Salut TLM
Ceci est ma tout première chronique, aussi tacherai-je de ne pas vous décevoir.
Tout d’abord, little self-portrait : J’ai 31 ans, et j’ai immigré au Québec avec ma blonde en mai 2001. Il faisait beau alors. Il fait encore beau aujourd’hui, quoique un peu chaud.
Mon profil est, euh, atypique : Mi entrepreneur (agence de Marketing Direct), mi artiste. La première dimension équilibre l’autre ; d’un côté je participe, de l’autre j’observe, je commente. Une distance et un dialogue intérieur indispensables à mon équilibre.
A part ça j’aime lire, écrire, marcher longtemps et loin. J’aime Isabelle.
….Et c’est sans doute parce que je vais être papa bientôt JJ que j’avais envie de vous soumettre cette réflexion :
….Un jour, tout bébé, vous avez ouvert vos yeux sur le Monde. Sans savoir ce qu’était une table, une chaise, un frigo, vous yeux se sont donc ouverts et se sont remplis de matérialité. Et, même si vous n’en avez aucun souvenir, ça a dû être une expérience unique. C’est à partir de ce moment, magique, que s’est construit, peu à peu, à petites touches, votre vision du Monde. Car avant de s’incarner dans une forme, et de prendre un nom, le Monde, avant tout, est Matière.
Et bien, immigrer, c’est un peu renaître.
Comme un bébé vous découvrez un univers où rien encore n’a vraiment d’étiquette. Et, à nouveau, vous ressentez toute cette matérialité. La pierre, le bois, le fer…. L’herbe, le ciel. Les façades, les allées, les rues.
Ma façon à moi d’apprendre ce nouveau monde, de me l’approprier peu à peu, c’est d’arpenter les rues de Montréal, de prendre de longues marches à travers ces trésors visuels, cette vie grouillante qui ne peut que très approximativement s’appréhender. Mais qui se ressent intensément.
Et Montréal, à ce titre, est incroyable. Habitué que j’étais aux rues de Paris, plutôt monotones, j’ai découvert une vraie impro de jazz. Mais en pierre, en briques, en bois, en ornements. Les juxtapositions sont hasardeuses mais ô combien jouissives visuellement, tel les pastels de Klee où les teintes, les matières se confrontent, s’additionnent, se parlent.
Montréal « downton » c’est un rythme accidentel, échevelé. Ici un parking, tel un cratère sauvage, s’ouvre entre deux tours à bureaux. Plus loin un massif de buissons fous donne la réplique à la sage ordonnance d’une entrée en marbre….
Montréal. Aux teintes et aux sonorités uniques. Propres à faire d’une simple promenade une avancée dans le Nouveau Monde.
Et je me laisse à penser, c’est fabuleux. Je me réapproprie mon regard. Je vois les choses comme je ne savais plus les voir.
Si tout le monde pouvait immigrer….. 😉
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