En France le terme de banlieue est rarement flatteur. Quoiqu’il y’ait évidemment des exceptions, comme Neuilly, les Yvelines et j’en passe, on assimile souvent le terme aux fameuses cités dortoirs, souvent symboles de précarité sociale et de criminalité.
A seulement quelques minutes de distance, un monde semble pourtant les séparer des quartiers chics du centre ville.
En Amérique du Nord, la tendance est à l’inverse. On travaille dans les centres d’affaires du centre ville mais si on peut se le permettre, on habite dans les fameuses « Suburbs »
On y trouve des quartiers récents, cossus et sécuritaires, de belles maisons avec jardins, et une qualité de vie privilégiée entre centres d’achats gigantesques et terrains de sports.
La population aisée y recherche espace et tranquillité en périphérie des grandes villes.
Néanmoins, l’éloignement du centre ville exige souvent une voiture.
A l’image de la défense à Paris, beaucoup des centres ville Nord Américains sont déserts en soirée et les fins de semaine. Je pense à Saint Paul dans le Minnesota notamment, à Dallas, Phoenix etc.
Montréal est cependant une des rares villes ou le centre ville est encore largement habité et plein de vie et d’attractions en tout temps. Sa proximité avec le Vieux Montréal, les attractions de la rue Sainte Catherine en font un lieu incontournable et palpitant. La valeur immobilière y est d’ailleurs excellente.
Que ce soit pour boire un verre sur une des terrasses de la rue Crescent, lécher les vitrines ou se faire une bonne table rue de la montagne, parcourir les couloirs du centre Eaton ou écouter un concert place des Arts, Downtown Montréal porte bien son nom de Centre de la ville. Un lieu animé et vivant au cœur de l’action, ou il fait toujours bon vivre.
Néanmoins, même Montréal ne semble échapper à l’exode de sa classe moyenne vers la banlieue. « Un drame inouï pour l’économie Montréalaise » comme le déplorait récemment le chef de projet Montréal Richard Bergeron dans la presse locale.
Des données de l’institut de la statistique du Québec (ISQ) parues la semaine dernière démontrent que 61 000 personnes ont quitté Montréal l’an dernier pour une autre région du Québec alors que seulement 39 000 personnes y ont emménagé. Soit un déficit de 22 000 citoyens Montréalais au profit de la banlieue. Tendance qui s’accumule chaque année depuis une décennie.
Les classes moyennes capables d’accéder à la propriété qui partent pour la proche banlieue sont compensées par des immigrants en première phase d’intégration avec peu de ressources financières. La population de Montréal n’est donc pas en train de décroitre. Cependant on observe que Montréal devient une ville très multiculturelle issue d’immigration récente, les allophones y seront même majoritaires dans une dizaine d’années.
Généralement, les gens ne vont pas très loin, ils s’établissent dans le secteur qui se trouve juste de l’autre côté du pont où ils résidaient auparavant.
Les banlieues les plus prisées sont les Lanaudière (Terrebonne, Repentigny..) suivies de prés par les Laurentides (St Eustache, St Jérôme, Blainville), Laval et la Montérégie.
(Longueuil, Brossard, Boucherville, La Prairie…)
La recherche de tranquillité, d’espace et un marche immobilier plus moderne et abordable explique souvent l’exode des familles vers la banlieue.
Le tracas du trafic et la détérioration des ponts ralentissent le marché immobilier de la rive sud au profit de la rive nord plus accessible.
Apres avoir habité à Montréal pendant un an, j’ai choisi de m’installer dans les Laurentides. J’y trouve la qualité de vie bien supérieure, le long du Saint Laurent, toujours proche de la forêt et des reliefs avoisinants. Les attractions du centre ville sont à moins de 30 minutes.
La vie dans un duplex des années 50 au plateau n’était pas pour moi. De plus, l’aura et le prétendu prestige d’une adresse parisienne intra muros n’existe pas à Montréal. Oui, le plateau est tendance et le centre ville et le vieux Montréal sont superbes. Mais l’étiquette de vrai Parisien n’à pas lieu d’être à Montréal face à tous les attraits des banlieues. L’ile de Montréal présentera toujours des avantages indéniables, mais l’exode du 514 vers le 450 prouve que la vie est tout aussi belle de l’autre coté du Saint Laurent.
Vive la banlieue ?
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