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Une année « chez nous ».

Le 30 septembre prochain, cela fera tout juste un an que je serai installé à Montréal. Je peux vous dire une chose : le temps passe vite en « tabarouette » !

Nous avons coutume de dire de la première année d’immigrant, que c’est une période cruciale et sans aucun doute l’étape la plus difficile à franchir. D’ailleurs, tout cela reste très logique. On pose ses bagages, on cherche un nouveau « chez soi », puis un travail, puis de là commence véritablement notre intégration. Tout un bouleversement dans nos petites vies !

Mais il n’y a pas que cela. Cette première année, et on l’oublie trop souvent, est également une année charnière concernant la gestion de l’éloignement. L’éloignement par rapport à la famille, aux amis et à un style de vie que nous avons laissés derrière nous. C’est, avec l’intégration, le principal obstacle dans la vie d’un immigrant. Bien évidemment, le futur immigrant en attente du fameux visa a pleinement conscience de cette difficulté. Néanmoins, il faut savoir que les problèmes liés à l’éloignement familial reste parmi les premières causes d’échec et de retour au pays. De mon côté, ce n’est pas le cas. Mais je vois bien que cela n’est vraiment pas évident à vivre pour mes parents et surtout pour mes grands-parents.

Il y aurait beaucoup à dire sur ma première année passée ici. Une quantité de choses me traverse l’esprit et que j’aurai envie de partager. Mais je vais me contenter de quelques idées phares.

Ce qui me surprend le plus vient curieusement de moi ! Depuis que je suis ici, j’ai comme pris le rythme du Québec, c’est-à-dire que je suis beaucoup plus calme, beaucoup plus serein et quasiment pas stressé. Par rapport à la France et surtout à Paris, la vie ici est tellement moins agitée, tellement moins violente. C’est certainement ce que j’apprécie le plus au Québec.

Il y a aussi, bien sûr, l’accueil et l’accessibilité de la population qui, comme une marque de fabrique, caractérise si bien les Québécois. Là-dessus, il n’y a pas eu « tromperie sur la marchandise », les Québécois sont réellement et naturellement accueillants.

Pour finir, je m’aperçois qu’il est très facile de perdre de vue son pays d’origine, et d’être en décalage avec lui, même si je ne manque pas une occasion de lire les nouvelles de France, de suivre « la semaine des Guignols » sur Internet, ainsi que quelques émissions sur TV5. Désormais, c’est devenu un pays étranger pour moi. C’est une sensation très curieuse dans le fond. C’est d’ailleurs aussi un signe fort dans une intégration et qui, selon moi, montre si vous l’avez réussie dans votre tête ; c’est lorsque naturellement vous dites « chez nous », lorsque vous parlez du Québec ou du Canada et « là-bas », lorsque vous parlez de votre pays d’origine.

Ne vous méprenez pas ! Cela n’est pas si évident que cela et il m’a fallu un bon six mois pour que mon inconscient réalise que « chez nous », c’est désormais ici !

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Écrit par
Petit-Prince

Mais qui est donc Petit-Prince ? Après s’être évanouit dans le désert sous les yeux médusés de l’aviateur en perdition, le revoilà au pays du froid et du sirop d’érable. Jean-Philippe Rousseau, de son vrai nom, est un Normand pur jus (dans le sens qu’il a souvent baigné dans le Calva). Malgré tout, il ne s’est pas contenté de sa douce campagne normande et a parcouru la France de long en large, avant d’échouer à Paris en 1995… C’est un passionné. Un passionné d’idées, de débat et de joutes verbales, qui l’a conduit à s’engager activement en politique le jour même de ses 18 ans. Il l’a fait en tant que responsable associatif bénévole et enfin en tant qu’assistant de sénateur durant presque quatre années. Mais ne vous méprenez pas ! Loin d’être un " politicard ", c’est un anticonformiste né. Il revendique haut et fort son statut de disciple de la génération des " Hussards ", cette " gang " d’écrivains français des années 50-60, en tête desquels on retrouvait Antoine Blondin, Roger Nimier, Michel Déon et un certain Marcel Aymé. Dans le même esprit, il se délecte des citations de l’inénarrable Michel Audiard, qu’il considère comme le plus grand dialoguiste français. Passez lui le film " Les Tonton Flingueurs " et ca sera l’extase suprême devant le jeu d’acteur de Lino Ventura et autres Bernard Blier. Autre passion : l’écriture. Et il écrit comme il parle, c’est-à-dire beaucoup ! Sur l’air de " j’aurai voulu être un artiste ", lui aurait voulu être journaliste. Au lycée, il lance un modeste journal satirique et sitôt entré à l’université, il fonde un journal étudiant où il peut assouvir sa passion sans retenue (ou presque). Mais toutes ces expériences palpitantes ne l’empêchent pas de sentir de plus en plus monter en lui, une certaine amertume. Comme le disait Charles Péguy au début du siècle dernier : " Mon pays me fait mal " et Jean-Philippe s’en détourne en découvrant le Québec à travers Internet en 1998. Mais c’est lors de son premier grand séjour dans la Belle Province, durant l’été 2000, qu’il tombe définitivement " en amour ". Trois visites touristiques plus tard, le voilà qu’il pose définitivement ses bagages à Montréal le 30 septembre 2001, juste avant d’avoir ses 28 ans. À côté d’un emploi administratif dans une grande compagnie montréalaise, il occupe ses temps libres à concevoir des sites Internet afin de progressivement se mettre à son compte. Ce petit Français reste émerveillé devant l’espace d’initiative et de créativité que lui offre le Québec. Il se sent tellement bien dans son nouvel environnement, que même si son sang reste français, son cœur est déjà profondément québécois. Il ne lui manque plus que d’avoir la retransmission du Tournoi des six nations de rugby, ainsi que la possibilité d’acheter de vrais croissants à côté de chez lui pour se sentir comme au Paradis. Mais tout vient à point à qui sait attendre, n’est-ce pas ? Site perso : La grenouille givrée… Baptisé « le parrain des blogistes immigrés » par le Courrier international à l’automne 2006

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