Un an après
Voici donc le premier anniversaire du 11 septembre. Dans la ville de Québec (qui compte un consulat américain), un certain nombre de cérémonies ont eu lieu. J’avoue ne pas y avoir participé et n’avoir rien remarqué d’extraordinaire en ville lors de mes trajets entre la maison et le bureau. Peut-être est-ce parce qu’une évidente retenue était de mise, à l’opposé des grandes cérémonies américaines. Certes, la population québécoise n’a pas oublié, mais je crois que personne ne souhaite transformer la commémoration en grand élan patriotique ou en quelconque croisade. Après tout, je ne crois pas que cela collerait avec la culture d’ici.
La vie quotidienne a-t-elle changé depuis ? Avec le recul, je crois que les premières semaines qui ont suivi le 11 septembre 2001 ont surtout montré aux nord-américains que les horreurs de la folie humaine pouvaient se transposer jusqu’ici. Bien sur, cette confrontation avec une réalité jusque là ignorée a engendré des réactions teintées de préjugés et de méfiance envers les immigrants, les musulmans en particulier. Peut-être la nouvelle loi sur l’immigration a-t-elle été adoptée à la hâte. Mais, aujourd’hui, je pense que les gens ont su prendre du recul et sont conscients que la situation ne se résume pas aux gentils d’un côté et aux méchants de l’autre.
Mais je crois qu’une occasion a tout de même été manquée. En effet, cette soudaine confrontation n’aurait-elle pas pu se transformer en occasion d’informer les gens sur les causes, c’est à dire sur la complexité des relations entre les peuples du monde ? Malheureusement, certains médias n’ont pas su résister à la tentation de l’information-spectacle, parfois à l’arrière goût douteux de » trash-tv » N’aurait-on pas pu en profiter pour évaluer l’intérêt de renforcer l’enseignement géopolitique à l’école ? Bien sur que oui.
Car, en définitive, casser les préjugés reliés à l’inconnu constitue un acte facilitant l’acceptation des immigrants par la population de souche. La date du 11 septembre 2001 restera-t-elle gravée comme le début d’un profond changement ? L’avenir nous le dira car, après tout, une société ne se transforme pas en une année.
Leave a comment