Afin de vous faire part à mon tour de notre expérience, je prends un peu de temps pour vous raconter comment s’est passée pour nous, l’expatriation au Québec, les erreurs que nous avons faites malgré nos certitudes et le plus important, nos projets d’avenir
Mon époux et moi avions préparé notre immigration pendant 2 ans, le temps d’avoir nos CSQ et nos RP. Nous étions déjà allés au Québec en vacances, avions passé des heures et des heures sur ce forum, sur les sites d’annonces d’emploi, sur Kijiji, bref on pensait réellement avoir pensé à tout. Nous avons donc choisit de nous établir à Trois-Rivières, les loyers n’étaient pas très chers et d’après Emploi Québec entre autres, les perspectives de job n’étaient pas si pires (lol, si si …) À savoir que mon mari est ébéniste et que je suis secrétaire.
Trois-Rivières, une erreur
Le seul hic était que nous n’avions jamais mis les pieds à Trois-Rivières avant cela, première erreur me direz-vous et je ne peux que confirmer ! Attention je n’ai rien contre la ville en elle même mais en y réfléchissant après coup, indéniablement nous ne l’aurions pas choisie. Calmez tous vos ardeurs les trifluviens, ce n’est ici que notre avis personnel lol !
Bref le souci étant que comme nous ne connaissions pas du tout la ville, notre premier appart était dans l’un des pires quartiers de Trois-Rivières, situation dont nous avons pris conscience assez rapidement mais comme chacun le sait, bail d’un an = sous location !! Cela fut rude mais nous avions réussi à trouver un preneur et à déménager dans un quartier vraiment sympa après quelques nuits blanches lol. Et pour le coup il est clair que le loyer n’était pas si pire !
Un job en une semaine
Niveau job, Damien a trouvé très vite, en une semaine ! Un poste permanent d’ébéniste. Notre seconde grosse erreur a été de ne pas faire reconnaître son expérience avant de partir. Pour expliquer brièvement, il ne pouvait pas travailler dans la Construction, puisqu’il n’avait pas ses cartes de compétences. Pour avoir ses fameuses cartes, il fallait soit que son expérience soit reconnue, soit attendre que le bassin s’ouvre. Volontairement je résume le processus car il est assez rébarbatif pour moi lol. On s’entend donc qu’il ne pouvait prétendre au salaire accordé par la convention de la Construction d’une part, mais aussi à la job qu’il faisait en France avant de partir. Il se sentait freiné en quelques sortes.
De mon côté je suis passée par un organisme d’aide à la recherche d’emploi pour les nouveaux arrivants et cela m’a été très utile ! J’ai donc trouvé une job de secrétaire dans un CPE 3 mois après notre arrivée.
Arrivée de notre petite québécoise et différence culturelle
Puis nous avons eu la merveilleuse surprise d’apprendre l’arrivée de notre petite québécoise quelques mois plus tard. En octobre nous apprenions que j’étais enceinte. Cela faisait énormément de changements en si peu de temps mais nous étions heureux.
Puis petit à petit, certaines choses nous ont miné le moral… Nous avons eu énormément de mal à faire des connaissances. Nos collègues étaient tous beaucoup plus âgés, ma grossesse limitait nos activités extérieures en hiver, bref cela n’a pas été évident. Je pense à postériori que c’est un peu beaucoup de notre faute, mais c’est vrai que nous avions peut être mal appréhendé la différence culturelle que l’on peut ressentir. Je me souviendrai toute ma vie d’une discussion avec un collègue de Damien qui nous montrait la photo de son fils et je dis à mon mari, » Tu trouves pas qu’on dirait Zidane ?? » Et le collègue en question de me regarder sans comprendre du tout de qui je parlais lol.
La météo
Les mois ont passé, le premier hiver pas si pire au final, même si sans mentir au mois d’avril je devenais folle quand j’entendais à TVA les avis de tempête de neige ! lol à noter que nous venions du sud ouest de la France, ici c’est la neige c’est 2 jours par an et encore ! Mais nan réellement, l’hiver en lui même ne m’a pas incommodé au point que je craignais. C’est sur que plus mon ventre grossissait et plus je m’essoufflais lors des ballades en raquettes mais j’ai finalement laissé Damien aller se balader seul
Repliés sur nous-mêmes
Nos familles commençaient à nous manquer, les visites pour l’été à venir n’étaient pas sures. Bref l’accumulation de certaines choses a eu raisons de nos beaux espoirs et après des semaines de réflexion nous avions pris la résolution de rentrer en France. Quand j’ y repense j’enrage ! Nous étions trop repliés sur nous-mêmes, nous ne pouvions pas échanger sur nos ressentis, certains aspects du Québec nous déplaisaient, nous avions du mal à nous sentir légitimes je me souviens. Par exemple, nous n’osions pas donner notre avis sur la politique, le gouvernement etc. Nous nous sommes mis certaines barrières au final.
Retour en France
Bref, nous sommes rentrés. J’ai accouché le 22 juin 2016 et le 21 septembre, nous prenions l’avion direction Toulouse. Entre ces 2 dates, nous étions en congé parental tous les deux alors nous avons profité du Québec jusqu’au bout et de notre princesse par la même occasion. Car il était là notre principal souci, nous ne rentrions pas parce que nous n’aimions pas le Québec (loin de là), nous rentrions car nous pensions que notre avenir ne se ferait pas là bas. Damien avait été slacké pendant l’hiver alors qu’en France il n’avait eu que des CDI, le système de santé nous paraissait archaïque, on pestait contre la SAQ (ça me fait rire de dépit quand j’y repense), mais à côté de ça on se sentait bien au Québec aussi. Vous l’aurez compris c’était un retour en demi-teinte.
Nous voilà donc débarqués en France… Et là, sincèrement on se prend en pleine face la réalité de la situation dans laquelle on s’est mis ! A peine le pied posé sur le sol français on se dit l’un comme l’autre : mais pourquoi ne sommes nous pas simplement revenus en vacances ??!!!
Oui, nous sommes heureux de revoir nos proches, nos amis, de présenter notre petite canadienne et d’en faire profiter ses grands mères qui nous culpabilisaient plus ou moins à distance mais cela ne dure qu’un temps. On se rend vite compte que chacun a continué sa vie, jusque là rien d’anormal, mais que nous nous sentons totalement sur le bord de la route. Notre esprit, notre cœur est resté au Québec et il faut prendre sur soi quand on te demande » Mais pourquoi vous êtes rentrés finalement?? » » Euhh là sincèrement je ne sais plus vois-tu…
Galères et intérim
Nous sommes donc passés par les galères de la recherche d’appart sans fiches de paie françaises, par le bonheur ultime de se confronter aux administrations comme la CAF et la CPAM. Je préfère ne pas trop en dire là dessus, pour ne pas décourager les futurs revenants mais pour faire simple, si je n’avais pas trouvé une job à la CPAM justement, je pense qu’à ce jour, nous n’aurions toujours pas récupéré nos cartes vitales
Niveau professionnel c’est simple : depuis notre retour il y a un an Damien ne fait que de l’intérim et moi j’enchaine les CDD.
L’hiver a passé, j’étais malheureuse comme les pierres. Avoir les fesses entre 2 pays, c’est ce qu’on répondait quand on nous posait des questions. Nous en discutions souvent tous les 2, de nos erreurs, de ce qu’on aurait du faire. Puis ce qu’on « aurait du faire » est passé à « ce que nous ferions si… » puis est devenu » ce que nous ferons en retournant au Québec. »
Notre Avenir est au Québec
La décision s’est imposée d’elle même. On pourra dire qu’on aura vraiment pesé le pour et le contre là du coup ! Mais notre avenir se fera au Québec.
Damien a fait reconnaître son expérience professionnelle et il est éligible à l’examen de la CCQ, nous avons gardé nos comptes de banques canadiens et les approvisionnons régulièrement donc l’historique de crédit si compliqué quand on arrive ne sera plus un problème, nous avons pris beaucoup de recul par rapport à la famille et aux amis.
Nous sommes pleinement conscients de nos erreurs et je pense que c’est là notre chance. Inutile de dire que nous avons perdu beaucoup d’argent à cause de nos bêtises, entre le déménagement de nos meubles et le reste mais on essaie de relativiser et de penser à notre retour.
Pour nous ce sera Québec au printemps 2019 dernier délai !!
J’espère que mes propos ne déclencheront aucune polémique, je voulais simplement relater ce qui nous est arrivé, comment nous avions vécu notre première immigration et surtout les erreurs que nous avons faites en précipitant trop les choses.
A ceux qui veulent rentrer dans leur pays, comme à ceux qui sont sur le départ je vous souhaite beaucoup de courage, de réussite et de bonheur. Quand aux installés, qu’ils en profitent !!!
D’après le texte original de Aurore64
Bonjour,
Je souhaite savoir ce que vous entendez par « faire reconnaître son expérience professionnelle » pour trouver du travail plus facilement au Québec ?
Quelles professions sont concernées ? Et comment procède t-on ?
Merci de votre réponse.
contente d’avoir de vos nouvelles nos amis du CSQ mais désolé de vous savoir repartis en France. A votre retour sur Québec nous serons là pour vous accueillir et ne pas vous laisser vous sentir seuls Claire
Bonjour,
On est dans le cas!
J’étais au Québec pour mes études mais nous sommes rentré depuis mars 2016. A notre arrivé, très content de revoir TT le monde mais après quelques semaines dur de revenir à la réalité. Boulot, papiers etc… Jusqu’à aujourd’hui toujours les même soucis. Ma fille qui nous parle de notre maison au QC, et nous même qui ne faisons que comparé. On se rend vite compte que nous sommes lié au Québec.
Maintenant, nous avons décidé de reprendre les démarches pour y retourner finir mon DEC et nous y installé définitivement.
Au plus tard en 2019.
Nous sommes de la Réunion .
En souhaitant a tous une bonne continuation
Bonjour,
Ma famille et moi même avons fait la même chose. On était partie au Québec pour mes études mais nous sommes rentré a la Réunion en 2016. Passé les joies des retrouvailles dûr retour a la réalité. Toujours pas d’emploi, pour monsieur et moi, même pas en intérim. Aujourd’hui, nous nous relançons dans les démarches. Je retourne terminer mon DEC et l’installer définitivement au Québec avec monsieur et mes 2 enfants.
Commence tu dis notre vie est au Québec.
(… Suite)
Si vous revenez à Trois-Rivières, il me fera plaisir de vous rencontrer, vous aider et vous montrer les beaux endroits de la ville et des alentours. Et puis en étant à mi-chemin entre Québec et Montréal reste qu’il est très facile de s’y rendre que ce soit pour des magasins ou des services. J’aime aussi le fait d’avoir un pont pour traverser sur la rive sud. De ce fait, tout est à une distance raisonnable. Par exemple, on aime aller dans les cantons de l’est, ça nous prend 1h30 – 2h, Charlevoix, 2h, le lac Saint-Jean 3h30, Ottawa 3h, etc.
Je vous souhaite un bon retour et merci de votre témoignage!
J’ai décidé de m’installer à Trois-Rivières parce que ça reste une ville à taille humaine avec des services et des opportunités d’emploi dans la région. Au niveau des quartiers je n’irais pas jusqu’à dire qu’il y a des secteurs à éviter. Moi qui vient d’une grande ville avec des quartiers chauds, ça n’a rien de comparable. Par contre c’est vrai que certains logements ne payent pas de mine voire pire, mais je pense que c’est pareil partout. Par exemple, le centre ville est connu pour ça, et pourtant j’y ai habité un an dans un logement ancien très sympa. Ca depend bien plus du proprietaire.
Concernant la location, il est possible de quitter son logement en cours de bail, après un arrangement avec le propriétaire ou mieux, en trouvant un locataire qui reprendrait la suite du bail. Bien que la sous location soit autorisée, je vous déconseille fortement de sous louer, pour des questions d’assurance (…)
Je suis toujours étonné de lire ces témoignages de jeunes (ou moins jeunes) Francais qui reviennent en France après une plus ou moins longue experience « Québécoise « le Canada c’est aussi bien d’autres provinces..bien sur il faut parler Anglais..bien sur la couverture sociale est differente selon ces mêmes provinces bien sur l’hivers est lonf etc..etc..Mais ici quelque soit l’environnement, c’est la liberté d’entreprendre à tous les niveaux..avec ou sans diplôme..celui qui veux bosser trouve rapidement un job bien payé dès qu’il est accessible à la carte de travail..Je reste pantois de lire que certains aspirent à revenir..vers quoi..?? Le Canada c’est une opportunité exceptionnelle pour un jeune et moins jeune Européen (reste du monde compris..) les jobs sont là (beaucoup d’entreprises dans tout un tas de secteurs refusent des contrats par manque de personnel.. je dis aux jeunes de France: Foncez maintenant quelque soit les rigueurs du climat, de la separation familliale, des debuts toujours un peu dans l’isolement..les premiers temps passeront vite et la vie vous sourira très rapidement dans une communauté respectueuse de ses acteurs.. un retraité expatrié et heureux d’avoir fait ce choix…
Bonjour ma compagne et moi sommes actuellement au début de la procédure d’expatriation vers Montréal. Avez-vous des conseils merci.
C’est qoui ce mauvais Cartier au trois revieres? Et le bon?
Honnêtement le mieux c’est soit de prendre un logement à la semaine ou au mois pour arriver et d’aller visiter les logements une fois sur place. C’est très variable d’un logement à l’autre l’autre, mais dites vous que si c’est pas cher, ya des chances que ça soit pas le plus beau. Si vous repérez un logement, vous pouvez me contacter et je pourrais vous aiguiller. Ça dépend beaucoup aussi de vos possibilités de déplacement.
J’ai beaucoup apprécié votre commentaire et nous sommes en passe de vivre un peu la même chose avec ma femme. Je commence à me faire un peu de souci par rapport à notre retour en France et les démarches administratives . On verra.
Attention de rrspectrr votre obligation de résidence pour ne pas perdre votre RP! 2019, ça fait loin!!!
Et bien faites moi signe quand vous arrivez pour ne pas vous sentir isolés alors!