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Windigo Découverte

Bonjour à tous !

Je m’appelle Shadow, et je vais avoir 4 ans cet été.
Bien que je sois d’origine française par ma mère (respectable Percheronne) et Etats-unienne par mon père (qui était un Morgan), je hennis avec l’accent québécois depuis que je suis née.
Vous l’aurez vite deviné, je suis une jument ! Et pas si pire avec ça ! J’ai une couleur qui n’appartient qu’à moi (due à mes origines diversifiées ?), un caractère bien trempé, mais une gentillesse à toute épreuve.
Un jour, pendant que je mâchonnais mon foin avec ma copine Quater Horse (aussi d’origine Etats-unienne), une fille est entrée dans l’écurie. J’ai tout de suite compris à son accent qu’elle devait être nouvelle dans la région…. Elle parlait avec ma propriétaire, et j’ai entendu mon nom plusieurs fois.

Puis, elles se sont dirigées vers moi, et m’ont sortie de l’écurie pour m’amener dans un ring de pratique. C’était la première fois que je quittais ma copine ! J’étais très inquiète, mais je n’ai pas perdu le nord. J’ai tout de suite essayé de défoncer les barrières pour m’évader. Sans aucune panique, mais méthodiquement, je les ai essayées les une après les autres. J’ai passé ma tête entre chaque bout de bois, j’ai poussé de toutes mes forces, mais en vain.
La fille étrangère s’appelait Katy. Elle est entrée dans le ring, avec une chambrière (c’est un peu comme un long fouet). Je l’ai regardée d’un œil suspicieux, mais elle m’a parlé doucement, et a finalement réussi à me faire trotter sur la piste. Au bout de quelques minutes, j’avais capitulé. Finalement, c’était assez rigolo comme jeu. J’ai tourné au pas, au trot, et au galop, je m’arrêtais, je changeais de direction…. Je ne voudrais pas me vanter, mais avec mon intelligence, il ne m’a pas fallu 5 minutes pour comprendre tous ce qu’on attendait de moi. Ensuite, j’ai vu que quelqu’un apportait une selle et une bride. Je me suis tenue calmement le temps qu’on me mette tout ce barda sur le dos, et Katy est montée. J’ai tourné calmement sur la piste au pas et au trot. Ensuite, on m’a (enfin !) ramenée dans mon écurie, où j’ai pu retrouver mon foin et ma copine. Ouf ! Quelle journée !

Puis, j’ai entendu comploter derrière mon dos. On parlait de prix, de vaccins, de maréchal ferrant, de test coggin’s…. Quelques instants après, j’ai compris que j’avais été vendue à la fille étrangère !
Avant de me quitter, elle est venue me parler dans l’oreille. Elle m’a dit de ne pas m’inquiéter, que je serai heureuse avec elle, et que j’aurais plein de nouveaux copains. Elle m’a aussi confié qu’elle n’avait pas voulu m’acheter quand elle m’avait vue essayer de défoncer les barrières, mais que quand on lui avait dit que je n’avais jamais quitté ma copine de ma vie et que je n’avais pas été montée depuis plus de 8 mois, elle m’avait trouvé bien fine finalement….

Peu après, j’ai rejoins ma nouvelle maison. Après quelques jours dans un box, on m’a lâchée dans ma nouvelle pâture, avec mes nouveaux amis… Enfin…. Amis, faut le dire vite hein ! Mél, le chef de la bande m’a fait la vie dure au début en voulant me chasser du troupeau. Inquiète, je venais à la barrière pour voir Katy, et je la poussais avec mon gros nez pour la supplier de me remettre dans mon box et de m’épargner ce calvaire. Katy m’a doucement rappelé que depuis que j’étais arrivée, je ne rêvais que d’une chose, c’était de pouvoir galoper là-dedans avec les autres chevaux… Et que parfois, la vie n’est pas toujours facile, et qu’avant que le rêve se réalise, il faut savoir souffrir un peu… Alors je poussais un gros soupir, et je retournais tenter ma chance auprès des autres…

Au bout de quelques jours, j’étais acceptée par tout le troupeau. J’ai ainsi pu en apprendre un peu plus sur ma nouvelle condition. J’étais devenue cheval de centre équestre ! Katy avait décidé de se lancer en affaires, et de proposer aux clients des promenades à cheval, des randonnées sur plusieurs jours, et des promenades en traîneau (appelées ici « sleigh ride »). Quelques-uns de mes nouveaux copains participaient à l’aventure, et il ne restait plus qu’un cheval à acheter, et aussi quelques poneys pour offrir une initiation aux enfants.

Katy venait souvent se confier à moi. J’ai appris qu’après 15 jours de dur labeur, elle avait enfin terminé son plan d’affaire, qui comprenait 40 pages de chiffres et de blabla divers. L’étape suivante avait été beaucoup moins drôle : la présentation de son plan d’affaires au Centre Local de Développement pour obtenir la fameuse subvention de 5 000 $. Elle était dépitée parce qu’elle avait perdu tous ses moyens pendant la présentation orale. L’ambiance était…. glaciale…. Pas de question, pas de participation active de l’auditoire, pas un sourire, pas de commentaire bon ou mauvais sur son travail. Les participants avaient le plan d’affaire dans les mains depuis une semaine…. Ils savaient déjà tout, et visiblement, ils n’avaient pas besoin (ou envie) d’en savoir plus. Quelle différence avec les premiers contacts qu’elle avait eus avec eux ! Elle était sortie de là un peu dépitée…. Mais finalement, elle a pu obtenir une subvention de 3 000 $… Pas si pire après tout ! Mais bon, il faut donc piocher 2 000 $ de plus dans les économies, qui commencent sérieusement à fondre à vue d’œil….

Malgré tout, flairant que le projet avait toutes ses chances, le CLD a décidé de l’inscrire d’office au concours des jeunes entrepreneurs du Québec. Les résultats au niveau de la MRC seront connus le 20 avril. Si elle gagne, elle peut obtenir une subvention de 500 $, et elle obtient le droit de passer au niveau régional, puis éventuellement, au niveau provincial. Ce serait rigolo de voir déjà sa photo dans « le choix des gens d’ici » !

Ensuite, il a fallu qu’elle aille enregistrer son entreprise. En deux minutes, tout était terminé, et ça lui a coûté 32 $. Windigo Découverte était née !!! Mais la partie la moins drôle restait à venir…. Magasinage des banques pour l’ouverture d’un compte commercial (au niveau des frais bancaires, c’est incroyablement cher !), magasinage des assurances qui sont extrêmement réticentes à couvrir des risques dans le milieu du tourisme, recherche d’un comptable, travail sur le contenu du futur site Internet, création des cartes d’affaire et des dépliants publicitaires. Katy me dit qu’elle n’a aucun talent artistique, et que de travailler sur le côté marketing ne se révèle pas aussi simple qu’il n’y parait….

Mais la plus grosse désillusion est arrivée par là où elle ne l’attendait pas…. Impossible de trouver des poneys pour les enfants !
Mais bon, c’est de sa faute aussi…. Moi, si elle m’avait demandé mon avis, je lui aurais dit que je n’en avais pas vu beaucoup dans la région ! Au pire, quelques étalons, quelques ponettes rachitiques et gestantes, ou quelques bébé de quelques mois pas domptés !
Les seuls poneys corrects qu’elle arrivait à trouver étaient du côté de Montréal et il parait qu’ils étaient déjà vendus avant même qu’elle ait eu le temps de téléphoner ! Elle s’est renseignée auprès des 3 ou 4 poneys clubs du Québec, mais eux aussi en cherchent…. Elle en a même trouvé quelques-uns en Gaspésie, en Estrie, ou au Lac Saint Jean mais…. C’est beaucoup trop loin et ça va coûter plus cher en gaz qu’en poneys cette affaire là….

Bref, bonnes gens, sachez le ! Il ne suffit pas d’arriver avec vos bonnes idées, il faut aussi s’assurer que vous connaissez bien votre milieu…. Bien sûr, elle était ravie la petite Katy avec son produit « initiation poneys », c’était super innovant, et elle n’avait aucune concurrence dans la région ! Ben oui…. Mais c’est tout bêtement parce que les Québécois ne connaissent pas trop ça les poneys…. Pour eux, c’est juste petit et têtu, et ça fait juste bien au fond du jardin pour tondre la pelouse en été, mais c’est tout ! Et ils font généralement monter leurs enfants directement sur des chevaux, alors….
Evidemment, les poneys clubs qui se sont ouverts au Québec marchent du tonnerre…. et la petite étude de marché qu’elle a faite auprès des gens autours d’elle révèle un intérêt certain, mais les faits sont là…. La matière première manque cruellement….
Alors pour essayer de trouver des poneys de fonds de jardin, elle a essayé de faire appel au légendaire réseau…. elle a parlé à tous les gens qui possédaient des chevaux, elle leur a dit ce qu’elle cherchait, elle leur a donné son numéro de téléphone, elle a mis une annonce dans les journaux locaux. Pour l’instant, les résultats son maigres, mais elle ne désespère pas. Elle a de la suite dans les idées la Katy…. Elle est plus têtue que moi, et je ne savais pas que ça pouvait exister….

Mais des fois, elle pète les plombs ma nouvelle maîtresse. Elle vient pleurer dans ma crinière, en me disant que son projet va foirer, qu’elle n’aura aucun client, que tout ce qu’elle va gagner, c’est qu’elle va perdre tous ses sous, qu’elle a fait une connerie en venant là, que sa famille et Sébastien lui manquent, et qu’elle a voulu péter plus haut que son c…. avec cette histoire de centre équestre. Alors je reste figée comme une statue, je lui souffle dans les cheveux, je lui bave dans l’oreille….Et j’attends qu’elle se calme.

Ce qui lui remonte un peu le moral, c’est qu’elle a commencé mon entraînement. Et il parait que je suis vraiment géniale ! Un peu « bébé » sur les bords, mais sans aucune méchanceté, et ce qui lui plait le plus, c’est que malgré mon jeune âge, je sais rester zen devant des éléments perturbants (chiens, flaques d’eau, voitures, et même autobus scolaire). Bref, une bonne jument pour les touristes peu expérimentés.
Maintenant, pour commencer les choses vraiment sérieuses, il faut attendre que la neige disparaisse enfin des chemins forestiers…. Alors Katy surveille ça de près. Elle regarde son thermomètre chaque jour, elle surveille l’évolution des bancs de neige, elle prie pour que le soleil réchauffe son lac, et la dernière fois, elle était même contente de voir de la pluie !

Le démarrage des activités est prévu pour le début du moi de mai. Je la sens piétiner d’impatience.
En attendant, elle s’occupe aussi de rechercher un nouveau logement. En effet, son joli chalet au bord d’un lac est trop loin de l’emplacement de son futur centre équestre (presque 1 heure de route) alors elle a décidé, à regret, de donner son préavis et de rechercher plus près…. Avec le prix du gaz qui augmente sans cesse et la neige sur les routes l’hiver, elle a choisi d’être raisonnable. Et puis son char aussi la remerciera de ne plus lui flanquer 10 000 km au compteur tous les 3 mois….
Elle espère trouver un équivalent, bien sûr, mais dans ce coin là…. C’est pas gagné…. Alors ce n’est pas grave. Elle a dit qu’elle était déjà contente d’avoir vécu son rêve de chalet au bord d’un lac, et que maintenant, elle saurait se contenter de ce qu’elle trouvera.

Pour lui changer un peu les idées, sa mère débarque de France le 8 avril pour 15 jours…. J’ai hâte de lui être présentée !!

A très bientôt,

Shadow

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