Familymontreal
Posté(e) 18 mars 2018
Bonsoir,
Juste un (long) petit mot pour partager mon parcours, pas encore terminé mais en bonne voie, et encourager les candidats moins avancés que moi ou ceux qui hésitent à se lancer.
En effet j’avais consulté le site et le forum à plusieurs reprises et y avais trouvé des informations utiles, et un certain enthousiasme. Je rends donc ce qui m’a été donné !
Je suis médecin psychiatre française, j’ai commencé les démarches il y a 1 an et demi. L’idee de venir vivre et travailler au Canada m’excitait beaucoup (pour diverses raisons qui pourraient faire l’objet d’un autre post), mais j’ai une famille (ie un mari et des enfants) donc il m’était difficile d’envisager de m’engager dans ce long parcours administratif sans aucune idée de la carrière qui m’attendait, et hors de question de me retrouver en région éloignée.
J’ai, comme vous tous j’imagine, commencé par remplir et renvoyer le petit formulaire accompagné d’un cv à RSQ. C’etait En juin 2016. Plusieurs propositions de postes et parrainages n’ont pas tardé à arriver : en ouvrant ma boîte mail je me sentais comme une gamine qui se lève le matin de Noël et trouve les paquets au pied du sapin. Un poste en région éloignée, un à Sherbrooke, et deux dans les environs de Montréal mais en pedopsy, hors je voulais Montréal mais en psy adulte uniquement (oui j’ai la tête dure).
J’ai donc envisagé le problème à l’envers : pris la liste des PREM, calculé sur via Michelin lesquels parmi eux permettaient de vivre sur l’ile (ce à quoi nous tenons vraiment), et envoyé des courriers et cv par mail, passé des coups de fil, rappelé quand je n’avais pas de réponse…bingo : j’ai trouvé une « promesse de poste » dans la banlieue de Montréal, dans un service qui semblait agréable et fonctionnel.
J’ai donc attaqué les démarches longues, coûteuses et penibles auprès du CMC et du CMQ pour constituer un dossier de demande de permis restrictif dans le cadre de l’ARM. Rien que ça a pris des mois : ma faculté avait déménagé, une partie de mon dossier scolaire restait introuvable, et j’avais occulté une étape (je ne sais même plus laquelle mais un truc indispensable qui ne sautait pourtant pas aux yeux) ce qui m’a fait perdre un temps précieux.
J’avoue que ce seul parcours a effectuer m’est apparue, déjà, comme une forme de sélection : quiconque n’est pas vraiment motivé lache l’affaire…
Le dossier constitué et accepté, me voilà confiante : je signe le parrainage m’engageant pour 5 ans en échange du paiement des frais de stage par RSQ. Suit alors une longue période de silence radio… Je relance RSQ à plusieurs reprises, mais rien. Finalement fin décembre 2016, peu après Noël, je reçois un mail bref mais on ne peut plus clair : le poste que je convoite étant situé près de Montréal, il n’est plus considéré comme prioritaire, par conséquent RSQ refuse le financement de mesfrais de stage (20 000 $ environ quand même).
C’est inattendu et décevant : je l’interprete comme un signe m’incitant à renoncer. Au contraire mon mari s’accroche : il souhaite que nous y mettions nos économies (sachant qu’en plus nous devrons vivre sans salaire pendant les 3 mois de stage et payer les frais liés au déménagement etc…). Il parvient à me convaincre, je fais donc savoir au CMQ que j’assumerai les frais de stage et j’attends patiemment ensuite que me soit désigné un lieu de stage. Cette nouvelle attente durera 5 mois environ.
En juin 2017, je reçois une proposition de stage pour janvier 2018, que j’accepte.
Je vous passe les nouvelles démarches pour obtenir le permis de travail, de nouvelles embûches : mon permis n’arrivera pas avant mon départ. Je prends donc l’avion dans l’incertitude quant à ma possibilité de travailler en arrivant. Finalement, les choses se débloquent à l’aeroport de Montréal ou j’obtiens en 5 min le precieux sesame.
La suite est à raconter au présent puisque je suis actuellement en stage à Montréal, et la vraie vie est heureusement plus simple que la paperasse : le stage se passe bien, la situation d’etre évaluée quand on a le double de l’age d’une étudiante est inconfortable, mais je m’y suis préparée et les collegues sont bienveillants.
Dans un mois c’est terminé, retour en France pour boucler nos affaires, organiser le départ, la location ou la vente de l’appartement, dire au revoir à tout le monde…et repartir dans les arcanes administratives pour obtenir le le permis temporaire, pour toute la famille cette fois. Bref c’est pas encore fini, mais le but n’est plus très loin.
Entre temps j’ai pris mes marques dans la ville, fait quelques connaissances, et nous avons trouvé une maison adorable où poser nos valises pendant la première année.
J’espere que ce récit pourra aider quelques uns d’entre vous : à persister dans les efforts et la débrouillardise pour continuer le parcours du départ, ou à renoncer si cela vous parait trop compliqué, aléatoire ou coûteux (et ça l’est).
Au bout du compte, la réalisation d’un joli projet, un bain dans une nouvelle culture pour toute la famille, et un niveau de vie très au-dessus de celui de la France (ce n’est pas la raison de notre départ, mais ce sera notre réalité).
Bon courage à tous, et peut être à un de ces jours au Québec !
Doctissimo
Posté(e) 28 mars
Bonjour
Pour faire écho à ton message FamilyMontreal, Payer son stage vide tes poches mais t’offre une grande liberté dès que tu as validé ton stage. Et j’aimerais vraiment que les médecins français (ARM) puissent tous le savoir et réaliser les conséquences de tel ou tel parrainage.
Familymontreal
Posté(e) 12 avril 2018
En réponse à doctissimo : j’ai oublié de signaler que ce Noël ci, nouvelle surprise, RSQ m’a soudainement appris que mes frais de stage étaient finalement pris en charge !
je comprends la liberté dont tu parles, mais sachant que le poste que j’ai trouvé est vraiment intéressant, je fus bien contente de garder mes 20000 $ !
Bonjour, merci beaucoup pour votre témoignage, j’aimerais savoir ce que représente les frais de stage ? C’est une somme à verser à la faculté/hôpital qui vous prend en stage ? Cette somme est-elle très variable ou bien toujours de l’ordre de 20k ? (Pour information je suis interne de MG en France et j’aimerais travailler au Québec en tant que tel une fois l’internat fini). Merci d’avance pour votre réponse
Bonjour, je suis en 5eme année de médecine en France, j’envisage de choisir la psychiatrie l’an prochain aux ECN et l’idée d’aller travailler au Canada me trotte dans la tête.
Je me pose une question importante pour prendre ma décision, en France quand on devient psychiatre on peut faire de la pedo-psy, de la psy avec des adultes, des personnes âgées etc on ne se cantonne pas à une tranche d’âge, j’ai cru comprendre dans mes recherches qu’au Canada on peut n’être « que » pedo-psy ou geronto-psy ou psy des adultes etc… Est-ce vrai ou quand est il en réalité ? J’aimerais beaucoup ne pas avoir à me sur spécialiser et pouvoir exercer dans les différentes classes d’âges.
Merci d’avance pour votre région et merci pour votre témoignage!
Bonjour,
Merci de vos témoignages à tous les 2.
Sais-tu FamilyMontreal pour quelles raisons les frais de ton stage ont été finalement pris en charge ?
Je souhaite suivre mon conjoint pour une année seulement, ça vous parait rentable ?
Avez vous passer les examens EECMC ou EACMC ?