Tapis volant.
Aaaaah ! L’automobile en Amérique du Nord. Encore un sujet de satisfaction ! Rassurez-vous, je ne vais pas comparer avec l’Europe, vous le ferez par vous-même cette fois. Laissez-moi seulement vous écœurer.
J’ai une auto. Une « voiture de vieux » disent les Québécois accros de Honda Civic. Je leur laisse leurs cafards sautillants à roulettes. Bien que mon auto puisse croiser à 170 km/h d’après le constructeur – ce que je n’ai même pas essayé – le compteur n’est gradué que jusqu’à 140 km/h. Excellente philosophie. Le moteur, un V6 3.8L, dispose d’une puissance « suffisante », et du couple à revendre. Contact. On tourne la clé et ça ronronne doucement. Les équipements sont ceux d’une finition pompeusement appelée « Royale Brougham » : le siège capitonné est électrique, la vitesse régulée, l’air conditionné, l’autoradio sophistiqué, la transmission automatique, les places au nombre de six. Nous sommes sur « D ». À peine lâchée la grosse pédale de freins, qui arbore un désuet « Disc Brakes », le char avance, dans un silence étonnant. Les vitesses passent toutes seules, presque imperceptibles.
Nous voilà à la vitesse permise, sur une large autoroute. L’impression de tapis volant est réelle. La radio distille « Hotel California », des « Eagles », avec une qualité remarquable, pendant que je sirote ma boisson préférée. Les essuie-glace invisibles libèrent le champ de vision. Doucement, je rattrape ce que l’Amérique offre sans doute de meilleur : une Crown Victoria, propulsée par un énorme V8. Côte à côte, on fait un petit concours de « tapis volant » sur la route en mauvais état, tout en regardant d’un œil amusé les fameuses Honda Civic tasser les vertèbres de leurs occupants. Peu après, je quitte l’autoroute. À chaque sollicitation de l’accélérateur, un discret feulement se fait entendre, accompagné d’une franche poussée. Finalement, j’arrive à destination. Je coupe – à regret – le contact…. Jusqu’à la prochaine fois !
Seb Redflag
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