Le gouvernement fédéral canadien amorce un tournant significatif en matière d’immigration pour 2025, marqué par des limites plus strictes et des règlements modifiés pour les résidents permanents et temporaires. Ces changements visent à réguler la croissance rapide de la population observée ces dernières années.
Pourquoi ces changements ?
Depuis la période post-pandémique, le Canada a connu une hausse rapide de son immigration pour combler les pénuries de main-d’œuvre. Cependant, avec le ralentissement économique, le gouvernement a décidé de réévaluer ses politiques.
« Nous avons les outils pour ralentir les choses, et nous agissons en conséquence », a déclaré le Premier ministre Justin Trudeau.
Voici un résumé des principaux changements prévus.
Objectifs en matière d’immigration permanente
Pour la première fois depuis les confinements dus à la COVID-19, le Canada réduira le nombre d’immigrants admis en 2025 :
- 395 000 résidents permanents (RP) prévus en 2025, contre 500 000 initialement planifiés.
- Objectifs réduits à 380 000 en 2026 et 365 000 en 2027.
Ces réductions visent à soulager la pression sur le logement et les services sociaux.
Changement pour les résidents temporaires
Le Canada limite également la proportion de résidents temporaires à 5 % de la population (contre 6,5 % actuellement) et réduit leur nombre de 445 000 par an jusqu’en 2026.
Parmi les nouvelles règles :
- Les conjoints d’étudiants internationaux en master n’auront un permis de travail que si le programme dure plus de 16 mois.
- Les conjoints de travailleurs étrangers devront travailler dans des secteurs à haute demande ou haute qualification.
- Les étudiants internationaux devront démontrer un niveau de compétence linguistique pour obtenir un permis post-diplôme.
Étudiants internationaux : quotas renforcés
Le Canada a imposé des plafonds sur les permis d’études depuis 2024, avec un maximum de 437 000 permis approuvés en 2025 (contre 485 000 en 2024). Ce plafond inclut maintenant les étudiants en master et doctorat, qui doivent fournir une attestation provinciale ou territoriale.
Les étudiants internationaux peuvent désormais travailler jusqu’à 24 heures par semaine hors session, avec des horaires illimités pendant les vacances.
Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET)
Les nouvelles restrictions visent à contrer les abus :
- 10 % maximum de la main-d’œuvre d’une entreprise peut être composée de travailleurs à bas salaire.
- Applications acceptées uniquement dans les régions avec un taux de chômage inférieur à 6 %.
- Salaire minimum augmenté à 120 % du salaire médian régional pour les postes à haut salaire.
Ces mesures réduiront les permis de travail post-diplôme de 175 000 d’ici 2027.
Réfugiés et parrainages privés
Le Canada accueillera moins de réfugiés, avec une cible de 58 350 en 2025, contre 62 500 en 2024. Le gouvernement a également suspendu temporairement les parrainages privés pour les groupes de cinq personnes.
Impact global
Selon Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), ces réductions permettront de réduire le déficit en logements de 670 000 unités d’ici trois ans. Cependant, l’opinion publique reste partagée, liant immigration et crise du logement.
Malgré ces mesures, le défi reste immense pour le gouvernement Trudeau, confronté à une perte de confiance dans sa capacité à gérer l’immigration.
Source : CTV News – Immigration et Citoyenneté Canada
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