………..etc.
Maintenant, avec du recul, ce qui m’agaçait au début, c’était le coté nonchalant des québécois (que tu apprécies bien vite), ne pas pouvoir faire la différence entre fédéral/provincial et les différents paliers gouvernementaux, être obligé de justifier son immigration, ………………………………………. et les pubs à la TV. Au lieu de chialer inutilement, je me suis vite rendu compte que les pauses publicitaires étaient non seulement utiles mais surtout indispensables. Quand tu regardes un film captivant ou bien une émission culturelle comme Star Académie ou Belle et Bum, ta vessie se rempli en même temps que tes émotions grandissent. Ces pauses sont donc inespérées pour aller aux toilettes bien sur, « checker » tes mails, casser une petite croûte et/ou t’ouvrir une petite bleue, aller en fumer une dehors !!

Aujourd’hui, je vis et parle comme un québécois, pense bien souvent comme lui et pratiquement plus rien ne me parait bizarre, illogique, déraisonné. Le temps a fait son ouvrage et il ne reste plus que la citoyenneté (prochaine étape) pour parvenir au sommet de l’intégration.

La dépendance trop grande des québécois par rapport aux gouvernements, l’esprit rétrograde et borné des syndicats, les trop nombreux ordres professionnels, le réseau de santé malade, l’état des routes………font encore partie des choses qui me dérangent mais j’ai bon espoir que cela s’améliore pour le prochain millénaire !!! l
Au fur et à mesure que les mois et les années passent, tu as toujours droit à des surprises, des imprévus, des périodes plus ou moins longues pendant lesquelles tu te remets en question mais au final, la simplicité de la vie au Qc et le désir de connaître toujours plus, prennent le dessus. Être un éternel optimiste m’a beaucoup aidé dans mon cheminement, c’est certain que si tu es sujet aux affections aiguës de pessimisme, la vie sera plus difficile mais bon, avec le temps et la motivation, cela se soigne très facilement !

Immigrer et vouloir vivre autre chose en quittant tout demande pas mal de sacrifices. A mon avis, l’âge (40/45 ans et +), avoir des ados, une belle maison avec pas mal d’investissements dedans, une job très bien payée, travailler dans la partie haute de la hiérarchie, être dépendant de ta famille au point d’avoir les larmes aux yeux lorsque tu n’as pas vu ton cousin pierre ou mononcle Roger depuis une semaine, avoir peur de l’aventure…………..etc sont des facteurs qui influencent et diminuent les chances de réussite une fois sur place parce que tu es moins enclin à repartir de zéro. C’est pourquoi arriver au Qc en étant jeune me parait le plus facile.
La seule chose que je regrette de mon immigration, c’est de ne pas avoir pu partir plus tôt.

Je ne voudrais pas jouer les fanfarons mais avec de la persévérance, une bonne dose de motivation et pas mal de volonté, j’ai maintenant une job très intéressante et bien payée, qui me donne la possibilité d’être propriétaire, de rouler en pick up, en moto, de faire des voyages régulièrement, de pratiquer plusieurs sports ………………..mais surtout de vivre heureux et simplement.

Rien ne me manque en particulier, la France reste toujours pour moi un magnifique pays mais tout est désormais axé sur ma vie au Qc.

Mon parcours n’est pas exceptionnel ou chanceux, toi aussi, tu es capable de faire pareil et même mieux avec un minimum de rêves et de volonté.

Byyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee

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