Un visa, un travail et un appartement c’est bien pour le début. Mais si vous restez à long terme, votre but est certainement de vous intégrer à cette nouvelle société. Voici quelques pistes pour vous aider dans ces démarches. Ces trucs et ces idées sur le Québec et le Canada, vous aideront, nous l’espérons, à mieux comprendre vos futurs ou vos nouveaux voisins, collègues de travail, copains ou camarades.
L’effort d’aller vers l’autre
Immigrer c’est l’un des plus grands chocs que vous pouvez rencontrer dans votre vie. Si vous n’êtes pas prêt à vous remettre en question, si vous avez peur de l’introspection et de la confrontation, l’immigration peut alors devenir très difficile. L’immigration c’est souvent une remise en question de tout ce qu’on a déjà appris dans sa vie. Il faut avoir une grande ouverture d’esprit pour réussir son intégration. Immigrer c’est un grand effort d’aller vers l’autre.
Modestie, gentillesse, efficacité
Au Canada et au Québec les gens valorisent avant tout la modestie, la gentillesse et l’efficacité. Les Canadiens et les Québécois cherchent constamment l’harmonie et fuient les confrontations. C’est le royaume du renforcement positif. Les relations conflictuelles et les relations de pouvoir, sont très mal vues même si certains lieux ou relations peuvent en contenir. Au travail, on retrouve le même type de comportement que dans la sphère sociale. Il y a bien sûr des remises en question et des critiques mais il faut toujours que cela soit fait de façon constructive, c’est à dire que cela mène rapidement vers une solution, une action et parfois un changement. Si vous voulez faire une critique, commencer toujours par un point positif avant d’envoyer le « pot de fleurs »..
Amitiés
Le Québécois, le Canadien comme le Nord-Américain en général va très aisément échanger avec un inconnu ou s’attarder lors d’une conversation avec une nouvelle connaissance. Cela ne veut pas dire que l’amitié se tisse plus facilement et plus rapidement qu’ailleurs. Les Québécois, Canadiens, ont la réputation d’être gentils mais il ne faut pas confondre leur gentillesse avec une réelle amitié. Souvent le nouvel immigrant qui cherche à se faire des amis attend beaucoup des nouvelles personnes qu’il peut croiser. Malheureusement, il faut laisser le temps faire son travail. Cela peut sembler difficile lorsqu’on a tant envie de parler, de partager et qu’on veut sortir de sa solitude mais vous risquez de faire fuir les gens si vous insistez trop. L’amitié c’est comme partout, cela prend des mois, parfois des années à se consolider. Il faut parfois savoir donner sans trop attendre et sans compter.
Vos premières connaissances
Si vous êtes un nouvel immigrant, vos premiers amis, vos premières connaissances seront certainement de nouveaux immigrants comme vous. C’est tout naturel, vous avez tant de choses en commun et surtout tant de sujets à discuter. Eux comprennent vraiment le choc et l’adaptation que vous vivez et surtout ce que vous avez quitté, si vous venez du même pays. Vos premiers amis seront peut-être ceux que vous rencontrerez à CITIM ou au MIDI, Ministère l’immigration du Québec. Ensemble, vous pourrez partager un appartement, vos questionnements, votre recherche d’emploi, des conseils, des adresses et des connaissances. Mais il faut faire attention de ne pas rester dans un ghetto, de ne fréquenter que des gens de votre pays d’origine. Pour réellement s’intégrer, il faut aussi fréquenter et être entouré de Québécois et de Canadiens de souche ou des immigrants de plus longue date que vous. Faites du bénévolat, impliquez-vous, participez à des sorties culturelles et sportives de groupe, ne manquez pas les 5 à 7 et le party de bureau de votre travail.
Le choc culturel
Le choc culturel peut se présenter de différentes façons, cela peut être un ou plusieurs des éléments qui suivent: Vous critiquez constamment les moeurs sociales, et /ou les comportements sociaux de votre nouveau pays ? Vos seuls amis sont des immigrants comme vous ? Vous vous tenez quotidiennement au courant des nouvelles de votre pays d’origine ? Vous vous plaignez constamment ? Vous ne voulez manger que des aliments et des mets de votre pays d’origine? Votre humour n’est compris que par des gens issus de votre pays d’origine ou de votre continent ? Votre compte de téléphone d’appels interurbains est plus élevé que votre loyer ? Tout sur votre nouveau pays devient extraordinaire, ou à l’autre extrême, complètement négatif ? Ces comportements peuvent être des moyens de défense mais il ne faut pas en abuser si vous ne voulez pas vivre en décalage avec la société dans laquelle vous voulez évoluer. C’est souvent ce malaise qui fait qu’on se sent bien ou non dans son nouveau pays. Il est important d’y travailler.
Québec-Canada: pareil, pas pareil.
De l’étranger, il y a souvent beaucoup de confusion entre le Québec et le Canada. Lorsqu’on parle de Québec on fait référence à la ville de Québec et non à toute la province. Si on veut parler de la province, il faudra dire du Québec ou le Québec. Les Québécois sont à la fois les habitants de toute la province du Québec et les habitants de la ville de Québec. Le Canada n’est pas seulement le Québec même si le Québec est au Canada. Le Québec est une des dix provinces du Canada, pas le pays tout entier. La plupart des Québécois parlent de l’endroit où il vivent comme du Québec plutôt que du Canada. De nombreux québécois sont indépendantistes ou séparatistes et ne supportent pas qu’on les nomme comme des Canadiens, alors pour ne pas commettre d’impair, parlez toujours de Québécois lorsque vous vous adressez aux habitants du Québec et de Canadiens pour les habitants des autres provinces canadiennes.
« Chez-nous…. »
Lorsqu’on arrive en tant qu’immigrant ou touriste au Canada, on veut comprendre et décortiquer la nouvelle société dans laquelle on vit. On aime comparer le Québec et le Canada avec le pays d’ou on vient….c’est normal. Par contre, il y a certains endroits pour faire cela: ce site par exemple, les réunions d’immigrants, des amis venant aussi de votre pays d’origine. Mais les Canadiens et les Québécois, s’ils ne connaissent pas votre pays, ou s’y intéressent de façon modérée, vont facilement être lassés de vos phrases commençant ou finissant par « Chez moi… » ou « Chez nous…. ».
A Rome, vivre comme les Romains
Lorsqu’on veut s’adapter à un endroit, la meilleure façon de s’y prendre c’est de faire comme les habitants. Abonnez-vous aux journaux locaux, mangez dans les restaurants les plus courus, regardez la télévision, achetez des aliments locaux, naviguez sur des sites québécois et canadiens, prenez un abonnement à un théâtre local, faites des loisirs ou du sport comme vos nouveaux compatriotes. Profitez du meilleur de l’endroit où vous vivez plutôt que de perdre du temps à chercher des choses et des activités comme dans votre pays d’origine et qui finalement n’existent pas ou si peu dans votre nouveau pays. Imitez les Québécois et les Canadiens dans leurs comportements et leurs activités. S’adapter c’est aussi se fondre, oublier en partie son conditionnement naturel et s’ouvrir à d’autres choses.
A la rencontre de l’autre
Les plaisirs de la table ne sont pas autant un point de ralliement pour les Québécois et les Canadiens comme dans d’autres cultures, comme pour les Français par exemple. Pour faire des activités avec les gens, il vaut mieux les inviter à prendre une bière ou un café, aller au cinéma ou encore les inviter à faire des activités sportives. Lorsque vous arrivez, l’adaptation et la recherche de travail et de logement occupent beaucoup de temps et d’effort mais parfois rien de mieux que de participer à un comité spécial ou une activité pour favoriser votre adaptation: comité de parent de l’école de vos enfants, donnez de votre temps dans un organisme de charité, à l’université ou à l’école participez à la radio étudiante et aux journaux, inscrivez-vous dans un centre sportif, au travail faites partie du comité organisateur de la fête pour les employés, soyez bénévole dans un festival de musique et de culture, le bénévolat n’est pas mal vu au Canada. Et en plus de vous faire des amis, vous pouvez vous faire de précieux contacts pour le travail.
La conversation ping-pong
Une conversation entre Nord-Américains, comme entre Québécois, c’est un peu comme un match de ping-pong: après une phrase ou deux l’interlocuteur lance la balle à un autre participant. Ainsi si votre moyen d’expression est plutôt le monologue, les gens risquent de vous trouver lourd et envahissant. Dans certains pays c’est le moyen d’expression, les gens font de belles longues phrases qui peuvent durer 5 minutes mais au Québec et au Canada vous risquez plutôt d’endormir votre interlocuteur.
Découvrir son nouveau pays
Immigrer c’est s’ouvrir à un nouveau monde, à une nouvelle façon de voir le monde. Il est important de se renseigner sur son nouveau pays. En apprenant les rudiments du vocabulaire québécois et canadien, les expressions, non seulement vous ferez très plaisir à vos interlocuteurs, mais en plus, vous vous sentirez moins perdu et plus à l’aise. Avec l’internet, vous pouvez découvrir des multitudes de choses sur le Québec, le Canada, ses cultures, ses mentalités…Des centaines de sites sont consacrés à la culture, les loisirs, le vocabulaire, les lectures…Rien de mieux que de lire des auteurs canadiens ou québécois pour comprendre le langage parlé, l’ambiance, la mentalité. Par exemple, les sections Culture et Visiter de Immigrer.com peuvent être un bon départ.
L’amour, la séduction
Les relations d’amour ou de séduction avec les canadiens ou les canadiennes peuvent au début vous sembler pas très claires. Si vous êtes un homme, sachez, que les Québécoises et les Canadiennes sont féministes ou du moins veulent être votre égale. Vous deviez déjà vous en douter! Elles n’aiment pas qu’on décide pour elles. Au travail, que vous soyez un homme ou une femme, ne tentez pas d’utiliser vos charmes dans vos rapports avec vos collègues. En Amérique du Nord, on ne mélange pas travail et séduction. Le harcèlement sexuel est très dénoncé. Il y a des endroits pour rencontrer des gens, en particulier les bars et certains sites internet. Vous sentirez peut-être qu’on vous regarde d’une façon asexuée mais sachez qu’en général un regard insistant en dit assez long, il peut signifier que vous plaiser.
Le couple qui immigre
L’immigration est un grand choc, certains couples se rapprochent dans ce bouleversement, d’autres s’éloignent lors de cette épreuve. Souvent l’un des deux a initié l’immigration et entraîne l’autre dans cette nouvelle aventure. Il faut vraiment être parfaitement d’accord sur le projet d’immigration avant de tenter le grand saut, ne jamais forcer l’autre. Si la personne n’a aucun intérêt ou envie de quitter son pays, il ne faut pas lui tordre le bras. Dans un couple, il faut regarder dans la même direction. Le principal obstacle des couples dans l’immigration est le décalage. Les êtres humains sont différents et ne s’adaptent pas toujours de la même façon, avec le même rythme. Souvent l’un travaille avant l’autre et celui qui reste à la maison avec ou sans les enfants peut se sentir moins en contact avec sa nouvelle réalité et même regretter sa terre natale. La meilleure intégration se fait par le travail, si l’un des deux n’arrive pas à trouver un boulot, cela peut causer un réel problème. Et si l’un des deux ne se fait pas d’amis québécois de souche ?
Excellent article que j’ai pris plaisir à lire