Étudiants internationaux au Canada : vers la fin des restrictions?
samedi , 19 avril 2025
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Étudiants internationaux au Canada : vers la fin des restrictions?

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Alors que le Canada est en pleine campagne électorale, de nombreux étudiants internationaux expriment leurs inquiétudes face aux récentes politiques migratoires restrictives. Dans ce contexte, plusieurs espèrent que le prochain gouvernement adoptera une approche plus équitable et inclusive à leur égard.

Radio-Canada a recueilli une série de témoignages auprès d’étudiants étrangers établis à Ottawa et à Gatineau, qui partagent leur désillusion, leurs obstacles quotidiens et leurs espoirs de changement. À travers leurs voix, se dessinent les effets concrets des nouvelles mesures imposées par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), et les défis majeurs que cela représente, tant pour les étudiants que pour les établissements d’enseignement au pays.

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Des politiques restrictives aux conséquences immédiates

Depuis janvier 2024, le gouvernement canadien a instauré un plafond sur les permis d’études, limitant leur nombre à 437 000 pour 2025, soit une réduction de 10 % par rapport à l’année précédente. Cette mesure vise à atténuer la pression sur le logement et les services publics. Parallèlement, l’accès au permis de travail postdiplôme (PTPD) a été restreint, et un plafond de 24 heures par semaine a été réintroduit pour le travail hors campus.

Ces changements ont un impact direct sur les étudiants internationaux, qui se retrouvent confrontés à des incertitudes quant à leur avenir au Canada. Samar Mohamed Ahmed, étudiante djiboutienne en gestion internationale, exprime son désarroi :

« J’ai même du mal à étudier, juste parce que je me dis : « Est-ce que ce que je fais en vaut la peine, est-ce que je pourrais appliquer pour un PTPD? […] Et puis si [je fais la demande] est-ce que je l’aurais? […] Est-ce que je suis pertinente pour le Canada » »

Elle s’interroge également sur l’obligation de passer un test de français, malgré ses études antérieures en français :

« Quelle est encore une fois la pertinence pour moi de passer un test de langue, pourquoi m’est-il obligatoire? […] je parle le français, j’ai étudié mes quatre ans [au baccalauréat] et mes 13 années avant ça en français »

Ces témoignages ont été recueillis par Radio-Canada.

Des répercussions financières pour les établissements

Les étudiants internationaux représentent une source majeure de revenus pour les établissements d’enseignement canadien, en raison de frais de scolarité plus élevés. La baisse des inscriptions menace donc la stabilité financière de ces institutions. Par exemple, en Saskatchewan, les universités ont constaté une diminution significative des nouveaux étudiants internationaux, mettant en péril leur équilibre budgétaire.

De plus, certaines institutions ont été contraintes de suspendre des programmes ou de procéder à des licenciements pour faire face à cette situation.

Des étudiants confrontés à des défis accrus

Fatouma Sylla, diplômée française en développement international, partage son expérience difficile :

« Je suis obligée de travailler plus. […] C’est dur dans le sens où pour moi, manger n’est plus une priorité. Je préfère payer mes factures. »

Elle souligne également les obstacles à l’accès à la résidence permanente, essentiels pour poursuivre des stages ou des opportunités professionnelles :

« Si je veux faire des stages, que ce soit au niveau des délégations de l’ONU ou quelque chose comme ça. Malheureusement, il me faut la résidence permanente ou la citoyenneté. J’ai les compétences, j’ai tout ce qu’il faut pour pouvoir faire ces choses-là. »

Ces témoignages ont été recueillis par Radio-Canada.

Un appel à l’action pour les établissements d’enseignement

Face à cette situation, les établissements d’enseignement sont appelés à reconsidérer leur approche envers les étudiants internationaux. Il est crucial de mettre en place des mesures de soutien adaptées, telles que des fonds d’urgence, une meilleure information sur les démarches administratives et une implication accrue des étudiants dans les décisions les concernant.

Comme le souligne Lou Raisonnier, vice-présidente d’une association étudiante :

« Beaucoup d’étudiants qui comptaient venir étudier au Canada révisent complètement leur plan. »

Elle met en garde contre les conséquences sur la diversité francophone et la vitalité des programmes en français.

Vers une politique plus inclusive

Les étudiants internationaux espèrent que le prochain gouvernement fédéral adoptera une politique d’immigration plus inclusive et transparente. Ils demandent une consultation réelle et une reconnaissance de leur contribution à la société canadienne.

Samar Mohamed Ahmed résume cette aspiration :

« Nous sommes là et contribuons activement aux politiques et à l’économie canadienne, je pense qu’on devrait être un peu plus écouté. »

Ces témoignages ont été recueillis par Radio-Canada.

Une politique d’immigration étudiante contre-productive

Les nouvelles restrictions imposées par le gouvernement canadien en matière de permis d’études et de travail représentent un sérieux recul dans la stratégie d’attractivité internationale du Canada. Plutôt que de régler les enjeux d’accès au logement ou aux services publics, ces politiques ont surtout fragilisé le parcours des étudiants étrangers, provoqué une crise dans plusieurs universités, et terni l’image accueillante du pays à l’échelle mondiale.

En limitant drastiquement les possibilités d’intégration et d’accès à la résidence permanente, le gouvernement fédéral a créé un climat d’incertitude et d’anxiété chez les étudiants internationaux, pourtant essentiels à la vitalité économique et culturelle du Canada. Cette approche ignore leur contribution réelle, tout en plaçant des barrières inutiles qui nuisent à l’attractivité du pays auprès des talents internationaux.

Il est urgent que les décideurs révisent ces politiques afin de garantir un équilibre durable entre les besoins sociaux, les réalités économiques des institutions d’enseignement, et les aspirations légitimes de milliers d’étudiants internationaux qui contribuent activement à la société canadienne.

Source : Radio-Canada

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Écrit par
Laurent Gigon

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