Sélection et immigration au Québec
Les messages de Kader et Jean incitent à réfléchir sur l’immigration et son mode de sélection. C’est un fait, nous sommes inégaux devant l’immigration. Ce n’est ni la peine de s’en cacher, ni de s’en offusquer à mon avis. Les critères qui régissent l’immigration font suite à des choix politiques et économiques, sur lesquels le candidat immigrant n’a aucun pouvoir.
Le Québec a une situation encore plus particulière que le reste du Canada, que l’Australie ou que les États-Unis, autres terres d’accueil. Le Québec veut protéger sa langue, le français. À cette difficulté s’ajoute une faible natalité. Les projections à 20 ou 50 ans sont inquiétantes. L’immigration est une des voies envisagées pour maintenir le français en Amérique. Mais comme le pays veut garder sa compétitivité économique et sociale (et il y est bien obligé), il doit « bien choisir ses immigrants ». Entendez-là des immigrants qualifiés, diplômés si possible, et autonomes financièrement. C’est cela la politique d’immigration du Québec. Quel pays voudrait d’immigrants sans formation ni expérience ? Quel avenir pour une immigration importante si celle-ci ne fait qu’augmenter les difficultés du pays d’accueil, comme le chômage, la précarité, la pauvreté ? Il y a donc une inégalité.
Il y a aussi des risques pour le Québec. Le risque principal d’un programme d’immigration « haut de gamme » est celui d’attirer des immigrants de pays riches (souvent bien formés) mais dont les chances de rester au Québec sont faibles, n’y trouvant qu’un niveau de vie sensiblement similaire à celui de leur pays d’origine.
Le Canada est une terre d’accueil, par tradition. Cela signifie qu’il y a une « culture » de l’immigration, et je me refuse à croire que ce n’est que du business. N’oublions pas non plus que de nombreux réfugiés sont accueillis chaque année au Canada, et qu’à ceux-là comme aux autres, une chance leur est offerte.
Seb Redflag.
Leave a comment