Tuvoiement.
Ca surprend, c’est déconcertant, voire déstabilisant. Ca bouscule nos habitudes et l’on se demande si on s’y fera un jour…. Le tutoiement quasi-systématique pratiqué par nos cousins Québécois, est une des habitudes les plus difficiles à prendre pour un nouvel immigrant.
Vous baladant dans la rue, un passant vous interpellera de cette manière : « tu as l’heure s’il vous plait ? » (notez l’emploi du tutoiement et du vouvoiement dans la même question), à quoi vous seriez tenté de répondre : « On s’connaît ? » d’un ton plutôt vindicatif. Mais vous auriez tort. Ni manque de respect, ni familiarité, les Québécois ont tout simplement adapté le « you » anglais.
En effet, la langue anglaise ne dispose pas de pronom personnel distinct entre le « tu » et le « vous », la différence est tout de même bien là. Il y aura donc un tutoiement familier, que vous connaissez déjà tous, et un tutoiement plus respectueux que j’appelle le « tuvoiement ».
C’est pas facile, mais on s’y fait. Cela contribue aussi à faciliter grandement les relations de travail et l’on comprend mieux pourquoi la hiérarchie est beaucoup moins marquée et lourde de ce côté-ci de l’Atlantique.
Malgré tout, le vouvoiement a tendance à gagner du terrain. Dans les magasins, par exemple, il m’arrive souvent de me faire vouvoyer, surtout lorsque vous vous trouvez dans un lieu touristique.
Il est important également de souligner qu’il est malvenu de persévérer dans le vouvoiement lorsque votre interlocuteur vous tutoie. Cela peut passer pour une certaine marque d’arrogance, voire même de supériorité (habitude très française, elle). On s’y fait très bien surtout lorsqu’on est jeune. J’ai cru savoir aussi qu’il est bien venu de vouvoyer les personnes âgées afin de marquer un plus grand respect. Vous suivez toujours ?
Bref, en plus du climat et de la nourriture, il faudra vous adapter au « tuvoiement ». Reste à savoir avec lequel des trois vous aurez le moins de misère !
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