Ves premiers pas vers l’emploi en région
J’ai cette fois-ci été inspirée par quelques nouveaux immigrants qui sont activement en recherche d’emploi en ce moment. Estelle et Romaric sont Français et Sarah est Suisse.
Lorsque je suis arrivée à Sherbrooke il y a presque un an maintenant j’avais la possibilité de suivre une formation de six semaines au SATI (Service d’Aide aux Travailleurs Immigrants) afin de me montrer à faire un CV québécois, une lettre de présentation. La formation prévoit également une présentation des entreprises de la région et une recherche active d’emploi bien entendu. Une autre formation était possible grâce au CLE (Centre Local d’Emploi qui s’occupe également du chômage) et celle-ci dure trois semaines. Elle a apparemment les mêmes objectifs que le SATI sauf que ce dernier vise plus une clientèle de nouveaux arrivants. Les formation sont gratuite, le SATI paie même le bus et les lunchs.
J’ai hésité à suivre l’une ou l’autre des formations mais j’ai finalement décidé de me munir d’un bon bouquin en recherche d’emploi, de m’abonner à internet et d’acheter une imprimante pour chercher du travail. Je venais d’acheter une voiture ce qui m’a nettement facilité la vie. Je ne saurai jamais si c’était la bonne décision car j’ai certes trouver du travail même si ce n’était pas à la hauteur de mes espérances. Ce qui m’a freiné à suivre la formation était que j’ai pensé que le temps passé à la formation est du temps ou l’on ne gagne pas d’argent. Lorsqu’on arrive, on a des sous, plus que d’habitude même (!!!) mais les dépenses sont aussi plus nombreuses que d’habitude. J’avais surement hâte aussi de rentre dans le vif du sujet, vu l’impatience vécu tout au long des démarches. Lorsque j’ai perdu mon travail au mois de février, je n’avais toujours pas droit au chômage (imaginez qu’il me manquait 50 heures sur les 910 requises ce mois là….) et le CLE m’a proposé de compléter mon dossier et de suivre la formation. Ayant internet à la maison, une voiture pour aller déposer des CV et ayant très vite réinvitée à travailler dans la même entreprise, je n’ai pas fait la formation.
Nos trois nouveaux arrivants de Sherbrooke ont décidé eux, de suivre la formation au SATI. Cela a beaucoup d’avantages car ils ne sont pas seuls dans les premiers pas ici. Cela fait partie de leur intégration à Sherbrooke. Ils rencontrent des gens de partout qui vivent les mêmes début qu’eux. C’est vrai tout est différent au Québec, différent de là où l’on vient je veux dire. On se fait tutoyer durant l’entrevue, c’est déroutant car on ne sait pas s’il faut vouvoyer ou tutoyer en retour. Personnellement, je vouvoie jusqu’à ce que l’on me demande de tutoyer. Ici, on relance les employeurs. Enfin bref, c’est un vrai travail de commercial que de se trouver du travail. C’est domage car tout le monde ne sait pas se vendre et cela ne signifie pas que l’on n’est pas compétent. Certains métiers ne nous demandent pas d’être vendeur. Mais ici on est en Amérique, il faut savoir vendre et se vendre en particulier.
N’ayant pas suivi la formation par choix, j’ai été curieuse de relever les impressions d’Estelle, Romaric et Sarah. La formation est très enrichissante car on y rencontre des nouveaux arrivants de différents pays, différentes cultures, différents métier et différentes difficultés. La grosse difficulté que rencontre les participants à la formation est essentiellement la barrière de la langue. Je pense personnellement que même si on parle français en tant que seconde langue, la barrière est là, même si elle est moins grande, car le français parlé au Québec est différent de celui qu’on apprend chez nous. Une fois le CV remanié, la lettre de présentation rédigée, les principes de base acquis, il n’est peut-être pas nécessaire pour les personnes qui n’ont pas cette barrière de langue et qui sont équipées chez elle de l’internet et d’une imprimante. Posseder une voiture ouvre évidemment plus de porte car on peut travailler à l’extérieur de la ville et à des heures en dehors des heures administratives. Le SATI comme le CLE sont d’un intérêt plus important car en plus de vous montrer comment se trouver du travail, ils vous fournissent les outils informatiques et téléphoniques nécessaires.
Je reste personnellement (j’insiste sur le « personnellement ») assez perplexe quant à l’intérêt des immigrants à suivre une formation de trois ou six semaines lorsqu’ils ont un métier et savent quels postes ils visent et lorsqu’ils n’ont pas besoin d’aide pour acceder à l’internet. Sarah est bibliothécaire, elle aime son métier, elle n’a pas vraiment besoin d’aller faire le tour du parc industriel. Romaric est ingénieur électronicien et a eu la brillance de faire sa demande de membre à l’Ordre des Ingénieur du Québec avant d’arriver il y a sept semaines. Il a deux possibilités ; avoir la patience de trouver un emploi à la hauteur de ses compétences ou bien accepter de travailler dans une usine et miser sur l’évolution au sein de l’entreprise. Estelle est plus polyvalente, elle recherche un travail de secrétaire comptable et est capable d’occuper des postes d’assistante ou d’adjointe administrative. Sur internet, on trouve de nouvelles annonces tous les jours dans son domaine. Les agences de placement comme Manpower et Adecco auraient pu être une solution pour elle mais il paraît qu’il faut être bilingue. Pourtant des offres d’emploi qui ne requiert pas d’anglais, il y a souvent. Nos trois amis ont un métier, savent ce qu’ils peuvent faire, la maîtrise du français est à leur avantage et il sont débrouillard. Je ne doute pas qu’ils trouveront du travail assez vite, même tout seul. D’ailleurs, leur emploi du temps commence a se fournir d’entrevues, grâve leur travail et à leur persévérance.
C’est sur qu’ici on est en région, il faut peut-être faire un peu plus de kilomètres et rester ouvert à l’idée de travailler dans les villes avoisinantes mais sans voiture et avec la meilleure volonté du monde, ce n’est pas facile. Travailler à Montréal, ça demande moins de moyens de transport personnel mais…. c’est la métropole !
Mon père dit toujours que tout au long de sa vie active, on doit être continuellement en recherche d’emploi. Même si vous avez un petit boulot alimentaire en arrivant, ne vous endormez pas sur vos lauriers, ayez toujours votre CV mis à jour et visitez régulièrement les sites d’emplois. Même si vous pensez ne pas convenir au poste car vous n’avez pas toujours le nombre d’années d’expérience demandé, pas tous les diplômes, appliquez quand même. J’ai récemment été contactée pour des postes plus exigeants que mes qualifications auxquels j’avais appliqué il y a quelques mois car les employeurs n’ont pas trouvé la personne parfaite et ont finalement revus leurs exigeances. Ça, c’est l’avantage d’être en région, les qualifications sont rares !! Ça ne paie pas toujours mais c’est toujours une expérience d’entrevue de gagner et un beau jour, ça va marcher ! Il peut également arriver qu’on ne vous prenne pas pour le poste mais qu’on vous propose autre chose. Cela m’est arrivé la semaine dernière mais le poste me motivait moins que le premier.
Donc, quelque soit la méthode que vous choisissez pour faire vos premiers pas vers l’emploi en région ou à Montréal, évaluez d’abord vos besoins car ils sont propres à chacun d’entre nous et accrochez-vous !
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