Le gouvernement du Canada a dépassé son objectif en matière d’immigration francophone hors Québec en 2024, atteignant 7,21 % d’immigrants francophones alors que la cible était fixée à 6 %.
Un résultat attendu depuis 20 ans
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Selon Luisa Veronis, titulaire de la Chaire de recherche sur l’immigration et les communautés franco-ontariennes à l’Université d’Ottawa, ce résultat marque une évolution significative. « Pendant près de deux décennies, les objectifs fixés n’avaient jamais été atteints, mais des efforts soutenus ont finalement porté leurs fruits », souligne-t-elle. Elle explique que le gouvernement a commencé à éliminer certaines barrières systémiques en 2018-2019, rendant le processus plus fluide pour les immigrants francophones.
Parmi les changements majeurs, elle cite l’amélioration de l’accès aux bureaux d’immigration pour les candidats francophones, notamment en Afrique subsaharienne, un bassin essentiel pour cette catégorie d’immigration. De plus, des ajustements ont été effectués pour mieux aligner les sélections provinciales et fédérales, facilitant ainsi l’admission des immigrants acceptés au niveau des provinces.
Une tendance à la hausse pour les prochaines années
Pour Liane Roy, présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, ce dépassement est un signal encourageant. « Cela montre que c’est possible et que la demande est bien réelle », affirme-t-elle. Depuis 2019, la proportion de résidents permanents francophones hors Québec est passée de 2,8 % à 4,7 % en 2023, avant de franchir la barre des 7 % en 2024.
Toutefois, la FCFA avait plaidé pour une cible plus ambitieuse de 12 %, un objectif non retenu par le gouvernement, qui a préféré se fixer un seuil progressif : 8,5 % en 2025, 9,5 % en 2026 et 10 % en 2027. Selon Mme Veronis, ces objectifs sont réalistes, d’autant plus que la baisse globale des seuils d’immigration prévue pour 2025 rendra ces cibles plus atteignables.
Un défi d’accueil et de rétention
Si les avancées sont notables, les défis restent nombreux. La présidente de la FCFA rappelle que « derrière ces chiffres, il y a des personnes qui s’installent et qui doivent être bien accueillies ». Selon Mme Veronis, les infrastructures d’accueil ont été renforcées, mais le contexte actuel, marqué par des difficultés liées au logement et au coût de la vie, peut freiner l’intégration des nouveaux arrivants. « Pour que ces efforts portent leurs fruits, il faut s’assurer que les immigrants aient de réelles opportunités, sans quoi ils risquent de repartir », prévient-elle.
Un soutien financier pour l’immigration francophone
Dans le cadre des annonces récentes, le gouvernement fédéral a dévoilé de nouvelles mesures de soutien, notamment en faveur de l’immigration francophone spécialisée en petite enfance. Deux enveloppes de plus de 500 000 $ chacune ont été attribuées à cet effet. De plus, un financement de 909 000 $ sur quatre ans a été alloué à un projet de la Société économique de l’Ontario, visant à répondre à la pénurie de main-d’œuvre dans le nord de la province.
Ces initiatives visent à renforcer l’attrait du Canada comme terre d’accueil pour les immigrants francophones et à assurer leur intégration durable au sein des communautés francophones en situation minoritaire.
Source
Crédit photo : Immigrer.com, la Tour du CN à Toronto, Ontario
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