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dimanche , 24 novembre 2024
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Tuvoiement. Ca surprend, c’est déconcertant…

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Tuvoiement.

Ca surprend, c’est déconcertant, voire déstabilisant. Ca bouscule nos habitudes et l’on se demande si on s’y fera un jour…. Le tutoiement quasi-systématique pratiqué par nos cousins Québécois, est une des habitudes les plus difficiles à prendre pour un nouvel immigrant.

Vous baladant dans la rue, un passant vous interpellera de cette manière : « tu as l’heure s’il vous plait ? » (notez l’emploi du tutoiement et du vouvoiement dans la même question), à quoi vous seriez tenté de répondre : « On s’connaît ? » d’un ton plutôt vindicatif. Mais vous auriez tort. Ni manque de respect, ni familiarité, les Québécois ont tout simplement adapté le « you » anglais.

En effet, la langue anglaise ne dispose pas de pronom personnel distinct entre le « tu » et le « vous », la différence est tout de même bien là. Il y aura donc un tutoiement familier, que vous connaissez déjà tous, et un tutoiement plus respectueux que j’appelle le « tuvoiement ».

C’est pas facile, mais on s’y fait. Cela contribue aussi à faciliter grandement les relations de travail et l’on comprend mieux pourquoi la hiérarchie est beaucoup moins marquée et lourde de ce côté-ci de l’Atlantique.

Malgré tout, le vouvoiement a tendance à gagner du terrain. Dans les magasins, par exemple, il m’arrive souvent de me faire vouvoyer, surtout lorsque vous vous trouvez dans un lieu touristique.

Il est important également de souligner qu’il est malvenu de persévérer dans le vouvoiement lorsque votre interlocuteur vous tutoie. Cela peut passer pour une certaine marque d’arrogance, voire même de supériorité (habitude très française, elle). On s’y fait très bien surtout lorsqu’on est jeune. J’ai cru savoir aussi qu’il est bien venu de vouvoyer les personnes âgées afin de marquer un plus grand respect. Vous suivez toujours ?

Bref, en plus du climat et de la nourriture, il faudra vous adapter au « tuvoiement ». Reste à savoir avec lequel des trois vous aurez le moins de misère !

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Écrit par
Petit-Prince

Mais qui est donc Petit-Prince ? Après s’être évanouit dans le désert sous les yeux médusés de l’aviateur en perdition, le revoilà au pays du froid et du sirop d’érable. Jean-Philippe Rousseau, de son vrai nom, est un Normand pur jus (dans le sens qu’il a souvent baigné dans le Calva). Malgré tout, il ne s’est pas contenté de sa douce campagne normande et a parcouru la France de long en large, avant d’échouer à Paris en 1995… C’est un passionné. Un passionné d’idées, de débat et de joutes verbales, qui l’a conduit à s’engager activement en politique le jour même de ses 18 ans. Il l’a fait en tant que responsable associatif bénévole et enfin en tant qu’assistant de sénateur durant presque quatre années. Mais ne vous méprenez pas ! Loin d’être un " politicard ", c’est un anticonformiste né. Il revendique haut et fort son statut de disciple de la génération des " Hussards ", cette " gang " d’écrivains français des années 50-60, en tête desquels on retrouvait Antoine Blondin, Roger Nimier, Michel Déon et un certain Marcel Aymé. Dans le même esprit, il se délecte des citations de l’inénarrable Michel Audiard, qu’il considère comme le plus grand dialoguiste français. Passez lui le film " Les Tonton Flingueurs " et ca sera l’extase suprême devant le jeu d’acteur de Lino Ventura et autres Bernard Blier. Autre passion : l’écriture. Et il écrit comme il parle, c’est-à-dire beaucoup ! Sur l’air de " j’aurai voulu être un artiste ", lui aurait voulu être journaliste. Au lycée, il lance un modeste journal satirique et sitôt entré à l’université, il fonde un journal étudiant où il peut assouvir sa passion sans retenue (ou presque). Mais toutes ces expériences palpitantes ne l’empêchent pas de sentir de plus en plus monter en lui, une certaine amertume. Comme le disait Charles Péguy au début du siècle dernier : " Mon pays me fait mal " et Jean-Philippe s’en détourne en découvrant le Québec à travers Internet en 1998. Mais c’est lors de son premier grand séjour dans la Belle Province, durant l’été 2000, qu’il tombe définitivement " en amour ". Trois visites touristiques plus tard, le voilà qu’il pose définitivement ses bagages à Montréal le 30 septembre 2001, juste avant d’avoir ses 28 ans. À côté d’un emploi administratif dans une grande compagnie montréalaise, il occupe ses temps libres à concevoir des sites Internet afin de progressivement se mettre à son compte. Ce petit Français reste émerveillé devant l’espace d’initiative et de créativité que lui offre le Québec. Il se sent tellement bien dans son nouvel environnement, que même si son sang reste français, son cœur est déjà profondément québécois. Il ne lui manque plus que d’avoir la retransmission du Tournoi des six nations de rugby, ainsi que la possibilité d’acheter de vrais croissants à côté de chez lui pour se sentir comme au Paradis. Mais tout vient à point à qui sait attendre, n’est-ce pas ? Site perso : La grenouille givrée… Baptisé « le parrain des blogistes immigrés » par le Courrier international à l’automne 2006

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