Un Québec à deux visages.
Chaque année, le Québec accueille de nombreux immigrants venant du monde entier. Bien entendu, ces flux migratoires modifient en profondeur la société, d’autant plus que le taux de natalité est très faible chez les Québécois de souche. D’ailleurs, le gouvernement a choisi de développer l’immigration en partie pour des raisons démographiques. Ainsi, nous constatons que le Québec tend à adopter un visage de plus en plus multiethnique. Mais est-ce vrai partout ?
Non. Environ 80% des immigrants s’installent à Montréal. Et lorsqu’on fait un tour de ville, le côté melting-pot de la métropole saute aux yeux. Il est devenu courant d’entendre parler 5 langues différentes dans le métro en se rendant au travail le matin. Même à l’intérieur des entreprises, tout le monde est habitué à avoir des collègues de travail aux origines multiples. Je ne pense pas qu’il reste beaucoup de compagnies 100% « pure laine » à Montréal.
Dans la ville de Québec, l’université Laval attire depuis longtemps des étudiants du monde entier. Toutefois, à l’exception du campus, la ville n’a pas encore naturellement des airs multiethniques. Heureusement, les autorités municipales consacrent de nombreux efforts de sensibilisation auprès de la population de souche et cela commence à porter ses fruits.
Par contre en région plus éloignée, les immigrants restent encore rares. Attention, cela ne veut pas dire qu’il y a forcément un refus de les accueillir. D’un autre côté, les immigrants pourraient aussi faire le premier pas en sortant de Montréal. Des deux côtés, on n’a pas encore adopté cette habitude.
En bout de ligne, on constate que le développement multiculturel du Québec se fait vraiment à deux vitesses. Montréal avait déjà un visage différent d’une bonne partie de la province en raison de la forte présence des anglophones. Avec l’apport des immigrants, cette différence devient encore plus marquée. À tel point que nous pourrions vivre une opposition entre une société multiculturelle d’un côté et un modèle traditionnel de l’autre.
En temps que société, le Québec pourra-t-il se développer en se divisant en deux entités aux modes de vie différents ? Pas certain….
Leave a comment